B. Une expansion internationale

1) l'Europe en ligne de mire

C'est en effet sur le « Vieux Continent » que se situe aujourd'hui la plupart des sections des gangs de motards (hors Amérique du Nord). C'est aussi là que les affrontements les plus durs opposent les deux grandes mouvances du « un-pourcentisme ». Voici la situation pays par pays en commençant par les pays non-européens.

- Nouvelle-Zélande124 : il paraît légitime de commencer par ce pays car c'est là, à Auckland, qu'est né le premier chapitre international des Hells Angels le 1er juillet 1961. Mais ces derniers ne sont pas seuls sur l'île : on peut parler des Road Knights (4 chapitres), des Epitaph Riders (2 chapitres), des Tribesmen (4 chapitres, très impliqués dans le trafic de cannabis), des Tyrants (2), des Satans Slaves (2), des Filthy Few (3), des Devils Henchmen (2) ou encore des Highway 61 (en tout, 39 gangs identifiés pour plus de 900 membres). C'est avec ces derniers que les H.A. entrent en conflit au milieu des années 70. D'ailleurs, une douzaine de H.A. sont arrêtés en 1976 pour des affaires de règlements de comptes. Ils sont incarcérés dans la prison de haute-sécurité de Paremoreno, où ils se lient avec d'importants criminels et trafiquants néo-zélandais. Dans les années 80, les Hells d'Auckland reçoivent de grandes quantités de L.S.D. et d'amphétamines de leurs frères californiens (dans les années 90, ils seront la principale source en drogues chimiques de Nouvelle-Zélande alimentant notamment les soirées « rave »). Mais ils s'opposent à une coalition de gangs anti-Hells (la « Fédération ») menée par les Highway 61 (créé fin 1968), liés aux Bandidos d'Australie et qui pourraient même devenir la première section Bandidos dans l'archipel néo-zélandais (9 chapitres, 30 membres, 150 associés plus deux autres chapitres en Australie). Malgré cette puissance, le Président des Highway d'Auckland et 14 autres membres du club sont arrêtés en décembre 1998 pour trafic de méthamphétamines et de cannabis (quelques mois plus tard, en mars 1999, c'est le sergent d'armes des H.A. de la capitale néo-zélandaise qui est arrêté pour les mêmes motifs). En 1994, un nouveau chapitre des H.A. s'ouvre à Wanganui (nord de l'archipel) ainsi qu'un club prospect à Hastings en septembre 1998 (les « Loners » impliqués dans le trafic de cocaïne et de méthamphétamines). En outre, des liens se tissent avec les Road Knights, un gang du sud de l'archipel créé en 1979. Ce gang, composé de 4 sections (plus de 30 membres à part entière) et lié à des bandes de jeunes néo-nazis, est un groupe très violent, notamment impliqué dans un attentat contre un local de la police en 1991. Par ailleurs, les Road Knights sont en guerre contre les Epitaph Riders (fondé en 1969 à Christchurch) pour le contrôle du marché des méthamphétamines.

Le seul chapitre Outlaws de l'archipel a été fortement ébranlé en mars 1999 lors de l'opération « Michelle » qui s'est soldée par 28 arrestations et la saisie d'armes, de méthamphétamines, de cannabis (en résine, huile et plants), de véhicules et d'objets volés. Il existe également un gang nommé « Chosen Few » à Auckland, lié à des gangs du même nom au Canada, aux États-Unis et peut-être en Afrique du Sud. Il en est de même pour les Satan's Slaves avec leurs homologues australiens et britanniques. La scène motarde néo-zélandaise est très riche et on peut même trouver le leader des « Magogs MC » (liés aux H.A. et actifs dans le commerce de l'ecstasy), Russel « Shagger » Gilmer, conseiller municipal de New Plymouth. Ce club a été l'objet d'une enquête en juin 2001 : 5 membres sont arrêtés pour 11 affaires de viols entre 1977 et 1990.

Principaux gangs de motards en Nouvelle-Zélande

Proches Hells Angels

Proches Bandidos

Autres

    · Hells Angels

    · Headhunters

    · Mothers

    · Tyrants

    · Titans

    · Filthy Few126

    · Huhu MC

    · Road Knights

    · Devils Henchmen

· Highway 61

· Tribesmen

· 45's MC

· Outcasts

· Satans Slaves

· Outlaws

· Sinn Fein

· Lost Breed

· Lone Legion

· Epitaph Riders

· 44 South MC

· FTW

· Taupiri Riders

· Coastal Riders

· Riverhead Rough Riders

· Grim Reapers

· Greasy Dogs

· Plimmerton Riders

- Australie127 : les Hells Angels ont commencé à y installer des sections à partir du milieu des années 70. Aujourd'hui, il y en a 7 (Adelaïde, Melbourne, Brisbane, Sydney, Darwin, "North Crew" et une section « Nomads ») pour près de 100 membres attitrés. Ils sont largement impliqués dans le trafic de drogues chimiques comme le prouve la découverte, en 1982, d'un important laboratoire de méthamphétamine (dont ils avaient eu la « recette » grâce à un membre du chapitre-mère d'Oakland) et celle, en 1990, d'un laboratoire ultramoderne d'amphétamine. Ils cultivent eux-mêmes la marijuana, fabriquent amphétamines et méthamphétamines, importent héroïne et cocaïne,... La drogue est notamment vendue aux clubs culturistes, aux maisons closes et durant les « raves parties »128. Le but des HA australiens est de fédérer sous leur coupe l'ensemble des gangs de motards de l'île-continent.. Un plan difficile à réaliser car depuis août 1983, les Bandidos ont installé 12 chapitres dans le pays. En fait, il s'agit de leur première implantation internationale : des membres du gang des Comancheros se sont rendus aux Etats-Unis et ont souhaité créer une structure identique de retour dans le pays. Cette décision a provoqué une véritable scission chez les Comancheros. Au point d'être à l'origine d'une guerre sanglante entre les deux gangs et du « massacre de Milperra ». Le jour de la Fête des Pères, le 2 septembre 1984, près de Sydney, une fusillade oppose les rivaux Bandidos et Comancheros : 2 Bandidos et 4 Comancheros sont tués ainsi qu'une adolescente de 14 ans. Cette date marque la véritable naissance du mouvement des Bandidos en Australie. Un accord aurait été conclu au milieu des années 90 entre les deux groupes : les H.A. laissent les Bandidos se développer dans la région de Victoria à la condition de ne pas être contestés à Melbourne. Dans ce pays également, des liens existent entre l'armée et les gangs de motards : à Sydney, des membres de la Royal Australian Navy ont participé au pillage de dépôts d'armes pour le compte des bikers129.

