GRECE


Nom officiel: République hellénique
Continent: Europe
Superficie: 132 000 hm2
Population: (1989) 10 M. d'h.
Capitale: Athènes ( 1 M. d'h.)
PIB/h. : (1986) $ 4 800

Régime: démocratie parlementaire
Chef de l'État: Christos Sartzetakis
Chef du gouvernement: Constantin Mitsotakis
Ligue arabe: non
Organisation de la conférence islamique: non
Liens avec la République islamique d'Iran: ambassades

% de non-musulmans: 98 %
- ventilation: orthodoxes pour la plupart
% de musulmans: officiellement 110 000 ( +/- 1% de la pop.); chiffres controversés; sans doute 200 000 personnes
- vent. /100 : - Turcs de Thrace, sunnites hanafites: +/- 50%
- Pomaks, Bulgares musulmans sunnites: +/- 30 %
- Gitans musulmans chi'ites: +/- 20%



Mars 1989: Athènes s'inquiète de la montée des revendications de la minorité musulmane de Thrace, qui pourrait être touchée par la vague fondamentaliste.
 
A la mi-mars, une délégation de musulmans de Thrace participe à la Conférence des ministres des Affaires étrangères des pays membres de l'OCI (Riyad, 13 au 16 mars 1989); ils affirment que les autorités grecques bafouent leurs droits élémentaires. Le ministre turc des Affaires étrangères soutient leur intervention, ce qui fait craindre à la Grèce la récupération par Ankara de cette minorité qui, au même moment, rejette une loi qui donnerait à l'État grec le droit de nommer les muftis.

En vertu du traité de Lausanne (24 juillet 1923), qui garantit les droits des minorités grecque-orthodoxe d'Istanbul et turque musulmane de Grèce - les muftis doivent être désignés par la minorité musulmane. Le gouvernement grec, lui, objecte que la loi sur les muftis est purement une affaire interne grecque. 3 muftis s'occupent des intérêts de la minorité musulmane de Thrace: ceux de Xanthi, de Komotini et de Didimotixo.

Lors des élections législatives et européennes du 18 juin 1989, pour la première fois, des candidats musulmans indépendants des partis traditionnels grecs sont candidats. Dans le Parlement grec sortant, il y avait déjà 2 élus musulmans: l'un du PASOK (socialiste), l'autre de la Nouvelle Démocratie (ND).

Ahmet Sadiq, l'un des 14 candidats musulmans indépendants du nord de la Grèce, présentés par le mouvement Güven (la Confiance), est élu. Avec 5% des suffrages exprimés dans la circonscription de Robope, il emporte un siège au Parlement d'Athènes.

La presse grecque, notamment le journal Ethnos, dénonce la Turquie, qui "met un pied en Thrace". De son côté, Constantin Mitsotakis, dirigeant de la (ND) et vainqueur des élections, dénonce les "événements dramatiques" qui ont eu lieu en Thrace.

Octobre 1989: Ahmet Sadiq, seul musulman indépendant membre d'un Parlement de la CEE, affirme au cours d'un entretien accordé à Crescent International que son but majeur est d'aider les 120 000 membres de la minorité turque de Thrace occidentale, mettant l'accent sur le mot turque. Les Grecs le considèrent comme un "agent turc" assistant aux travaux du parlement et se méfient de lui comme d'un membre d'une "cinquième colonne", à l'affût de tous les secrets d'État, accusations que Sadiq rejette. il affirme que les deux anciens députés musulmans - l'un membre du PASOK, l'autre de la ND - étaient en fait contrôlés par ces partis, alors que lui est indépendant. il lance égale-ment un appel au monde musulman pour qu'il vienne en aide àla minorité turque de Bulgarie. Sadiq estime, pour conclure, que les parlements des autres pays de la CEE vont bientôt avoir leurs propres députés musulmans.

Novembre 1989: le tribunal de Komotini (Thrace) empêche deux candidats musulmans de participer aux élections générales du 5, arguant d'un mauvais enregistrement de leurs documents électoraux. Ahmet Sadiq et Ibrabim Sharif sont ainsi mis dans l'incapacité de se présenter.

