SRI LANKA


Nom officiel : Sri Lanka
Continent: Asie
Superficie: 65 600 km2
Population: (1989) +/- 16 M. d'h.
Capitale: Colombo ( +/- 700000 h.)
PIB/h: (1986) $ 1 285

Régime: présidentiel
Chef de l'État : Ranasinghe Premadasa
Chef du gouvernement: Dingiri Banda Wijetunge
Ligue arabe: non
Organisation de la conférence islamique: non
Liens avec la République islamique d'Iran: chargé d'affaires

% de non-musulmans: +/- 93%
- ventilation: - Cinghalais (bouddhistes): +/- 75 %
- Tamouls (hindouistes): +/- 13%
- chrétiens: +/- 12%
% de musulmans: 7%
- vent. /100: sunnites hanafites pour la plupart



Les musulmans de Sri Lanka sont pour la plupart les descendants de marchands - arabes le plus souvent, parfois malais - arrivés dans l'île à partir du Vllie siècle chrétien. On les trouve surtout dans l'Est (région de Batticaloa) et dans le Sud (région de Hambantota, Matara et Galle), ainsi bien sûr que dans la capitale, Colombo.

Si le pouvoir économique de l'île est en partie entre les mains de riches négociants musulmans, la majorité de la communauté est composée d'agriculteurs de la province de l'Est.

Loin d'être des parias, les musulmans sont bien représentés dans la vie politique Sri landaise: en 1990, par exemple, le président du Parlement, les ministres des Universités et du Commerce, le maire de Colombo sont musulmans. Jusqu'à une date récente d'ailleurs, les musulmans Sri landais votaient pour des partis traditionnels.

Il se pourrait bien que les choses soient en train de changer, en raison de la guerre civile qui oppose depuis plusieurs années la minorité tamoule à la majorité cinghalaise. Opposés à l'indépendance du "pays tamoul" (les provinces du Nord et de l'Est) les musulmans, nombreux dans l'Est, commencent à faire les frais de leur opposition aux mouvements de guérilla tamouls.

Dans la province de l'Est en effet, depuis le début de l'année 1990, de violents combats opposent les Tigres de la libération de Tamil Ilam (TLTI), hindouistes, à des groupes d'autodéfense musulmans dans les régions de Kalmunai, de Akkaraipattu et Kattankudy, notamment. L'objectif des Tigres est de chasser le plus de musulmans possibles de l'Est, dans la perspective d'un référendum qui donnerait alors aux indépendantistes une majorité écrasante. C'est ainsi que plus de 500 musulmans ont été massacrés depuis le début du printemps 1990, et 39 mosquées dévastées; des milliers de musulmans vivent désormais dans des camps de réfugiés éloignés des zones de combats. Au cours du seul mois d'août 1990, les expéditions punitives des Tigres ont fait plus de 300 morts.

Cette "politique" de massacre des Tigres intrigue d'autant plus les observateurs que le grand Etat tamoul, le Tamil Nad indien, est le seul de toute l'Union indienne où la coexistence hindou-musulmans soit harmonieuse et ce de façon séculaire.

Quoi qu'il en soit, ces persécutions sont en train de radicaliser les éléments jeunes et militants de la communauté musulmane Sri landaise. Il y avait déjà dans l'île des mouvements gagnés à la cause de la Révolution islamique: le Centre culturel islamique du Sri-Lanka, la Fédération des Jeunesses musulmanes de Sri Lanka, le mouvement al-Mizan ont publiquement et à plusieurs reprises soutenu l'Iran islamique. La Fondation islamique et l'Association Imam e-Juma co-organisent depuis quelques années des Conférences du Pèlerinage (voir Iran, p. 131 et s.), fréquentées par de nombreux imams de mosquée (de 100 à 200, selon les années).

En 1985, dans la province de l'Est, s'est crée un HizbAllah, mais, placé sous surveillance sévère par les autorités, il n'a pu tenir son congrès fondateur à Colombo, en avril 1985 et ses dirigeants ont été interpellés. Après plusieurs années de travail discret, il refait surface en août 1990 et son secrétaire général menace de "venger les 700 morts musulmans".

En avril de cette même année, une grande réunion publique s'est tenue à Colombo pour le Jour de Jérusalem, en présence de l'hojatolislam Masih Mohajeri, envoyé spécial du Guide iranien, l'ayatollah Ali Khamene'i, et du chargé d'affaires iranien à Sri Lanka.

En juin 1990, une grande cérémonie de commémoration de l'Imam Khomeini s'est déroulée à Colombo, sous la présidence d'un des deux leaders les plus influents de la communauté musulmane de l'île, le Dr M.C.M. Khaleel, président de la Muslim League.

Ce dernier, ainsi qu'un député du Front uni du peuple, Dinesh Tunawardena, et le doyen du clergé bouddhiste de Colombo, Arama Dhammatil Thero ont tenu sur l'Imam défunt les propos les plus louangeurs.

En septembre 1990, alors que les massacres de musulmans durent depuis le 11 juin et ont déjà fait un millier de morts et +/- 150 000 sans-abri, la communauté islamique crée à son tour des "milices de villages" armées, accentuant encore la tendance du pays à se "libaniser".

 

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