Les Outlaws130 (14 chapitres, implantés surtout dans le nord du Queensland et en conflit avec le club local des Odin's Warriors) et les Highway 61 (originaires de Nouvelle-Zélande) sont également présents en Australie et appuient largement les Bandidos, de même qu'un groupe local, les Black Uhlans. Les Hells Angels ne peuvent s'appuyer véritablement que sur un seul gang d'envergure (mais il est vrai le plus important du pays) : les Rebels (implantés à Liverpool, dans la Nouvelle Galles du Sud, et comptant, uniquement dans cette province, près de 400 membres et associés). Ceux-ci sont en effet en conflit avec les Bandidos, peut être pour contrôler le trafic de stupéfiants, plus sûrement pour une « banale » affaire de femme. Les choses ont empiré en novembre 1997 : lors d'une fusillade, des Rebels ont tué le Président National131, le sergent d'armes du club et un membre en règle des Bandidos (un autre a été blessé). Les Rebels sont également en guerre contre le gang des « Life and Death » (un mort et 7 blessés parmi les Rebels en 1995) et contre les Outcasts (fusillade en juin 1997 ; assassinat du Président des Outcasts en 1993). En juillet 1999, une bombe détruit un bâtiment récemment acheté par un membre des Rebels (pas de blessé). L'année 1995 a également connu un certain nombre « d'incidents » entre Hells et Bandidos (fusillades, meurtre, attentat à la bombe,...). Et la fin des hostilités n'est pas à attendre : le local des Bandidos d'Osborne a été détruit en mai 1999 par un incendie criminel. Les autorités ont pris conscience du problème : ainsi deux grandes opérations ont été menées ces dernières années. En mai 1995, l'Opération Panzer, suite à une opération d'infiltration, est menée contre les principaux gangs du pays : Bandidos, Rebels, H.A., Black Uhlans et Comancheros. En juillet 1997, 175 personnes sont arrêtées sur la base de 456 charges (fabrication et trafic d'amphétamines, trafic de cannabis, contrefaçon et trafic d'armes). En novembre 1997, l'opération « Gymea » permet la découverte de deux laboratoires d'amphétamines, de la marijuana et de l'héroïne ; l'arrestation de 21 personnes (dont des policiers) et la saisie de biens estimés à 2 millions de dollars australiens. Quelques semaines plus tard, nouvelle opération contre les Bandidos à Adélaïde, Sydney et Perth : 14 arrestations et la saisie d'héroïne, d'amphétamine et de fusils d'assaut Kalachnikov. Plus récemment, en octobre 1998, les autorités de la région de Perth ont mis en place une « task-force », nommée « Gallipoli », destinée à mettre fin à une guerre sanglante (un mort et plusieurs blessés en près de 5 mois) entre les « Coffin Cheaters »132 et les « Deroes ». En mai 2001, la résidence d'un membre éminent des "Coffin Cheaters" est la cible d'un attentat à l'explosif près de Perth. Il pourrait s'agir d'un conflit interne ou d'un litige avec les Rebels.

En mars 2001, un conflit entre les Bandidos et les Gypsy Jokers alliés aux Gladiators éclate dans la région d'Hunter Valley. Après le mitraillage d'une maison et l'incendie d'un salon de tatouage liés aux Bandidos, Rodney "Pardo" Partington, Président du chapitre local des Bandidos, est tué par sa propre bombe qu'il allait placer contre le siège des Gypsy Jokers133. Dans ce conflit, la police australienne a également créé une "Task Force" baptisée "Opération Tanfield". En mai 2001, le chapitre des Gypsy Jokers d'Adélaïde est l'objet d'une opération de police : une douzaine d'armes, des objets volés, des véhicules et des plants de cannabis sont saisis. Un mois après, le chapitre de Mount Gambier (Sud de l'Australie) est à son tour l'objet d'une perquisition : deux hommes sont arrêtés et des armes à feu, des couteaux, du cannabis et des amphétamines sont saisis.

Dans la région d'Adélaïde, les autorités ont lancé un avertissement aux gangs de motards, en relation avec l'augmentation des cultures hydroponiques de cannabis. Lors de l'opération "Airleigh" en avril 2001, plus de 300 policiers ont mené 36 perquisitions contre 6 gangs134 : 44 arrestations ; 200 plants de cannabis, 10 kg de marijuana, 20.000 dollars australiens (près de 80.000 FRF), 15 armes (dont un lance-roquette) et des parties d'animaux protégés ont été saisis.

En 1996, des tensions importantes apparaissent à Ballarat (près de Melbourne) entre les Vikings et les Bandidos. Des représentants de la police tentent de négocier la paix entre les deux gangs mais le dialogue échoue et il est alors décidé d'infiltrer les Bandidos. La police australienne invente alors « Wes » et « Alby », des chômeurs d'une trentaine d'années ayant des antécédants de trafic de drogue. En novembre 1996, les deux agents sont invités à une fête dans le local du gang ; bientôt, ils sont considérés comme des « hangarounds ». Ils ont alors accès à des informations sur des opérations contre les Vikings, « désamorcées » par la police. Le sergent d'armes des Bandidos de Ballagat leur propose alors de s'occuper d'une culture hydroponique de marijuana. Ils deviennent prospects en août 1997 puis membres à part entière le 21 octobre 1997. Ils participent au trafic de LSD, fourni par le chapitre de Sydney via les services postaux. Durant leur infiltration, Wes et Alby participent à 30 affaires de marijuana, amphétamines, LSD et ecstasy. Alby est même élu secrétaire du chapitre de Ballarat, avec accès aux documents financiers du club. Le 23 octobre 1997, se déroule la randonnée nationale : 250 Bandidos (essentiellement australiens mais aussi étrangers) se rendent à Wangaratta, siège du gang local des « Tramps ». L'opération a pour but d'impressioner ce groupe rival. Le 9 novembre suivant, le Président National et deux autres membres des Bandidos sont abattus à Sydney. Plus de 200 motards assistent aux funérailles du chef charismatique135. Les affaires continuent : juste après les funérailles, on leur propose un achat de 1.000 doses de LSD. Craignant une vague de représailles suite aux meurtres des 3 dirigeants, la police préfère arrêter la mission de Wes et Alby. Le 11 décembre 1997, une centaine de policiers de 4 États opère une série de perquisitions amenant l'arrestation de 19 personnes ; la saisie de drogues pour une valeur de 1 million de dollars australiens (plus de 4 millions de FRF) et de produits précurseurs permettant de fabriquer pour 6 millions de dollars de drogues (25 millions de FRF) ; la confiscation de nombreuses armes dont un AK 47 et des stylos-pistolets. Face aux preuves recueillies par les deux agents, certains motards préfèrent plaider coupable : les deux principaux suspects, le Président et le sergent d'armes du chapitre de Ballarat, sont condamnés à 6 mois de prison pour trafic d'amphétamines (soit moins de la moitié de la mission d'infiltration). Une autre sanction risque de les atteindre à leur sortie de prison : les chefs nationaux des Bandidos les auraient en effet condamnés pour leur manque de vigilance face à l'opération de police. « Wes » et « Alby » sont également concernés par ce « contrat ».

- Brésil : les Hells Angels se sont implantés en 1973 à Rio de Janeiro (la section a été officiellement créée le 16 juin 1984) avec l'arrivée au Brésil de motards américains et canadiens. Une seconde section est fondée le 28 février 1993 à Manaus. Une section « Nomads » est également créée la même année. Ces sections sont stratégiquement placées : le Brésil est une important voie de transit de cocaïne... En mars 1998, un des fondateurs du chapitre carioca, le canadien René « Canisse » Hébert décède d'une crise cardiaque. Ses funérailles québécoises sont l'occasion pour une centaine de motards de se retrouver. De même, le « World Run » de 1999 s'est tenu les 18,19 et 20 juin à Rio de Janeiro.

- Argentine : Parrainé par les chapitres brésiliens, les Hells Angels ont ouvert un chapitre à Buenos Aires en juin 1999.

- Chili : Il existe un club "support" Hells Angels. Les "Vampiros MC", fondés en mars 1999, possèdent deux chapitres à Iquique (dans le Nord) et à Santiago. Leur ambition est, à terme, de devenir un chapitre H.A. à part entière, avec le soutien des sections brésiliennes et argentine.

- Japon : c'est un échec pour les Hells Angels. En 1983-1984, des japonais contactent la maison-mère d'Oakland pour être intronisés. En avril 1985, une délégation d'Hells (venus de Californie, d'Alaska, de New-York, de Caroline du Sud, de Colombie-Britannique et d'Angleterre) se rend à Tokyo pour juger de la qualité des aspirants. Double échec. D'abord parce que deux membres de cette délégation, recherchés par le FBI, sont expulsés du Japon. Ensuite et surtout, parce que les motards japonais n'ont pas la qualité voulue pour être H.A. car ils n'avaient pas suffisamment d'argent, ne parlaient pas anglais et, surtout, ne supportaient pas la violence.136

- Thaïlande : Il existe dans ce pays le club des "Diablos", composé à moitié d'européens et à moitié de thaïlandais. Fondé en 1999 à Pattaya137, le club est proche des Bandidos138 et fait même partie de la "Bandido Nation". Ceux-ci favorisent l'implantation des Diablos en Allemagne (à Kaiserslautern en été 2000 et à Dortmund en février 2001). D'autres clubs en Thaïlande leurs sont liés : Burapa MC, Immortals, Dinosor MC, Flying Tortles, Pitt Bull MC, Nothern Comets MC139. Il existe également un chapitre prospect "Gremium" à Bangkok140 et un club prospect Outlaws à Phuket.

