AFRIQUE DU SUD


Nom officiel: République d'Afrique du Sud
Continent: Afrique
Superficie: 1, 22 M. km2
Population: (1989) 38,5 M. d'h.
Capitale: Pretoria (823 000 h.)
PIB/h. : (1986) $ 2 900

Régime: république centralisée, régie encore en partie par les lois de l'apartheid
Chef de l'État: Frederik de Klerk
Ligue arabe: non
Organisation de la conférence islamique: non
Liens avec la République islamique d'Iran: non

% de non-musulmans: +/- 98 %
ventilation: Eglises chrétiennes diverses, plus de petites minorités bahai'e et juive
% de musulmans : + 350 000
- vent. /100: en grande majorité sunnites, originaires du sous-continent indien, d'Indonésie et d'Afrique



Si les premiers musulmans d'Afrique du Sud furent les domestiques et les esclaves malais d'explorateurs et de colons hollandais venus d'Indonésie, désormais la communauté islamique de ce pays est en majorité originaire du sous-continent indien, ainsi que de l'île Maurice et des Comores; elle est surtout présente dans la région du Cap.

Dans cette communauté, nombre des jeunes passés au cours des années 70 par le marxisme-léninisme et les mouvements de libération sont désormais revenus à leur foi et animent des groupes marqués par l'Islam, bien sûr, mais aussi par la conscience sociale et le panafricanisme. Ces groupes, avec leur sensibilité propre, sont engagés dans la lutte anti-apartheid.

Parmi ceux-ci, al-Qibla mouvement sunnite fondé en 1980, admirateur enthousiaste de la Révolution islamique. Mettant en avant les concepts de "jihad" et de "chahadat" (martyre), al-Qibla a organisé au Cap, entre 1983 et 1986, des manifestations de rue qui ont vite tourné à l'émeute. Suite à une répression sévère, plusieurs de ses dirigeants sont aujourd'hui en prison.

Nombre des associations communautaires musulmanes ont pris publiquement des positions favorables à la République islamique d'Iran et hostiles àl'Arabie Saoudite.

La Chambre de commerce musulmane d'Afrique du Sud, le Mouvement international islamique al-Jihad (un groupe militant ayant adopté le chi’isme après 1979), le Mouvement islamique pour la libération de l'Azania (un groupe de résistance chi'ite dont le siège est à Harare, au Zimbabwe), le Conseil judiciaire musulman, le Mouvement de la jeunesse musulmane (voir plus bas); des périodiques comme Muslim Digest et Muslim Views ont condamné, en des termes parfois violents(1), l'Arabie Saoudite pour le massacre des pèlerins iraniens à La Mecque. Le Mouvement islamique de l'Azania a marqué sa solidarité avec l'Iran lors de la destruction de l' Airbus d'Iran Air au-dessus du Golfe par un navire de guerre américain.

La principale des organisations révolutionnaires sismiques d'Afrique du Sud est le Mouvement de la jeunesse musulmane d'Afrique du Sud, sunnite, fondé en 1970. Sous l'influence du doctrinaire égyptien des Frères musulmans, Seyyed Qotb. Ses principales composantes sont:

. Jama'a Investments.
. Women Islamic Movement.
. Association of Muslim Accountants and Lawyers.
. Islamic Movement Press (qui édite la revue Al-Qalam, fréquemment saisie, toujours au bord de la disparition).
. Assalaam Education Institute.
. South African National Zakah (aumône) Fund.
. Islamic Da'wa (prosélytisme) Movement.
. Muslim Students Association.

Il existe aussi une Organisation des jeunesses musulmanes internationales dont l'un des dirigeants, Abdallah Hussein Didat, a été invité en Iran dès 1979 par des responsables de l'une des tendances des Fedayin de l'Islam, celle dite "Boniyadgozaran" ("Les Fondateurs").

Les séminaires et les conférences révolutionnaires islamiques sont fréquents dans la communauté musulmane sud-africaine. Chaque année, par exemple, ont lieu un Séminaire du Pèlerinage, qui dure plusieurs jours, et une conférence-anniversaire de la Révolution islamique.

Lors de ces réunions, fréquemment organisées par l'Académie islamique d'Afrique du Sud, l'accent est toujours mis sur l'exportation de la révolution. "Prenez conscience", déclare ainsi l'un des orateurs d'une réunion tenue à l'université du Cap, en février 1989, lors du 1 De anniversaire de la Révolution islamique "du nombre de magazines, de brochures, de livres, de films islamiques réalisés et distribués partout dans le monde. Prenez conscience du nombre des conférence internationales tenues chaque année en Iran pour éveiller, éduquer, unifier les musulmans. Prenez conscience du temps, du travail, de l'argent, des ressources de toutes sortes ainsi investies pour l'Islam." En mai 1990 encore, au Cap, une Conférence du Pélerinage a réuni plusieurs centaines de cadres et de militants islamistes d'Afrique du Sud et du Lesotho: à l'ordre du jour, outre un hommage unanime à la mémoire de l'imam Khomeini, le transfert des Lieux saints de La Mecque et Médine, injustement accaparés par les "agents américains" saoudiens, à un comité d'uléma respectés, issus de toute l'oumma. Q

(1) Par exemple: "L'action barbare et criminelle de la monarchie saoudienne contre des musulmans".

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