D'après une source de la minorité musulmane de Komotini - qui a averti l'agence de presse iranienne IRNA - Sadiq s'est rendu à Athènes pour faire rejeter cette décision par la cour suprême. Sadiq avait déjà été condamné en 1988 par la Cour de Salonique pour propagande anti grecque et avait fait appel. N'ayant pu se présenter, son recours devant la ministre de la Justice ayant échoué, Ahmet Sadiq perd son siège de député.

Janvier 1990: la minorité musulmane de Thrace prévoit d'organiser des manifestations en Grèce du Nord pour protester contre la manœuvre du gouvernement d'Athènes, qui veut installer 5 000 Grecs de retour d'URSS dans les villages musulmans. Les manifestation de protestations sont conduites par Ahmet Sadiq. Les officiels turcs, eux, affirment que l'implantation de ces Grecs en Thrace occidentale bouleverserait l'équilibre démographique de la région.

· Un millier de musulmans se rassemblent à la mosquée de Komotini pour protester contre la condamnation d'Ahmet Sadiq à dix-huit mois de prison pour diffusion de "fausses rumeurs".
· Heurts entre communautés orthodoxe et musulmane à Komotini pour protester de nouveau contre cette arrestation: 1 mort, 6 blessés. En effet, après le rassemblement de la mosquée de Komotini, un contre-rassemblement de grecs-orthodoxes provoque des heurts. Un important dispositif policier est mis en place. La Turquie proteste contre l'attitude d'Athènes, et affirme qu'Ahmet Sadiq a été condamné pour avoir écrit le mot turc dans ses brochures électorales (ce terme est proscrit par une décision de justice locale de 1988 qui impose à la place le mot musulman).

Février 1990: la Grèce ordonne l'expulsion du consul de Turquie de Komotini, ce qu'Ankara refuse.

Avril 1990: lors des élections générales du 8, deux candidats musulmans indépendants sont réélus en Thrace. il s'agit d'Ahmet Sadiq - récemment libéré -qui est réélu à Komotini avec une forte majorité de suffrages exprimés, et d'Ahmed Faikoglou, ex-député du PASOK, élu à Xanthi sous l'étiquette du groupe musulman Iqbal.

L'ACTIVISME REVOLUTIONNAIRE ISLAMIQUE EN GRECE

Décembre 1987: les Fils d'Allah revendiquent un attentat contre le vice-président de la Ligue arabe en Grèce, un irakien, Mihdat al-Hiali. Ce dernier ne sera que blessé.

Juin 1989: Athènes; cérémonie commémorative organisée par le Mouvement anti-impérialiste de Grèce, en coopération avec l'association d'amitié gréco-iranienne ,qui met en valeur le rôle de l'Imam Khomeini, présenté comme le "soutien des mostazafin [désérités] du monde entier". Le président du Mouvement anti-impérialiste, le Pr Goutas, met en relief "la personnalité de l'Imam et ses luttes contre l'impérialisme et le colonialisme [...] exemples de son charisme unique". Nombres de Grecs et d'iraniens résidant à Athènes se rendent à la cérémonie, largement couverte par Kayhan International. Le président du Syndicat des travailleurs grecs des transports rend, à son tour, un hommage vibrant à l'Imam, présenté comme le promoteur des "droits des travailleurs".
L'ambassadeur d'Iran en Grèce, Habibollah Biazar, remercie les participants pour leur hommage.

Décembre 1989: l'Union des étudiants islamistes palestiniens de Grèce rejette toutes les concessions et les initiatives de paix avec Israël et appellent au jihad pour libérer la Palestine. Elle organise une réunion dans une résidence étudiant Athénienne pour célébrer le 2e anniversaire du déclenchement de l'Intifada (8-9 décembre 1987). Le hall est orné de portraits de cheikh Ahmed Yassin, émir de HAMAS. Cette réunion est relatée en détail par Kayhan International.

En juin 1990, plusieurs centaines d'islamistes palestiniens et arabes ont manifesté, à Athènes, pour protester contre l'échange d'ambassadeurs entre la Grèce et Israël.

 

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