- Afrique du Sud : C'est à l'occasion de la randonnée mondiale de Tours (France) que la section de Johannesburg a reçu officiellement ses couleurs Hells Angels (le 14 août 1993). Ces motards sont installés dans ce pays depuis la fin des années 60. Depuis, divers autres chapitres sont apparus : Le Cap, Durban, West Rand et enfin un chapitre Nomads en 1999. L'Afrique du Sud est non seulement un important pays de transit pour les drogues mais c'est en plus un important consommateur de drogues chimiques. Pourtant, on a pu voir les Hells Angels locaux défiler contre la drogue aux côtés des scouts, des écolières en uniforme ou des associations de policiers. Récemment, face à l'insécurité et à la violence croissantes en Afrique du Sud141, les habitants d'une banlieue de Johannesburg, Yeoville, ont fait appel aux Hells Angels pour leur protection. Malgré cette "implication sociale", deux des principaux dirigeants du chapitre "Nomads" sont inculpés par la justice américaine en juin 2001. Ils sont soupçonnés d'avoir vendu de la "South African Brown" (méthamphétamine), écoulée à Boston par des "frères" américains142.

Mais, nous l'avons dit, le plus grand terrain de jeux (jeux de guerre) pour les groupes de motards reste l'Europe. Leur implantation sur le continent européen date du début des années 70.

- Allemagne : Les autorités allemandes dénombrent une vingtaine de gangs « un-pourcentistes ». Ainsi, il existe 24 sections H.A. très actives en Allemagne143. Comme partout, ils sont largement impliqués dans le trafic d'amphétamines, en provenance des clubs néerlandais et danois ou des pays de l'Est (via des clubs en République Tchèque, en Russie et en Hongrie, les « Geronimo MC »). Les autorités fédérales signalent également une infiltration des HA dans l'administration des permis de conduire et dans la police de la Basse-Saxe. Les H.A. s'appuient sur d'autres gangs comme les « Road Devils », les « Spiders MC », les « Unforgiven Fate » ou les « Black Union ». D'autres gangs locaux sont également très actifs et puissants.

Les Gremium ont été fondés en 1972 à Mannheim et comptent environ 500 membres. Il y a 26 chapitres en Allemagne (plus 4 prospects)144, un chapitre en Italie (Sterzing-Tyrol), trois chapitres prospects (en Thessalonique - Grèce - ; à Bangkok - Thaïlande et à Breslau - Pologne). Ils sont réputés proches des Bandidos. Il faut toutefois signaler qu'au moins un membre des Gremiums (section de Landau) était présent au Free-Wheels en 1999.

Les « Ghostriders » (en un seul mot) est lui très proche des Hells allemands (tout en ayant des liens avec les Outlaws anglais). Ils possèdent 14 chapitres en Allemagne plus un chapitre en Suisse (à Weingarten), en Autriche (à Dornbirn) et aux Pays-Bas (à Kerkrade). Les Ghostriders sont également proche du gang des « Outsiders MC » d'Autriche.

Un gang des Etats-Unis, les « Sons of Silence », a souhaité intégrer les « Road Eagles » de Munich sous ses couleurs. Des représentants de Denver (dont le Président) se sont rendus à plusieurs reprises en Allemagne mais les HA ont refusé cette implantation sur le sol allemand. De même, le Président des Pagans de Pittsburgh a rendu visite aux « Bat's » de Bamberg145 mais on ignore la position des HA. En outre, une guerre territoriale oppose les Invaders MC de Warin aux Black Unions de Pokrent (très actifs dans le monde de la sécurité privée) liés aux Orks MC.

Les H.A. font face à la résistance des autorités. En effet, le premier chapitre Hells a avoir vu le jour en Allemagne était celui d'Hambourg le 16 mars 1976. Mais en août 1983, suite à une enquête menée sur les activités de ce chapitre146, un tribunal ordonne sa dissolution et interdit aux Hells d'arborer ou d'afficher ses couleurs. Aujourd'hui, il n'y a toujours pas de chapitre Hells à Hambourg147. En janvier 2001, le Ministre de l'Intérieur du Land de Rhénanie-Westphalie prononce la dissolution du chapitre Hells Angels de Dusseldorf. Cette annonce fait suite à une série de perquisitions menées par 300 policiers dans les points de chute des 24 membres du chapitre. Les cellules de membres déjà incarcérés à Cologne et Aachen ont également été fouillées.

Novembre 1999 a vu de grandes man_uvres au sein du monde des motards allemands. Ainsi, les Bandidos (non présents jusqu'alors sur le sol allemand) ont créé 17 nouveaux chapitres148 : des anciens chapitres « Ghost Riders ». Parallèlement (sans doute par respect pour le « Plan de Paix » conclu en Scandinavie), les Hells Angels ont également absorbé 17 chapitres « Bones ». Les Bones, nés en 1969, possèdent des sociétés organisant des spectacles et vendant des produits dérivés. La société « Bones Security Service » fournit des videurs pour des boîtes de nuit et des bars voire pour des centres commerciaux. Un accord avec leurs rivaux des Gremiums est intervenu pour un partage du marché de la prostitution à Mannheim. A noter également que Markus Warnecke, membre des Bones d'Hanovre, fut impliqué dans l'agression du gendarme Daniel Nivel à Lens (France) lors de la Coupe du Monde de football à l'été 1998. C'est sans doute pour contrer ce nouveau défi que la police allemande a mené le 2 décembre 1999 une vaste opération contre les intérêts des Hells Angels à Düsseldorf (ancien chapitre des Bones). 900 policiers ont procédé à 46 perquisitions (3 maisons closes gérées par le gang étaient concernées) et 19 arrestations. Résultat : saisies de véhicules, d'armes (fusils à canon scié, revolvers, ...), de munitions et d'explosifs, de matériels divers (lunettes de visée, pinces à électrochoc, ...) et de stupéfiants.

Nouveau défi aux autorités allemandes en avril 2001 : le gang des « Ghost Riders » (en deux mots) dont les Bandidos ont absorbé certains des chapitres en 1999 (voir plus haut), ont abandonné leurs couleurs au profit des Outlaws. Fondé en 1973 à Kitzingen par des G.I.'s américains en poste en Allemagne (toujours l'origine militaire), les "Ghost Riders" se sont tournés vers les Outlaws149. Ils entretiennent des liens d'amitiés avec le « MC Drôme » en France, le "Berserker MC" en Belgique et avec les gangs allemands des « Knights Riders » et des « Zombies Elite ».

Principaux gangs de motards en Allemagne

Proches des Hells Angels

Proches des

Bandidos / Outlaws

Autres

· Hells Angels

· Ghostriders

· Spiders

· Unforgiven Fate

· Black Union

· Orks

· Gremium

· Knight Riders

· Zombies Elite

· Eagles MC

· Road Eagles

· Heavens Own

· Invaders

· Black Devils150

- Autriche : la principale activité interne des deux sections autrichiennes des Hells (à Vienne et à Vorarlberg) est de fabriquer les couleurs destinées aux autres chapitres à travers le monde. Dans le domaine criminel, ils se livrent surtout à la prostitution (via des boîtes de nuit et des bordels) et au trafic de drogue (cannabis et cocaïne). En contact avec leurs homologues suisses, les HA autrichiens leur envoient de jeunes prostituées de leur pays. Il existe également d'autres gangs : les Black Soul ; les Night Demons ; les Outlaws (non membre de l'American Outlaw Association) ; les Outsiders151 ; les Road Devils ; les Drivers152 ; les Eagles (fondé en 1983) ; les Dragon Riders ; les Soldiers153 ; les Black Rider (proches des Gremium allemands) et "South Side MC".

