SENEGAL


Nom officiel: République du Sénégal
Continent: Afrique
Superficie: 196 200 km2
Population : (1989) +/- 7,5 M. d'h.
Capitale: Dakar ( +/- 800 000 h.)
PIB/h.: (1986) $ 680

Régime: présidentiel, tendant vers le pluripartisme
Chef de l'État: Abdou Diouf
Ligue arabe: non
Organisation de la conférence islamique: oui
Liens avec la République islamique d'Iran: ambassades

% de non-musulmans: 10%
- ventilation: catholiques: 50%, animistes: 50%
% de musulmans: 90%
- vent. /100: - sunnites malékites
- forte influence de confréries soufies (Mourides, Tidianes, etc.)
- minorité libanaise chi'ite: +/- 18 000 personnes



Plus de 80% des musulmans du Sénégal appartiennent à une tariqa soufie. Les deux plus importantes sont la Tidjaniyya (les Tidjanes) - "capitale": Tivaouane, 2 millions de fidèles - et la Muridiyya (les Mourides) "capitale": Touba, 1 million de fidèles. Les autres confréries sont de taille plus modeste; la principale de celles-ci étant la Qadiriyya. (1)

Homme modéré et peu religieux de nature, marié à une catholique, le président Abdou Diouf n'en est pas moins un Tidjane et depuis son accession au pouvoir, à l'aube de la décennie 80, mosquées et centres islamiques sortent de la terre sénégalaise comme des champignons.

La grande personnalité révolutionnaire islamique sénégalaise est cheikh Ahmad Touré, ancien élève de l'institut Ben Badis, de Constantine (voir également Afrique, p.. 41) et fondateur en 1953 de l'Union culturelle musulmane dont le rayonnement s'étend alors de la Mauritanie au Nigeria, en passant par le Mali, la Guinée, la Côte-d'Ivoire, la Haute-Volta et le nord du Bénin. Depuis le début de la décennie 80, Ahmad Touré participe à toutes les manifestations internationales islamiques pro-Iraniennes : Londres (1982), Téhéran (1983), Pretoria (1987), Téhéran (1987), Londres (1988); Téhéran, pour les Conférences de la pensée islamique, présidées par l'hojatolislam Ali-Mohamed Taskhiri, conseiller de l'ayatollah Ali Khamene'i (1989 et 1990).

Cheikh Touré est le fondateur et l'animateur de l'Organisation de l'action islamique (OAI), mouvement qui multiplie les conférences et les séminaires de tonalité révolutionnaire islamique, deux ou trois par mois en moyenne, dans les centres coraniques et les mosquées. L'OAI fait para^'tre en français une "revue trimestrielle d'information et de formation", Etudes islamiques; 41 numéros parus à la mi-1990.

En juin 1988 a été créée la Coordination de l'action islamique (CAI) qui regroupe, outre l'OAI, une dizaine d'associations éducatives, charitables ou d'intérêt local. La CAI est dirigée par un conseil supérieur, composé de cheikhs et de personnalités musulmanes, et administrée par un secrétariat (coordination, questions juridiques et politiques, questions sociales et culturelles, questions d'information et de presse, organisation et gestion, affaires financières et trésorerie). Sur le terrain, le travail de la CAI est assuré par des conseils locaux.

L'Iran soutient également cheikh Zein Abdul Moneïm du Centre de la culture islamique de Dakar.

En octobre 1990, Taha Yassin Ramadan, n°2 du régime irakien, reçoit, à Bagdad, cheikh Sidi al-Amin Niass, contrôleur général de la confrérie Tidjane du Sénégal et de l'Afrique occidentale. Ce dernier apporte son soutien à Saddam Hussein et se déclare "prêt à mourir pour libérer les Lieux saints de tous les Arabes et de tous les musulmans"; il insiste sur la nécessité de "débarasser l'Arabie des ordures américaines ".

Il existe également un petit mouvement islamique en Gambie. L'un de ses dirigeants, Davoud Ismaïl, qui poursuivait des études en Norvège; a été invité en 1981 à Téhéran.

(1) Voir l'article "Sénégal" de Christian Coulon dans le vol. I de Contestations en pays islamiques, CHEAM, Paris, 1984.

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