GUINEE


Nom officiel: République de Guinée
Continent: Afrique
Superficie: 246 000 km2
Population: (1989) +7M.d'h.
Capitale: Conakry (+525 000 h.)
PIB/h.: (1986) $ 540

Régime: présidentiel militaire
Chef de l'État: Lansana Conté
Ligue arabe: non
Organisation de la conférence islamique: oui
Liens avec la République islamique d'Iran: chargé d'affaires

% de non-musulmans: 30 %
- ventilation: animistes, minorités chrétiennes
% de musulmans: 70 %
- vent. /100: . sunnites malékites pour la plupart
. minorité libanaise chi'ite: + /- 15 000 personnes



Depuis le début de 1989, une agitation islamiste endémique est sensible en Guinée. Des groupes de prédication (da'oua) se multiplient, en particulier dans la région du Fouta-Jalon. Certains commencent même à parler d'État islamique en Guinée... En visite dans cette partie du pays au début de 1990, le général Lansana Conté, président du gouvernement militaire, se fait huer. La parade du régime est rapide: en mars, le général Conté préside à la naissance de la Ligue nationale islamique, désormais seule instance musulmane reconnue. Son secrétaire général est Ahmed Tidjane Traoré. Tous les autres mouvements, associations, etc., ont le choix entre y adhérer ou disparaître. Plusieurs mouvements "fanatiques" et "subversifs", selon Conté, "suscités et financés par l'ennemi [...] pour semer le désordre" sont dissous. Plusieurs uléma étrangers sont expulsés.

Sans rapport, semble-t-il, avec l'Islam autochtone, une certaine effervescence est perceptible dans la communauté libanaise chi'ite guinéenne depuis le milieu des années 80. Comme la Côte-d'Ivoire, la Guinée sert depuis des années de lieu de "permission" aux soldats des milices libanaises, AMAL et HizbAllah principalement. Ceux-ci viennent au sein de leurs familles résidant en Afrique se reposer, se détendre, parfois se faire soigner s'ils ont été blessés. Mais, dans cette communauté, certains éléments militants du HizbAllah vont bien au delà de cette fonction d'accueil et de récréation et s'intègrent dans un vaste réseau Europe-Afrique, lui à proprement parler terroriste (voir HizbAllah-Europe, p.100, Afrique, p. 141, et Côte-d'Ivoire, p. 82).

C'est ainsi que le 3 août 1989 un jeune Libanais de 21 ans, Mustafa Mazeh, se fait sauter avec une bombe qu'il était en train de confectionner, dans une chambre du Beverley House, un hôtel du quartier londonien de Paddington. Mazeh est né à Conakry; ses parents sont revenus au pays et demeurent dans un village au sud de Beyrouth. Mazeh y fait des séjours, ainsi qu'à Abidjan et Conakry. A Londres, il voyage avec un "vrai-faux" passeport français, qui lui a été, semble-t-il, délivré par un vice-consul de France à Conakry. En juillet 1989, Mustafa Mazeh est parti de chez ses parents, au Liban, pour les Pays-Bas. Il a rejoint la Grande-Bretagne par le bateau, puis Londres par le train, le 22 juillet. Le 3 août, il explose avec sa bombe. Son itinéraire, ses relations à Beyrouth, notamment avec ses cousins germains Hassan et Hussein Harajli, les liens de ceux-ci avec l'Organisation spéciale de sécurité du HizbAllah permettent de relier l'affaire de Londres - présentée depuis Beyrouth comme un attentat manqué contre Salman Rushdie - à diverses autres tentatives du HizbAllah en Europe (voir p. 100)
 

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