- Belgique 154 : Si le pays abritait déjà des groupes de motards criminels avant cette date, ce n'est véritablement qu'en 1991 que les Hells Angels commencent à s'intéresser à la Belgique155. Le 14 juillet 1997, une première section officielle est créée à Gand puis une deuxième en janvier 1998 à Anvers, une troisième en juillet 1999 ("Coast") et enfin une section "Nomads" en 2000. D'autres clubs de Liège et de Bruxelles étaient approchés (notamment via les clubs des « Satan Jokers » et des « Gremlins » bien implantés dans le milieu des courses de dragsters). Une boutique H.A. « Support Shop » a même été ouverte à Anvers le 1er mai 1999. Mais là encore, une résistance voit le jour. Certains clubs se rangent sous la protection des Bandidos/Outlaws, d'autres créent une fédération « neutre » (alors même qu'il ne saurait y avoir de neutralité dans ce cas). Le premier chapitre belge des « Outlaws » est créé le 5 mars 1999 à Mechelen (deux autres chapitres prospects Outlaws sont créés en 2001) mais il existe également des bandes pro-Bandidos (dont les « Rebouteux » de Vielsalm). Déjà, en 1991, le M.C. Red and White (le futur chapitre de Gand) avait dû asseoir sa position en entrant en conflit avec les « Blue Angels » (deux de ses membres ont d'ailleurs été abattus en 1993 à Zottegem).

Mais la véritable résistance vient des forces de police qui ont su observer et analyser le phénomène156. Fin février 1998, une quarantaine de perquisitions est menée sur la base de la loi sur les stupéfiants et de la loi de 1934 contre les milices privées. De nombreuses armes (revolvers, pistolets, fusil-mitrailleur, armes blanches,...), de la drogue et des véhicules sont saisis alors que 45 personnes sont arrêtées. Le 11 mars suivant, de nouvelles perquisitions permettent de saisir une partie d'un important arsenal volé en été 1997 dans un dépôt militaire (une cinquantaine de lance-flammes, 3 mortiers, des charges creuses,...). De quoi refroidir les ambitions belges des Hells157 car ensuite viennent les décisions de justice. Le Tribunal de Gand a décidé, le 28 avril 1999, sur la base de la loi sur les milices privées de 1934, de dissoudre le club « Hells Angels Belgium ». Ces derniers ont donc interdiction de reconstituer leur association ou de porter des couleurs avec cette inscription. Pour contourner cette décision, les Hells belges portent désormais les couleurs « Hells Angels France » (pour les francophones) ou « Hells Angels Holland » (pour les néerlandophones). En appel toutefois, cette décision a été annulée et les Hells Angels peuvent librement porter leurs couleurs. Déjà, en 1996, la gendarmerie belge avait procédé à diverses opérations contre les H.A. et les « Blue Angels » (lors d'une perquisition, une unité spéciale d'intervention avait même été mitraillée). Le procès des "Blue Angels" s'est terminé début mars 1999 par la condamnation à des amendes et des peines de prison ferme ou avec sursis de 33 membres du club (2 ont été acquittés et 7 ont bénéficié de la suspension du prononcé). Ils étaient poursuivis pour détention d'armes et de stupéfiants, coups et blessures volontaires, vols, escroqueries, prise d'otage et association de malfaiteurs. Les Blue Angels belges entretiennent de solides relations avec le club homonyme de Grande-Bretagne. A noter enfin que les « Riders » de Gand ont assuré une partie de la sécurité du « Free-Wheels » en France.

Principaux gangs de motards en Belgique

Proches des Hells Angels

Proches des Outlaws / Bandidos

Proches des Blue Angels

· Hells Angels

· MC Liège

· MC Belgium

· Satan Jokers

· Gremiums

· Free Ones

· MC Mons

· MC Dragons

· Boxers

· Berseks

· Blood Brothers

· MC Bronx

· Brotherhood Nomads

· MC Indians

· MC De Kroeg

· MC No Limits

· MC Old Bikers

· Riders

· MC Ronkers

· MC Route

· MC Shawnee

· MC Vagabonds

· StukkaGruppe

· Outlaws Belgique

· MC Alcatraz

· MC Drakas

· MC Horizons

· Rebouteux

· Blue Angels MC Belgium

· MC Brothers

· MC Egmond

· Holy Ivers

· Phantoms

· Pitbulls

· Predators

· Wings of Steel

· Chopper Club Belgium

- Espagne : voir page 97.

- Estonie : Les deux principaux gangs du pays (les « Black Demons » et le « Reval MC ») sont liés aux Bandidos de Scandinavie.

- Grande-Bretagne : Pendant longtemps, la Grande-Bretagne a été la plus importante base, en nombre, des Hells Angels en Europe (16 chapitres). Le premier club anglais a été créé en 1969 à Londres158 (aujourd'hui, on compte plus de 200 membres). C'est en 1972 que les Hells anglais ont fait leur première "une" des journaux, une fille de 14 ans ayant été violée par un membre de l'organisation. En 1980, des Hells blessent grièvement le chef du chapitre de Windsor, un club proche des H.A.159. En 1983, lors d'une fête organisée par les H.A., une bagarre éclate entre les membres de deux sous-groupes (les « Road Rats » et les « Satans Slaves ») alors qu'ils attendaient leur « tour » pour un viol collectif : 2 morts chez les Road Rats. En mai 1990, une bataille rangée oppose un groupe de Hells anglais (et un frère allemand) aux « Men In Gear », une bande de hooligans. Plusieurs blessés seront relevés mais les représailles de la part des H.A. ne viendront jamais : les M.I.G. ayant préféré payer 2.000 £.

Les HA britanniques sont largement impliqués dans le trafic de méthamphétamines (la quasi-totalité des laboratoires clandestins démantelés dans ce pays ont des liens avec les motards criminels) et dans celui de cannabis (importé d'Afrique du Sud et du Swaziland, peut être en échange d'ecstasy). Leurs activités légales sont notamment gérées par 4 sociétés : Hells Angels Ltd, Hells Angels (Kent) Ltd, Hells Angels (London) Ltd et Hells Angels (Europe) Ltd160.

Mais là aussi l'hégémonie Hells est contestée : en 1992, une guerre (ponctuée de plusieurs fusillades et tentatives de meurtre) oppose les H.A. au plus important gang de Birmingham, les « Cycle Tramps ». Ceux-ci décident de créer une large coalition pour s'opposer aux prétentions Hells : ils réunissent autour d'eux les « Ratae », les « Pagans »161 (alors même que ces deux gangs s'étaient opposés quelques années auparavant), les « Road Tramps », les « Stafford Eagles » et les « Road Runners ». Les « Midland Outlaws » venaient de se créer, forts de 150 membres. A l'origine différents des « Outlaws », ils se sont par la suite rapprochés d'eux (d'ailleurs, des représentants des « Midland Outlaws » se sont rendus en août 1994 aux Etats-Unis pour y rencontrer leurs homonymes) pour être aujourd'hui considérés comme une composante « Outlaws » à part entière (depuis 1995). En l'an 2001, on comptait 16 chapitres Oulaws en Grande-Bretagne. Des liens ont également été tissés entre ce gang et les Bandidos qui possèdent deux chapitres prospect à Jersey et Guernesey. Autre conflit : en janvier 1998, un affrontement entre Hells Angels et les Outcasts (9 chapitres, avec des liens avec les Outcasts d'Australie) a causé la mort de deux Outcasts lors d'un concert rock à Londres (un autre Outcast et un Hells Angels sont blessés)162. Malgré des pressions physiques sur des témoins, "Gut", vice-Président de la section Hells Angels d'Essex, est condamné en novembre 1998 à 15 ans de prison pour trafic de GHB163 (relaxé des accusations de meurtre). L'attaque menée par 40 Hells venus de tout le pays avait pour objectif de conserver leur position de gang le plus important du pays164. Le conflit semble ancien car, déjà, en janvier 1995, une perquisition menée dans le repaire des Outcasts permet de saisir d'importantes quantités d'explosifs et de munitions, volés par un parachutiste. Le conflit n'est d'ailleurs pas éteint : deux Outcasts ont été blessés en 1999 par balles devant une boîte de nuit ; des engins explosifs ont été utilisés contre le siège des H.A. de Lea Valley et contre une boutique HA dans le Kent. Les Outcasts se sont alliés avec les Outlaws pour lutter contre les HA : en janvier 1999, deux membres des Outlaws de Leicester sont arrêtés pour tentative de meurtre contre des membres des « Patriots MC », liés aux H.A..

