Les bandes hispaniques
 
Leurs noms, à Los Angeles, est souvent celui du territoire qui les voit naître : des rues, des vallées, des collines, ou parfois des anciens noms de quartiers ou de régions. Par exemple, "Maravilla" (nom de région), "18ème" (nom de rue), "Lomas" (nom de collines), ou un mélange comme "Geraghty Loma" (rue et collines). Ce sont les graffiti, les fameux "tags", qui permettent aux bandes d'exprimer leur "souveraineté" sur leurs territoires; les noms de ceux-ci faisant l'objet de hiérarchisations rigoureuses et commandant le respect.
 
Ces bandes se divisent en " cliques "(1), souvent spécialisé, dans lequel le membre passe en général toute sa " carrière ". Son uniforme : un tee-shirt blanc, un pantalon kaki avec un revers, une ceinture étroite, un bonnet tricoté bleu ou noir ou un " bandana " (" moco rag ") autour du front ; la couleur de celui-ci ne semblant pas avoir de signification particulière contrairement à ceux des bandes afro-américaines. Les femmes n’ont pas de droit particulier dans les gangs hispaniques ; elles n’y sont que tolérées. Elles ont l’avantage de pouvoir circuler sur les territoires d’autres bandes sans y être en danger de mort donc de pouvoir recueillir des renseignements.
 
Ces bandes obéissent à un code de conduite et des traditions anciens, les " movidas ", mais ne possèdent pas de commandement permanent, formellement "élu". C'est un homme d'expérience du noyau dur de la bande, on "vato loco" dans leur jargon, qui conduit les opérations de défense ou de représailles. Après quoi il rentre dans le rang, d'où une grande difficulté, à identifier les responsabilités et les hiérarchies réelles dans ces structures.
 
Leurs membres se doivent d'être loyaux jusqu'à la mort. Il sont fiers de leur appartenance. Ils ne deviendront donc jamais des "ratas" (balances), même s'ils doivent aller en prison ou mourir. En cas d'incarcération, les règles de conduite sont particulièrement strictes; ces "movidas", parfois écrites, sont identiques ou presque dans toutes les prisons. Elles permettent au détenu (le garder son identité "clanique" et lui interdisent de faiblir, de céder aux tentations homosexuelles.

(1)   En sociologie, "groupe primaire dont les membres sont liés par des obli-gations réciproques".

retour | suite