Régime: république fédérale
Chef de l'État: Richard von Weizsacker
Chef du gouvernement: Helmut Kohl
Ligue arabe: non
Organisation de la conférence islamique: non
Liens avec la République islamique d'Iran: ambassades
représentant personnel de l'Imam
% de non-musulmans: +/- 97 %
ventilation: catholiques, protestants; faible minorité
juive
% de musulmans: +/-3%
. vent. /100: sunnites pour la plupart (Turcs, Kurdes,
etc.)
En mars 1989, l'Allemagne - encore fédérale -comptait, selon son département des statistiques, 1,7 million de musulmans, sur une population de 61,6 millions. Le tiers de ceux-ci résidant en Rhénanie-du-nord-Westphalie. L'Allemagne est le pays d'Europe qui a la plus forte proportion de musulmans chi'ites, ce grâce à la présence à Hambourg, une décennie durant, de l'ayatollah iranien Mohamed Hussein Behechti. Ancien élève, puis compagnon de lutte de l'Imam Khomeini, Behechti quitte l'Iran en 1964 pour se fixer dans le nord de l'Allemagne. Takiyya oblige, le grand ayatollah Moussavi-Khoti présenta même Behechti au chah avant son départ pour Hambourg ! Il est de 1967 à 1974 l'imam de l'ensemble mosquée-madrasa chi'ite de Hambourg; de nombreux militants révolutionnaires islamiques en exil, futurs dignitaires de l'Iran islamique, choisiront, à son exemple, de se fixer en Allemagne.
Behechti est le fondateur de l'Association islamique iranienne, toujours en activité. Son siège est à Bonn et elle dispose de bureaux à Aix-la-Chapelle, Berlin, Bochum, Francfort, Gottingen, Hanovre, Munich, Sarrebruck et Wuppertal.
L'Allemagne est également le singe ( bureaux à Aix-la-Chapelle, Francfort) de la très militante Union des Associations d'étudiants islamiques en Europe.
Lors de sa dernière assemblée générale, en décembre 1989, à Hambourg, tenue sous la conduite de l'ayatollah Ahmad Jannati, président de l'Organisation pour la propagation de l'Islam (voir Iran, p.131), les participants ont réaffirmé leur allégeance à l'ayatollah Ali Khamene'i, "Guide de la République islamique d'Iran et Imam de l'oumma".
La husseiniyye de Francfort et la maison de l'Iran à Cologne sont également des centres actifs de propagande révolutionnaire islamique.
Mais le militantisme islamiste ne se limite pas à la communauté iranienne chute, loin de là. On aura noté (voir Egypte, p. 85; Palestine, p. 170; Syrie, p..194) que les associations à vocation transnationale liées aux Frères musulmans, donc sunnites, avaient pour la plupart leur siège en Allemagne.
C'est également à partir de ce pays que
fonctionne l'appareil extérieur du courant révolutionnaire
islamique turc, sunnite lui aussi. D'abord les réseaux associatifs
liés à l'ensemble Parti de la prospérité Milli
Görus (voir Turquie, p.207), mais surtout l'important Centre islamique
de l'ex-mufti d'Adana Jamaleddin Kaplan (voir France, p. 104. Le centre,
officiellement fondé en 1985, est implanté à Cologne,
compte une centaine de bureaux, succursales, filiales, etc., dans toute
l'Allemagne et publie un hebdomadaire en langue turque, Ummet. De
son vrai nom Jamaleddin Hocaoglou, Kaplan était, du temps où
il vivait en Turquie, un critique virulent du kémalisme et a du
fuir dès le coup d'État militaire de septembre 1980. Le général
Kenan Evren, prédécesseur de l'actuel président, Turgut
Özal, avait fait de Kaplan sa bête noire, d'autant plus que
le mufti était - et est - un vigoureux partisan de la Révolution
islamique d'Iran. Durant l'année 1988, plusieurs des établissements
d'enseignement coranique gérés par le Centre islamique ont
été fermés par les autorités allemandes, pour
"méthodes pédagogiques non conformes à la loi allemande".
En juillet 1990, diverses indications montrent que l'appareil de Kaplan,
déjà implanté en France, est maintenant présent
en Espagne, tête de pont naturelle en direction du Maghreb - terre
de mission idéale pour le courant révolutionnaire islamique...