Clubs actifs en Grande-Bretagne165 : Hells Angels / Outlaws / Outcasts166 / Aquilla / Beserkers / Blue Angels / Devils Desciples / Mofos / Road Warriors / Road Rats / Patriots (beaucoup d'anciens militaires) / Renegades / Brothers of the Wind / Sons of Feris (recrute surtout dans l'armée) / Satans Slaves167 / Scorpio MC / Strays West / Viking Nomads / Incubus MC / Instigators / Warlocks (fortement affaiblis par une guerre contre les Satans Slaves) / Women in the Wind (composé uniquement de femmes)

- Grèce : Les « Road Hunters » sont devenus un chapitre Hells Angels en l'an 2000. Le club organise une importante concentration chaque année début septembre.

- Irlande : Les 5 principaux gangs de l'île (parties nord et sud) ont formé l' "Alliance 1% Ireland", officiellement neutre vis à vis des "Big Four" mais plutôt opposée aux Hells Angels. Les Devils Disciples, fondés en 1979, ont trois chapitres (Dublin, Wicklow et Armagh) et sont affiliés aux "Loners MC" du Canada. Les Chosen Few sont présents en République d'Eire (Dublin) et en Irlande du Nord (Belfast). Les « Executioners MC », implantés dans le Nord, ont rejoint les Chosen Few pour créer un chapitre « West Coast » à la fin des années 90. Les Freewheelers (fondé en 1979) sont implantés à Waterford et sont connus pour des trafics d'armes et de drogue. Les Road Tramps (fondé en 1987) ont des chapitres à Limerick, Cork et Tipperary. Enfin, les Vikings MC (fondé en 1977) sont présents à Carlow, Wexford, Cork et Dublin.

A la fin des années 90, plusieurs membres des Chosen Few quittent le club pour se rapprocher des Outlaws. En 2001, trois chapitres sont officiellement créés : North, West Coast et Tyrone.

- Italie : Un club de Milan, les « Redskins », est devenu aspirant H.A. en 1993, sous le patronage de la section zurichoise. Ce club est devenu le premier chapitre italien des Hells en hiver 1995. Il organise notamment une convention de tatouage ayant réuni, dans sa troisième édition (en février 1998), plus de 15.000 personnes et 32 exposants venant de 11 pays. Depuis, les villes de Trévise et de Rome ont ouvert des chapitres, de même qu'il existe un chapitre "Nomads". Les diverses sous-bandes sont pour la plupart inféodées aux Hells comme le « M.C. Brotherhood », les « Kanisters »168, les "Demon Eyes" et les « Old Pistons ». Les « Loners » du Canada ont sponsorisé la création de chapitres en Italie : à Reggio de Calabre, Messine, Brolo, Avellino, Isernia, Naples, Salerno et Brescia169. Les Lowlanders MC sont eux plutôt proches des Outlaws. En 2001, plusieurs chapitres Bandidos sont créés en Italie, dont au moins un en Sicile (à Messine).

- Liechtenstein : il existe une section H.A. (anciennement « Hunters M.C. ») dans ce petit pays. En fait, les membres de ce chapitre sont principalement des autrichiens ou des suisses (par refus des autorités locales, le siège des Hells du Liechtenstein se trouve à Buchs, en Suisse). En tant que prospects, ils ont été utilisés comme encadrement lors du « Free-Wheels » en France. Ils sont particulièrement actif dans le proxénétisme et utilisent les services des skinheads locaux. Ils sont également liés au « Geronimo MC » de Hongrie.

- Lithuanie : Les gangs sont concentrés sur Vilnius : « Black Wolves » / « Crazy in the Dark » / « Midnight Ravens » / « Free Angels ».

- Lettonie : Le gang le plus important du pays (35 membres) a été créé en septembre 1996 : « The Order of Windbrothers ». Une double scission au sein de ce club a donné en 1998 les « Black Angels » et les « Free Hawks ». On peut également citer les « Demons », « Hermay MC », « Vella Kalpi » et les « Devil Servants ».

- Luxembourg : les Bandidos sont présents dans la capitale depuis août 1998 (anciennement « Les Copains MC »). En juillet 1997, des représentants des Bandidos et des Rock Machines québécois se sont rencontrés au Luxembourg. Le gang des « Devils Advocates » est considéré comme proche des Hells Angels.

- Pays-Bas : Le chapitre d'Amsterdam des Hells Angels est considéré comme le chapitre-mère en Europe. Il y a 6 sections aux Pays-Bas (Amsterdam, Wesport, Côte Nord, Haarlem, Rotterdam et un chapitre Nomads depuis 1986) pour plus de 70 membres (et un autre chapitre prospect, à Sittard). Ils ont d'importants intérêts dans des sociétés légales (restaurants, bars, sociétés de construction et de démolition,...). Mais, position géographique oblige, ils sont bien sûr largement présents dans le trafic de stupéfiants : fabrication de drogues chimiques et importation de cocaïne, héroïne et cannabis170. Ils seraient ainsi les fournisseurs de bon nombre de leurs frères européens, ce qui les oblige à beaucoup voyager à travers le continent. Selon les services de police locaux au début des années 90, les Hells assureraient également la « protection » de près de 60% des prostituées des quartiers chauds néerlandais. Les H.A. s'entourent là aussi de clubs hangaround dont le « M.C. Bronx ». A la mi-février 1995, la police d'Amsterdam (en collaboration avec les services australiens, danois, suédois, allemand et anglais) démantèle un réseau international de trafic de cannabis. L'opération permet l'arrestation de 44 personnes (H.A. ou hangarounds) et la saisie de 6 tonnes de haschisch marocain, des armes, 10 Harleys, 7 voitures et 18 kg de billets de banque. L'enquête montre que l'argent était recyclé dans l'immobilier néerlandais.

Le partage du marché criminel d'Amsterdam a donné lieu à plusieurs règlements de comptes durant l'année 2000. Les principaux accusés sont les ressortissants de l'ex-Yougoslavie mais les Hells Angels sont également impliqués dans ces affaires. En février 2000, 4 personnes, liées aux Hells Angels, sont retrouvées assassinées dans une maison close près d'Amsterdam. En octobre, c'est une figure de la pègre d'Amsterdam (et membre des Hells Angels) qui est assassiné malgré la présence et la riposte de ses gardes du corps171.

- Portugal : Les « Bloody Devils » sont considérés comme des proches des Hells Angels et semblent être devenus "prospects" en 2001. Néanmoins, il existe un club, le « MC Faro » d'Algarve172, réputé proche des Bandidos. Pourtant, ce club a été signalé lors du « Free-Wheels » de 1999 (voir plus bas). Les "Loners MC" du Canada ont également implanté un chapitre aux Açores.

- République Tchèque : Le « Chopper Clan MC Bohemia » est devenu chapitre Hells Angels en 2000. D'autres clubs seraient également en affaires avec les HA : « Pegas Gang MC » et le « Karlovi Vari MC ».

