Le "mariage" KAK-KAG / FPLP
Le KAK est le premier groupe européen a avoir noué des
liens avec le COSE-FPLP; selon les premiers adhérents du mouvement,
dès le printemps de 1968. En 1970, Waddi Haddad conclut à
Beyrouth un pacte d'action avec une délégation du KAK : en
témoigne la mention du KAK dans le livre de compte de Michel Moukharbel,
à côté de l'adresse postale d'Aref Mustafa, à
l'époque représentant du FPLP au Danemark et dépendant
directement de "Carlos". Le 7 février 1977, Tayssir Qoba'h arrange
une réunion, à Bagdad, entre Waddi Haddad "Abou Hani", Gotfred
Appel et Jens Holger Jensen. Gotfred Appel se déclare hostile au
terrorisme coupé des masses et refuse que les militants du KAK infiltrent
des armes en Israël et participent à des détournements
d'avions. Jensen, lui, accepte de coopérer à des "opérations
spéciales". C'est là l'origine de la rupture qui survient
l'année suivante entre G. Appel et les militants fidèles
à Jensen. En juillet 1978, Jens Holger Jensen et Niels Jorgensen
rencontrent à Paris des émissaires du FPLP, reconstituant
alors l'appareil international du Front, quatre mois après la mort
de Waddi Haddad. Ainsi, le KAK est récupéré par les
éléments du COSE qui retournent au FPLP après la mort
de leur chef. La rupture avec G. Appel est consommée et le KAG apparaît.
Le FPLP, peu intéressé par les subtilités alphabétiques
danoises, laisse au groupe le nom qu'il lui donne par plaisanterie depuis
l'origine : "Toffah" (pomme en arabe, comme Appel donne phonétiquement
pomme en anglais). Les contacts sont maintenus par Jensen, qui rencontre
encore Marwan al-Fahoum en mai 1979, puis par Torkil Lauesen, Niels Jorgensen,
Jan Weimann et Bo Weimann et Karsten Möller-Hansen, selon les cas;
ils rencontrent Marwan al-Fahoum et Tayssir Qob'ah tout au long des années
80, soit, rarement, au Danemark -Qoba'h s'y rend en 1986- soit en Algérie
(1984) en Syrie ou à Chypre et au Liban (1984-86).
En 1982 le FPLP installe au Danemark Samir Faddi, son représentant
officiel pour la Scandinavie, afin qu'il puisse cornaquer plus aisément
le KAG. Marwan al-Fahoum a organisé pour lui un mariage blanc avec
l'une de ses opératrices danoises. Sans doute par hasard, Faddi,
qui va résider sept ans dans ce pays sous quatre identités
différentes et y exercer la profession de traducteur, achète
en février 1987 un appartement situé dans le bloc d'immeuble
du 2 de Blekingegade, là où, depuis 1986, se trouve dissimulé
l'arsenal dont nous avons parlé plus haut. Autre coïncidence,
les fenêtres de son logement donnent directement sur la cache d'armes
et permettent de la surveiller aisément... Faddi quitte le Danemark
au printemps de 1989, alors que l'enquête sur le hold-up de la poste
s'oriente un peu trop vers ses protégés du KAG pour son goût...
En mars 1983, Mohamed Toman et Ali Massoud Ghazi, alias Hassan Mahmoud
Munzer, deux responsables des opérations du FPLP en Europe, sont
arrêtés à Roissy-CDG alors qu'ils sont en transit sur
un itinéraire Copenhague-Damas. Dans leurs bagages, six millions
de couronnes danoises (± 5 millions de FF.) provenant d'un hold-up
commis le 2 mars 1983 dans une banque de Lyngby, au Danemark, par le KAG.
Durant une partie des années 70 Toman et Ghazi ont opéré
à partir de Copenhague, où ils étaient connus pour
être détenteurs de passeports diplomatiques sud-yéménites.
En avril 1989, encore, deux de leurs vieilles connaissances palestiniennes
sont interpellées en même temps que les militants du KAG :
Hassan Abou Daya et de Safi Bakir, ex-militants du COSE et toujours adhérents
du FPLP. Déjà résidents au Danemark au début
des années 70, ils étaient alors sous les ordres d'Aref Mustafa,
évoqué plus haut.
En novembre 1990 enfin, quand débute le procès du "Groupe
Apple", le procureur danois inculpe Marwan al-Fahoum, responsable de la
sécurité du FPLP, de complicité dans divers crimes
commis par le KAG.
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