Régime: autoritaire, parti unique
Chef de l'État: général Syad Barre
Chef du gouvernement: général Mohamed Ali
Samanter
Ligue arabe: oui (1974)
Organisation de la conférence islamique: oui
Liens avec la République islamique d'Iran: chargé
d'affaires
% de non-musulmans: 1 %
% de musulmans: 99 %
vent. /100: sunnites shaféites pour la plupart
Comme souvent en Afrique, l'islam somali s'incarne surtout dans des tariqas souries. La plus importante, la Qadiriyya prône un Islam mystique, détaché des contingences de ce monde. La Ahmediyya se consacre surtout à l'enseignement du Coran et des Hadith (faits et gestes du Prophète rapportés par ses compagnons). La Salihiyya, fondamentaliste stricte, est plus active sur les plans social et politique. On trouve aussi en Somalie une minorité wahhabite, mal vue par les tariqas.
Le mouvement islamiste, lui, est apparu à la fin des années 60. Se créent alors, dans le Nord, l'Union des jeunesses islamiques; au Sud, la Société du peuple islamique; toutes deux très marquées par la pensée de l'Égyptien Seyyed Qotb et du Pakistanais maulana Maududi.
Ces deux groupes se livrent à un intense travail de prosélytisme, sous le regard soupçonneux du pouvoir: Syad Barre est à l'époque pro-soviétique en termes d'alliances extérieures et "marxiste-léniniste" à domicile. En 1975, la répression s'abat sur les islamistes: vagues d'arrestations, exécution de 10 uléma de haut rang. Les groupes éclatent; nombre de militants émigrent. Survivent clandestinement les noyaux militants soutenus par les tariqas les plus activistes: les Frères musulmans, au sens large, et des groupes de type réformiste (voir Afrique, p..41.)
Début 1986 se constitue un Mouvement islamique de Somalie. A partir des mosquées, il multiplie les critiques les plus virulentes contre les échecs du régime. Nouvelle vague d'arrestations en mai: plusieurs centaines de personnes; plus de 60 uléma. 9 de ceux-ci sont condamnés à mort en 1987. Un calme apparent règne à nouveau à Mogadiscio jusqu'à ce que l'interpellation des uléma responsables des 6 principales mosquées de la ville ne déclenche, en juillet 1989, un vendredi après la prière, une émeute gigantesque. Sauvagement réprimée: un organisme humanitaire a établi, après enquête, le bilan à 400 morts, 1 000 blessés, 2 000 arrestations et, le calme revenu, à plusieurs dizaines d'exécutions sommaires.
En septembre 1990, d'attentats à la bombe en tueries tribales, le pays s'enfonce encore plus dans le chaos et le désespoir.