- Russie : Les « Night Wolves », implantés à Moscou, sont proches des Hells Angels qui auraient de bons contacts avec le milieu criminel russe. Les "Night Wolves" organisent depuis 1994 un "bikeshow" à Moscou.

- Slovaquie : il existe un club pro-Hells, le « M.C. Pruni Letka ».

- Slovénie : Quelques gangs de motards : les « Satan's Brothers »173 ; les « Wild Pilots » ; les « Eisen Kreutz » et les « Apachi ».

- Suisse : Les H.A. ont des chapitres à Zurich, Genève174 et St Gall175 et contrôlent une bonne partie des salons de massage et de la prostitution sur l'ensemble du sol helvète. Ils n'hésitent d'ailleurs pas à recourir à la violence (y compris l'usage d'explosifs) pour assurer le contrôle de leur territoire. On compte en effet une vingtaine de clubs suisses d'importance regroupant 200 à 250 membres plus une cinquantaine de plus petits pour 650 membres. Les HA de Zurich sont également les « parrains » de la section milanaise de l'organisation et entretiennent des relations poussées avec leurs frères français. Suite à l'autorisation d'ouverture des maisons closes (après une « votation »), le premier bordel légal s'est ouvert à Zurich176. La société qui gère cet établissement est dirigée par une personne considérée comme un homme de paille des H.A.. Un membre important des H.A. suisses, Reinhard Lutz, est recherché pour un trafic de 100 kg de cocaïne. Il serait actuellement réfugié chez ses frères brésiliens à Rio de Janeiro.

Les Bandidos français d'Annemasse sont également actifs sur Genève, notamment en matière de stupéfiants au sein du monde « alternatif » et des squatts. Un conflit pourrait donc éclater entre les Bandidos français et les HA sur Genève. Du côté des rassemblements, les HA de Zurich ont organisé un « Open Road Bike Show » du 9 au 11 juillet 1999 alors qu'un « Euro-Run » a eu lieu en Suisse les 26, 27 et 28 juin 1998 (700 participants dont 130 Hells Angels).

Clubs actifs en Suisse : Black Thunder / Broncos / Burning Wheels / Cheyenne / Chosen Few / Devil's Servants / Evil Rowdies / Falcon / Hells Angels / Hurricanes / Iron Drivers / Jumpers / Minority MC / Ramblers / Rebels of Road / Tombstone Rats / MC Valais / Wagos

2) la situation particulière en Scandinavie

Les pays nordiques (Norvège, Suède, Finlande et Danemark) ont connu depuis quelques années une guerre sanglante entre les rivaux traditionnels (Hells Angels et Bandidos). Voici la situation actuelle dans cette région.

Le Danemark a une forte « population » de motards criminels avec près de 500 membres de bandes « un-pourcentistes », près de 90 clubs. Les H.A. sont le groupe le plus important du pays avec une cinquantaine de membres dans 7 sections (et un chapitre prospect) et contrôlent la quasi-totalité des bandes du pays177. Mais les Bandidos sont également très présents au Danemark (11 sections, un chapitre Nomad et un club prospet) au point d'y avoir installé leur chapitre-mère européen à Stenlose (près de Copenhague).

La Norvège abrite, depuis 1992, plusieurs chapitres H.A. (à Trondheim, Stavengar, Oslo et Hamar) mais également quatre sections Bandidos (et un chapitre Nomad) et une section Outlaws (à Oslo)178. Il existe également deux sections des « Hermanos », proches des Bandidos, et 2 sections des « HOG Riders MC »179. Les Hells Angels contrôlent de nombreux « instituts de massage » norvégiens.

Les autorités suédoises ont recensé plus d'une vingtaine de clubs de motards (notamment dans la région de Malmö, un peu moins à Stockholm) mais les 5 chapitres H.A.180 restent les plus influents du pays. Les Bandidos ont trois chapitres (après s'être liés au gang "ASA MC", fort de 800 membres) et un club prospect à Stockholm. Les gangs de motards sont impliqués dans le trafic d'armes (en provenance de l'ex-Armée Rouge) et d'amphétamines, dans le jeu clandestin et le recouvrement de dettes. Les H.A. ont des alliés au sein de l'armée suédoise comme le montre notamment l'arrestation en janvier 1995 d'un capitaine, membre des « Choppers South-Side » (club lié aux Hells). Les HA s'appuient sur deux gangs d'importance : les « HOG Riders MC » (3 chapitres) et les « Broedraskapet Wolfpack »181. Le 30 novembre 1999, les quatre principaux journaux du pays ont publié un article commun en « une » dénonçant nominativement (avec photos à l'appui) 62 personnes considérées comme étant un danger pour la démocratie. Ces "ennemis de la démocratie" comptent 8 membres des gangs de motards (le reste étant des militants néo-nazis). Cette mobilisation de la presse suédoise s'est appuyée sur une enquête auprès de procureurs et de policiers montrant que ces représentants de l'ordre (et des témoins) sont régulièrement menacés et intimidés.

Autres gangs suédois liés aux HA : Mandroms MC / Flying Riders / Rodents MC / Udda MC / Telge Choppers / Hippi Haaggs / Boundless MC / Road Riders / Hotheads / Mellowheads / Wheels Legs / Decent MC / Joms / Gjutjaern MC / Butchers / Desperados / Outsiders / Bjoerkstadens

La Finlande a maintenant trois chapitres H.A. (depuis 1993) mais aussi trois chapitres Bandidos182 (et un club prospect) et un chapitre prospect Outlaws. Plusieurs petites bandes suédoises se sont regroupées sous l'appellation de « Confraternité » pour épauler les Hells dans la région. Les HA ont deux clubs hangaround d'importance : les « Stockers » et le « 666 MC ». Toutefois, c'est un gang local qui est le principal club du pays : le « Cannonball MC » qui possède 4 chapitres (Helsinki, Lahti, Kouvola et Turku). Une coopération entre les « Cannonball » et les Bandidos a commencé à se dessiner malgré des dissensions très vives (en janvier 1999, un membre des Cannonball est gravement blessé dans la prison d'Helsinki, sans doute par un Bandidos). Mais en janvier 2000, une fusillade entre les deux gangs provoquent la mort de 3 Bandidos (plusieurs autres blessés) dans une pizzéria du centre de la ville de Lahti183.

Une telle concentration de motards rivaux a rapidement dégénéré en une guerre pour le contrôle du territoire et des activités illégales qui s'y déroulent (surtout le trafic de drogue chimique mais également les activités de recel de pièces détachées et de motos volées, de prostitution et de racket). Meurtres, fusillades, attentats (y compris au lance-roquettes) : près de 12 morts et une centaine de blessés depuis l'ouverture des hostilités en 1994184. La situation s'est compliquée du fait de Michael Garcia Lerche Olsen, ancien Président du chapitre des H.A. de Copenhague, devenu ensuite Président du chapitre d'Helsingborg (Suède) des Bandidos. Il est ainsi considéré comme un traître aux H.A. ainsi que ceux qui l'ont suivi dans cette "désertion". Les diverses polices concernées ont amorcé une véritable coopération nordique, tandis que des lois étaient créées pour limiter le problème. Une nouvelle législation danoise oblige notamment les bandes de motards à déménager leur siège dans des zones à faible urbanisation (pour éviter les « morts civiles » dans les villes). Un projet prévoit même la possibilité de dissoudre l'ensemble des structures liées aux gangs de motards185. La publicité négative et les mesures prises par les autorités ont impressionn" les belligérants, qui ont enterré officiellement la hache de guerre en direct à la télévision le 25 septembre 1997 (une poignée de main historique entre le Bandidos Jim Tinndahn et le Hells Angel Bent « Blondie » Svane Nielsen). Mais cette paix s'explique plus sûrement par une volonté de calmer le jeu et d'en revenir à une relative discrétion, plus propice aux « affaires ». Interrogés sur cette guerre, les deux chefs parlent de conflits personnels ayant dégénéré sous la pression des médias et les manipulations de la police186 ! Un accord pour un redécoupage territorial entre les différentes factions en présence semble avoir été conclu mais les observateurs estiment que cet accord est voué, tôt ou tard, à l'échec. Il est ainsi interdit aux deux groupes de créer de nouveaux chapitres : les clubs « Amigos » ouverts par les Bandidos en Suède et en Finlande ont été dénoncés par les HA comme étant de véritables chapitres. Ceux-ci ont alors été fermés en échange de la dissolution du club « Tornadoes » (4 chapitres au Danemark notamment), façade des HA187.

