Le COSE-FPLP
 
En décembre 1967, la section Palestine du Mouvement Nationaliste Arabe (panarabe) et trois petits groupes de fedayin apparus en 1965-66 : les "Héros du retour", la "Jeunesse de la vengeance" et le "Front de libération de la Palestine" fusionnent en un "Front populaire pour la Libération de la Palestine". George Habbache, secrétaire général de la nouvelle formation, annonce solennellement l'engagement de celle-ci "dans la résistance populaire armée". Au début de 1968, un état-major y est créé pour mener la lutte. En son sein, le Commandement des opérations en Palestine occupée, bien sûr, et un Commandement des opérations spéciales à l'étranger, qui va servir de matrice et de modèle à tous les groupes terroristes non islamistes de la scène Proche-orientale et commettre la plupart des grands attentats transnationaux, les détournements d'avion notamment, de 1968 à 1976. De la constitution du COSE -qu'il suscite- à sa propre mort, l'âme des "opérations spéciales" menées au nom du FPLP d'abord, sur ses marges, ensuite, est le docteur Waddi Haddad, ami d'enfance de G. Habbache et son alter ego des années 50-60. Originaire de Safed, une ville de Haute-Galilée où il naît en 1928, lui aussi de confession grecque-orthodoxe, Haddad fait en compagnie de G. Habbache ses études de médecine à l'Université américaine de Beyrouth. Ils fondent ensemble le bulletin "La Vengeance", puis le Mouvement Nationaliste Arabe et enfin le FPLP. Patron du COSE, Haddad s'écarte -formellement du moins- du FPLP qui prend un tournant pro-soviétique marqué lors de son 3ème congrès, en mars 1972. Enfin exclu officiellement du Front en février 1976, Haddad meurt de leucémie à Berlin-Est le 28 mars 1978.
 
Mais entre 1968 et 1978, il a pu mettre sur pieds et faire fonctionner, avec des succès divers, la machine terroriste la plus extraordinaire du siècle(1). A la base de son entreprise, un grand souci de la formation de ses "opérateurs", une planification soigneuse des opérations qu'il monte, accomplie dans le secret et avec un grand souci des détails techniques et l'utilisation massive d' "éléments internationalistes", sorte de légion étrangère recrutée au sein de groupes révolutionnaires provenant des cinq continents -N'oublions pas qu'à cette époque, le FPLP est marxiste-léniniste et ardemment maoïste.
 
Parmi les recrues du COSE-FPLP : l'Armée rouge japonaise, des éléments du Secours-rouge néerlandais, des chrétiens libanais, notamment Michel Moukharbel et certains des frères Abdallah, des Arméniens, dont Minas Ohanessian, fondateur de l'ASALA sous le patronyme de "Hagop Hagopian", des éléments de la Fraction armée rouge et des Cellules révolutionnaires; de l'Armée de libération du peuple turc et es Guérilleros-fedayin du peuple iranien, sans oublier "Carlos", vedette incontestée du COSE durant les années 70.
 
Haddad mort, l'instrument se disloque : Selim Abou Salem crée le "FPLP-Commandement Spécial", Hussein al-Omari "Abou Ibrahim" fonde l' "Organisation arabe du 15 mai pour la libération de la Palestine", "Carlos", l' "organisation de lutte armée arabe". Lors d'une réunion générale, en avril 1978, George Habbache tente en vain de récupérer l'ensemble du COSE. Certains de ses éléments palestiniens acceptent cependant de rentrer au bercail pour créer un nouveau "Département international" au sein du FPLP.
 
(1)   Voir en annexe, p.33 la chronologie des principaux attentats du COSE
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