INDE


Nom officiel : Union indienne
Continent: Asie
Superficie: 3, 288 M. de km2
Population: (1989) +/- 833,5 M. d'h.
Capitale : New Delhi (+/- 5 M. d'h.)
PIB/h.: (1986) $ 630
Pétrole (production) : (1988) 31 M. de t.
Pétrole (réserves connues) : 870 M. de t.

Régime: république fédérale
Chef de l'État: Ramaswami Venkataraman
Chef du gouvernement: Chandra Shekhar
Ligue arabe: non
Organisation de la conférence islamique: non
Liens avec la République islamique d'Iran: ambassades

% de non-musulmans: 88 %
- ventilation: hindous: 88 %; autres (sikhs, bouddhistes, chrétiens, etc.): +/- 12%
% de musulmans: 12 % (1980, dernier recensement: 82 M.)
- vent. /100 : - sunnites, hanafites pour la plupart (quelques shaféites): 90%
- chi'ites :10%
- ismaéliens: petite minorité



L'Inde est le 4e pays musulman au monde par sa population, après l'Indonésie, le Pakistan et le Bangladesh. Mais, malgré les 90 millions d'individus qu'elle compte, la communauté musulmane de l'Inde n'est qu'une petite minorité, au sein d'un pays où, bon an mal an, les +/- 400 affrontements "communalistes" musulmans-hindous font quand même plus de 400 morts.

La communauté musulmane indienne est très éclatée: il existe en son sein une myriade de partis et de mouvements dont aucun n'arrive à dépasser l'échelle de l'État. Aucun parti musulman n'est panindien, comme l'est le Parti du Congrès.

De même au Pakistan, la communauté est divisée entre sunnites et chi'ites.

La présence en Inde de ces derniers est très ancienne: le premier royaume duodécimain, celui des Bahmani de Delhi, a été fondé en 1347 et a duré jusqu'en 1526.

En Inde, les chi'ites sont présents au Penjab (des Hazara d'Afghanistan, voir p. 37), à Demi (des Iraniens, surtout), à Lucknow, à Baroda, dans divers royaumes et principautés du Deccan et au Bengale.

Il existe la All-lndia Shi'i Conference, fondée en 1907, dont les objectifs sont purement sociaux et communautaires. Son action est complétée dans la sphère politique par la "All-India Shi'i Political Conference, qui est le plus souvent l'alliée du Parti du Congrès et d'une grande modération.

Chez les sunnites, la première association islamiste connue a été fondée en 1919 sous le nom d'Association des uléma indiens (Jama'at al-Ulema e-Hind) par maulana Mahmoud al-Hassan (18511921). Elle trouve ses origines et ses troupes dans le séminaire "Dar al-Ulum", fondé au XIXe siècle par Rachid Ahmad Gangohi (1828-1905) dans la commune de Deoband (Uttar Pradesh). Cette école "deobandi", présente et influente dans tout le sous-continent indien, est très conservatrice, mais politiquement légitimiste et proche de Saoudiens. Son seul trait un peu saillant est une hostilité indéfectible envers les chi'ites. A l'instar de l'université al-Azhar du Caire, Deoband est toujours du côté du manche. C'est ainsi que son mufti maulana Seyyed Ahmed Sayd a promulgué, en février 1989, une fatwa approuvant comme juste selon la loi coranique que Benazir Bhutto gouverne un pays musulman voisin, le Pakistan.
Le courant révolutionnaire islamique, lui, est très minoritaire en Inde.

Chez les sunnites, il s'incarne dans le Conseil islamique mondial, un rassemblement de 21 uléma de haut niveau présidé par Seyyed Shah Mohamed Yahyia. Le Conseil a été créé en 1 985 pour "s'opposer à la propagande anti-islamique" et dispose, hors de l'Inde même, de bureaux à l'île Maurice, en Afrique du Sud, aux Pays-Bas et en Grande-Bretagne. Le 28 août 1990, le Conseil a violemment attaqué le régime saoudien pour avoir invité l'armée américaine sur la terre du Prophète" et a qualifié ce geste du roi Fahd de "trahison envers l'Islam". Si, a ajouté le Conseil, Kerbala, Nadjaf, Mossoul et Bagdad (les principaux sanctuaires chi'ites et sunnites d'Irak) sont les cibles d'attaques américaines, "la force islamique mondiale transformera les palais des dirigeants prosionistes et la Maison-Blanche en cimetières".

L'imam de la Jama Masjid (grande mosquée) sunnite de New Delhi, maulana Abdallah Bukhari, un habitué des visites à Téhéran depuis 1979, prend fréquemment, lui aussi, des positions radicales. En janvier 1990 encore, il a rencontré à Téhéran le président Ali Akbar Hachemi Rafsandjani et le président du Parlement, Mehdi Karrubi, pour discuter du sort des musulmans de l'Inde et du Kashmir.

Le Mouvement des étudiants islamiques, enfin, quoique dépendant de la Jama'at e-Islami, association sœur de celles du Pakistan et du Bangladesh, donc prosaoudienne, (voir ces deux pays, p. 166 et 69), prend régulièrement des positions révolutionnaires islamiques favorables à la République islamique d'Iran. Le Mouvement a notamment participé en mai 1989 au Jour de Jérusalem" (voir p. 131 et s.) et appelé à cette occasion au jihad contre Israël.

Chez les chi'ites, le Mouvement pour l'unité islamique patronne chaque année, depuis 1987, Ides Semaines de l'Unité (voir p. 131 et s.).

L'imam de la grande mosquée chi'ite de New Delhi, maulana Seyyed Ali Taqvi, appelle chaque année les musulmans indiens à suivre le Jour de Jérusalem.

Chaque année également, à Bombay, une Conférence du Pèlerinage réunit au moment du Hajj plusieurs centaines (260 en juin 1988, par exemple) d'uléma, d'intellectuels et d'universitaires pour un séminaire de propagande révolutionnaire islamique.

Depuis la mort de l'Imam Khomeini, plusieurs grandes réunions unitaires (sunnites et chi'ites) se sont tenues en Inde en hommage au défunt:

· A Hyderabad (Andhra Pradesh, ville musulmane à60%), en juin 1989, en présence de nombreux uléma et universitaires,

· A New Delhi, en janvier 1990, durant trois jours, sous la présidence de Seyyed Hamid, vice-chancelier honoraire de l'université musulmane d'Aligarh. L'hojatolislam Seyyed Mohamed Ali Lavasani, ambassadeur d'Iran en Tanzanie, et Ibrabim Rahimpour, ambassadeur d'Iran en Inde, ont notamment pris la parole.

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