Des négociations quasi-diplomatiques ont donc remplacé les affrontements armés. Ainsi, des rencontres HA / Outlaws ont eu lieu à plusieurs reprises aux États-Unis (en juillet et novembre 1998 et en janvier et février 1999) : ces rencontres ont eu lieu alternativement dans le sanctuaire des Outlaws (région de Chicago) ou des HA (Californie). Cette guerre a provoqué, en outre, une scission au sein des Hells Angels danois : une demi-douzaine de membres de la « vieille garde » a ainsi été autorisé à rendre les couleurs (c'est à dire abandonner l'organisation), sans représailles d'aucune sorte du gang. Favorables à une entente avec les Bandidos, ils se sont heurtés à des membres plus jeunes et plus « va-t'en-guerre ». Pour l'instant, en attendant que l'attention de l`opinion publique et des politiques retombe, la trêve tient et est l'objet de mise en scène destinée à manipuler les médias : rencontres « fortuites » entre Hells et Bandidos dans des rues fréquentées de Copenhague puis déjeuner en commun dans des restaurants très en vue où ils se laissent volontiers photographier par la presse. De nombreux « Charity Runs » sont également organisés pour tromper l'opinion.

3) les relations avec d'autres organisations criminelles

C'est naturellement avec la mafia italo-américaine que les gangs de motards ont tout d'abord collaboré, proximité géographique oblige. Les motards étaient utilisés comme tueurs à gages ou pour recouvrer des dettes. Dans les années 50, les mafieux de Las Vegas188 les utilisent pour récupérer des dettes de jeu ou les intérêts des usuriers. C'est en fait le début d'une longue collaboration. Les exemples de cette collusion ne manquent pas. A Cleveland, les H.A. sont utilisés comme tueurs par la mafia dans les années 1975 - 1977 lors d'une guerre interne, notamment pour le contrôle du syndicat local des routiers (les Teamsters) : des voitures piégées servent notamment à éliminer les chefs du groupe contestataire. Les H.A. accomplissent d'ailleurs plusieurs autres « missions » (intimidations, passage à tabac,...) dans le monde des syndicats, infiltré par le crime organisé. Au début des années 80, le Président du chapitre H.A. de Bridgeport est également chargé de récupérer les prêts usuraires pour le compte d'un membre du clan Genovese (principale famille de la Mafia new-yorkaise). Le chapitre new-yorkais est connu pour ses liens étroits avec le clan Gambino (autre grande famille mafieuse). Le premier Président du chapitre de San José était en contact étroit avec Angelo Marino189, Joseph Cerrito190 ou encore Jimmy Frattiano191. Le Chapitre de San Francisco Valley est en affaires avec les Familles de New-York dans les domaines du recouvrement de dettes et de pillage de produits électroniques et informatiques. Les HA du Minnesota sont associés au clan Genovese dans la fabrication de méthamphétamines.

Les Pagans ont des liens encore plus proches avec le crime organisé traditionnel : certes ils servent de trafiquants de drogue, de tueurs ou de gardes du corps pour la mafia (notamment dans le New-Jersey et pour les familles Genovese et Gambino de New-York) ; mais il y a également des liens du sang car parmi les membres éminents du gang, on compte les neveux de John LaRocca192 et d'Albert Anastasia193. On sait également que, dans le domaine de la fabrication de méthamphétamines, les Pagans ont collaboré avec la Famille Bruno de Philadelphie. Face à la puissance des Pagans, ce clan mafieux (important, puisque régnant sur Philadelphie) a dû renoncer à percevoir une « taxe » de 20% sur la vente de drogue sur son territoire, taxe en vigueur pour les autres trafiquants locaux. Le Président du Chapitre de Philadelphie des Pagans, Steven "Gorilla" Mondevergine194, est un ami d'enfance (et un associé en affaires) de Joseph "Skinny Joey" Merlino, chef de la Mafia locale195.

La première rencontre entre Outlaws et Mafia de Chicago date de 1975 quand le chef de l'équipe de tueurs du gang de motards (les « SS ») renconte un représentant de Tony Accardo196. Les Outlaws ont servi de tueurs à gages notamment pour le compte du patron de la Nouvelle-Orléans, Carlos Marcello197. Tout ceci démontre que la réputation violente des différents gangs de motards est parvenue jusqu'au crime organisé traditionnel et que ce dernier s'est servi d'eux comme hommes de main. Mais rapidement, les bandes de « bikers » sont parvenues à négocier entre "professionnels" avec les mafieux, notamment dans le domaine du trafic de drogue. Outre les mafieux italo-américains, les HA sont également liés aux organisations criminelles mexicaines. Cette association se fait surtout en matière de trafic de méthamphétamines avec la "Mexican Mafia" aux États-Unis et les cartels mexicains. On a noté la présence, dans une même affaire de trafic de méthamphétamines, d'héroïne, de stéroïdes et d'armes, de membres des HA, des Dirty Dozen (avant leur incorporation aux HA), de la Fraternité Aryenne et de la Mexican Mafia.

Une tendance confirmée au Canada, où les Hells Angels sont associés (comme véritables partenaires et non comme hommes de main) avec des mafieux italien (notamment les clans Cotroni198 et Caruana-Cuntrera199) pour l'organisation de l'importation de grosses quantités de cocaïne (parfois plusieurs centaines de kilos200), souvent en liaison avec le Cartel colombien de Calì. Pour assurer la continuité du trafic de cocaïne et des liens avec les cartels sud-américains, un membre canadien des Hells Angels serait installé sur la côte caraïbe de Colombie201. Exemple de ces liens avec les cartels sud-américains : en 1994, la police arrête à Londres deux émissaires des H.A. canadiens. Chargés de superviser, en liaison avec le Cartel de Calì, une importation de cocaïne en Europe, ils possédaient les coordonnées de certains Angels anglais et français. Les Bandidos, quant à eux, sont plutôt liés aux cartels mexicains puisqu'implantés non loin du Rio Grande. La police a également constaté que les H.A. canadiens étaient fortement présents dans les ports du pays et ce, en collaboration avec le crime organisé asiatique. D'ailleurs, il existerait des réseaux de trafic de voitures volées communs aux Hells Angels et aux Triades. En 1990, les H.A. de Vancouver ont apporté leur soutien au « Lotus » (un gang sino-vietnamien) dans un conflit contre une famille de criminels d'origine russe impliquée dans le trafic de drogue. En octobre 1993, on soupçonne ce gang russe d'avoir mitraillé le siège des Hells de Vancouver. Les gangs de motards installés en Nouvelle-Zélande et en Scandinavie ont également des liens avérés avec le crime asiatique. Les contacts entre motards et pègre canadienne (dont le « Gang de l'Ouest » et le clan Dubois) seraient également étroits. Enfin, les gangs de motards sont aussi en affaires avec des éléments criminels autochtones202, notamment dans la contrebande d'armes, d'alcool ou de tabac.

