Régime: présidentiel militaire
Chef de l'État: Lansana Conté
Ligue arabe: non
Organisation de la conférence islamique: oui
Liens avec la République islamique d'Iran: chargé
d'affaires
% de non-musulmans: 30 %
- ventilation: animistes, minorités chrétiennes
% de musulmans: 70 %
- vent. /100: . sunnites malékites pour la plupart
. minorité libanaise chi'ite: + /- 15 000 personnes
Sans rapport, semble-t-il, avec l'Islam autochtone, une certaine effervescence est perceptible dans la communauté libanaise chi'ite guinéenne depuis le milieu des années 80. Comme la Côte-d'Ivoire, la Guinée sert depuis des années de lieu de "permission" aux soldats des milices libanaises, AMAL et HizbAllah principalement. Ceux-ci viennent au sein de leurs familles résidant en Afrique se reposer, se détendre, parfois se faire soigner s'ils ont été blessés. Mais, dans cette communauté, certains éléments militants du HizbAllah vont bien au delà de cette fonction d'accueil et de récréation et s'intègrent dans un vaste réseau Europe-Afrique, lui à proprement parler terroriste (voir HizbAllah-Europe, p.100, Afrique, p. 141, et Côte-d'Ivoire, p. 82).
C'est ainsi que le 3 août 1989 un jeune Libanais
de 21 ans, Mustafa Mazeh, se fait sauter avec une bombe qu'il était
en train de confectionner, dans une chambre du Beverley House, un hôtel
du quartier londonien de Paddington. Mazeh est né à Conakry;
ses parents sont revenus au pays et demeurent dans un village au sud de
Beyrouth. Mazeh y fait des séjours, ainsi qu'à Abidjan et
Conakry. A Londres, il voyage avec un "vrai-faux" passeport français,
qui lui a été, semble-t-il, délivré par un
vice-consul de France à Conakry. En juillet 1989, Mustafa Mazeh
est parti de chez ses parents, au Liban, pour les Pays-Bas. Il a rejoint
la Grande-Bretagne par le bateau, puis Londres par le train, le 22 juillet.
Le 3 août, il explose avec sa bombe. Son itinéraire, ses relations
à Beyrouth, notamment avec ses cousins germains Hassan et Hussein
Harajli, les liens de ceux-ci avec l'Organisation spéciale de sécurité
du HizbAllah permettent de relier l'affaire de Londres - présentée
depuis Beyrouth comme un attentat manqué contre Salman Rushdie -
à diverses autres tentatives du HizbAllah en Europe (voir p. 100)