YEMEN


Nom officiel: République du Yémen
Continent: Asie
Superficie: 537 000 km2
Population: +/- 11 M. d'h.
Capitale: Sanaa ( 500 000 h.)
PIB/Hab. : n.d.
Pétrole (production): (89) +/- 11 m.de t.
Pétrole (réserves connues): NC

Régime: république présidentielle
Chef de l'État: général Ali Abdallah Saleh
Chef du gouvernement: Haïdar Abou Bakr al-Attas
Ligue arabe: oui
Organisation de la conférence islamique: oui
Liens avec la République islamique d'Iran: ambassades

% de non-musulmans: moins de 1 %
% de musulmans: 99 %
- vent. /100: - sunnites shaféites et malékites: 50%
- chi'ites zaydites: 50%



Le réveil islamique a pris des formes différentes dans les deux parties de ce qui est aujourd'hui le Yémen unifié.

AU NORD

Le courant religieux, dirigé par un diplômé en pharmacie proche des saoudiens, cheikh Abdelmajid Zandani, mène depuis 1989 le combat contre la réunification du Nord avec la "minorité païenne" et les "communistes athées" du Sud.

Selon les religieux nordistes - dont les thèses sont très populaires dans les puissantes tribus du nord du pays - 40 des 196 articles du projet de Constitution du Yémen unifié sont contraires à la charia. Abdelmajid Zandani a appelé la population du Nord - dont 30% à peu près est favorable aux fondamentalistes, d'après les experts locaux - à boycotter le référendum portant sur projet de Constitution.

Parmi ses soutiens les plus actifs, les instituteurs et professeurs égyptiens, très nombreux au Nord-Yémen (entre 10 000 et 20 000), dont beaucoup sont des Frères musulmans militants.

Haussant le ton en avril 1990, cheikh Zandani a déclaré la guerre à l'unification et juré de se battre jusqu'à ce que la charia soit la seule source du droit yéménite, et non la principale, comme dans le projet constitutionnel actuel.

Fin avril, à Sanaa, la capitale du Nord, de graves attentats ont visé la grande mosquée, la faculté de médecine et un commissariat. Le nombre de victimes n'a pas été communiqué. Peu après, trois "terroristes" ont été décapités, a-t-on appris sans plus de précisions.

En mai, des troubles graves ont éclaté dans la région de Saada, la capitale spirituelle du Nord, et dans la province orientale de Maareb. Pour ramener le calme, le président du Nord a dû appeler en renfort 10 000 hommes de l'armée sudiste. Ces régions restent quand même très agitées et, fin mai, de rares visiteurs y ont constaté d'importants préparatifs militaires.

Le 22 mai, les deux Parlements ont voté l'unification immédiate. Au Nord, 3 députés islamistes ont quitté la séance; 5 autres s'abstenant. Un millier de leurs sympathisants manifestaient au même moment devant le Parlement.

AU SUD

Dès 1967, année de l'indépendance, les islamistes ont été férocement persécutés par le seul régime marxiste-léniniste du monde arabe. Mosquées détruites, prédicateurs et militants exécutés ou jetés dans des camps.

Mais, dès que la perestroïka a fait sentir ses effets à Aden, ce que la rhétorique locale appelait les "forces obscurantistes au service de l'étranger" ont recommencé à redresser la tête.

En mars 1990, des milliers d'étudiants islamistes ont manifesté à Aden et dans d'autres villes du Sud. Il y a eu des affrontements et des blessés par balles, même chez les forces de l'ordre. Les islamistes exigeaient l'abolition de l'étude du marxisme-léninisme et l'instauration d'un enseignement religieux, la suppression de la mixité et la construction de mosquées dans les écoles et les facultés.

En mai, un Parti islamique démocratique a demandé sa légalisation à Aden.

L'unification du Yémen est-elle viable ? Elle dépend en tout cas beaucoup de l'évolution du courant musulman activiste; de son agitation, au Nord, et de son réveil, au Sud.
 

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