Il faut toutefois remarquer que, pour l'instant, ce degré de collaboration n'existe pas encore en Europe. Les sections locales des grandes organisations n'ont pas atteint un niveau d'organisation et de sophistication tel, qu'elles puissent se poser en associés des mafias plus anciennes. Cependant, des liens se sont créés avec différents groupes : la présence au sein des HA d'Odense (Danemark) d'un libanais d'origine a permis des liens fructueux avec des trafiquants de cette communauté ; de même, les Bandidos danois seraient en contact avec les réseaux turcs sur place. En Norvège, les gangs de motards sont liés à la mafia albano-kosovare et à des réseaux pakistanais à qui les bikers fournissent des armes. Les trafiquants d'origine yougoslave prennent également des « parts » dans les chargements de drogue (notamment de cannabis) organisés par les OMG.

En 2001, les services belges notent un rapprochement significatif entre la mafia albano-kosovare et les Hells Angels. A Anvers, un membre important de la Mafia albanaise a été vu portant les couleurs Hells Angels alors même que plusieurs mariages entre motards belges et albanaises étaient célébrés. Cette alliance aurait pour objectif de contrer l'influence russe et ukrainienne sur le marché de la prostitution et du racket à Anvers.

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124 Voir notamment « The emergence of Organized Crime in New-Zealand » de Greg Newbold, in Transnational Organized Crime ; « Armed and Dangerous » in Police Review - 19 janvier 1990 ; « Citadels of Crime » in Police Review - 9 août 1991 ; « Submission on organised crime » in NBCI Intelligence Journal - juin 1997

125 Créé en janvier 1974.

126 En février 2001, la police procède à une opération d'arrestations visant deux chapitres du gang des Filthy Few. 33 personnes sont arrêtées pour des affaires de cannabis, de LSD et de méthamphétamines. Des liens avec les Hells Angels, les Headhunters, les Magos, les Titans, les Outcasts et Greasy Dogs.

127 Voir « A ride on the wild side » in Sydney Morning Herald - 16 novembre 1997 ; « Outlaw Motorcycle Gangs » in NSW Police News - septembre 1990

128 « La Géopolitique Mondiale des Drogues 1997-1998 » - Rapport annuel de l'Observatoire Géopolitique des Drogue - octobre 1998

129 La Dépêche Internationale des Drogues n°80 - juin 1998

130 Fin juin 2001, la police australienne enquêtant sur un trafic de faux permis de conduire (permettant des escroqueries) procède à 46 perqusitions et à 25 arrestations chez les Outlaws et leurs complices. Des objets volés, des armes à feu et de la drogue sont également saisis.

131 Michael Kulakowski, surnommé « Mick K » ou « Chaos », est une figure internationale du mouvement. En juillet 1996, il avait participé à des négociations de paix aux Etats-Unis sur la guerre avec les H.A. en Scandinavie. C'est sous son impulsion que le gang s'est lancé dans le trafic d'ecstasy et de L.S.D., notamment lors des soirées techno.

132 En mai 2001, un membre et deux associés du gang sont arrêtés pour enlèvement et coups et blessures.

133 Suite à sa mort, divers messages de condoléances pouvaient être lus sur le "guestbook" du site des Bandidos.

134 Hells Angels, Rebels, Gypsy Jokers, Finks, Descendants et Bandidos.

135 En embrassant la dépouille mortelle, un des agents infiltrés lui avoue sa véritable identité.

136 Dans le film américain « Black Rain » (avec Michael Douglas), dont l`action se situe au Japon, une bande de motards est utilisée par les yakuzas, la mafia nippone, pour ses actions violentes.

137 Pattaya est une des principales villes touristiques du pays, connue notamment pour ses activités nocturnes (boîtes de nuit et prostitution).

138 Dont certains membres se sont rendus courant 2000 en Thaïlande (notamment des australiens et des membres des "Nomads" européens).

139 Le nombre de clubs de bikers en Thaïlande s'explique par la présence de nombreux anciens soldats de la Guerre du Vietnam installés dans la région.

140 Club allemand, voir plus bas.

141 Tendance illustrée par l'activité du PAGAD (People Against Gangs And Drugs), mouvement islamiste intégriste qui s'est notamment illustré par l'exécution de plusieurs trafiquants de drogue, y compris un important chef de gang, brûlé vif à titre d'exemple.

142 Dont le Président du chapitre de Lowell et deux leaders du chapitre de Flagstaff.

143 Le maître-tatoueur du Yamaguchi-gumi (principale fédération yakuza du Japon) était présent lors d'une convention de tatouages organisée par le chapitre Hells Angels de Berlin en 2000.

144 Mannheim / Karlsruhe / Konstanz / Ludwigsburg / Köln / Munich / Landau (ces 7 chapitres constituent les chapitres-mères) / Pforzheim / Usingen / Munich-Ouest / Heidelberg / Ammersee / Bad Homburg / Zwiesel / Dresden / Sinsheim / Köln-Ouest / Giessen / Pirmasens / Jever / Köln-Est / Simmern / Neustadt-Ouest / Nomads Sud-Ouest / Nomads Nord-Ouest/ Cloppenburg / Cottbus / Hof-Bayern / Bremerhaven / Marburg

145 Fondé en 1975, ce club possède 5 chapitres : Bamberg (la maison-mère), Weiden et Coburg en Allemagne ; Linz et Schärding en Autriche. Il existe également un chapitre prospect à Villach, en Autriche.

146 Lors de cette enquête, une perquisition est menée au siège du chapitre local des Hells Angels. Ceux-ci refusent de se rendre aux 400 policiers. Il faudra 3 jours de siège (9 policiers sont tués) à la police pour interpeller les motards et saisir plus de 500 armes à feu.

147 Beaucoup de membres de ce chapitre se sont repliés à Mallorque, aux Baléares.

148 Depuis, il existe 21 chapitres à part entière et 7 chapitres prospects

149 24 chapitres (plus 5 prospects).

150 Fondé en 1969, le club a 7 chapitres en Allemagne (Wiesbaden, Metzingen, Hamau, Alzey, Ravensburg, Günzburg, Friedrichshafen) et deux en Italie (Ancône et Bologne).

151 Fondé en 1973, ce club possède deux chapitres (Tyrol et Vienne) et forme une alliance avec les "Bat's" allemands.

152 Fondé en 1979, club réputé proche des Hells Angels.

153 Basé à Lanzendorf, club hangaround des Outsiders.

154 Voir notamment « La Belgique, nouvelle plate-forme des bandes criminelles de motards ? » in Politeia - Octobre 1997 ; « L'échec belge des Hells Angels » in TéléMoustique - 4 novembre 1998

155 Dans les années 75-77, un club de Gand avait déjà cherché à se rapprocher des Hells d'Amsterdam mais le club avait été dissous suite à de nombreuses arrestations.

156 En 2001, les autorités maintiennent toujours la pression : en juin, la police disperse un rassemblement de plusieurs dizaines de bikers (dont des Hells Angels), en application d'une ordonnance du bourgmestre de Liège interdisant ce genre de rassemblement.

157 A noter quand même des menaces de mort contre le bourgmestre de Gand, soupçonné d'être à l'origine des malheurs des Hells.

158 Sans doute créé par des Hells Angels américains venus s'occuper du service d'ordre des Beatles en Grande-Bretagne.

159 Ce n'est qu'en 1984 que la situation se normalise par l'entrée officielle de ce club dans la confrérie Hells : il aura fallu attendre la mort d'un membre de ce club, un Noir qui bloquait par sa seule présence le ralliement à la Confrérie.

160 Pour les Outlaws, il s'agit du « One Percent Entertainment Ltd »

161 Il ne s'agit que d'une homonymie avec le club américain.

162 Il s'agirait d'un conflit pour le contrôle du trafic de drogue et de la prostitution. Le litige s'est par la suite envenimé avec l'absorption du gang "Lost Tribe" par les Outcasts et de la défection de 22 Outcasts, en faveur des Hells Angels.

163 Le GHB, surnommé "drogue du viol", est une drogue de synthèse.

164 Voir notamment "Riders on the Storm" - The Guardian - 13 février 1998

165 On compte environ 2.000 membres de gangs de motards en Grande-Bretagne.

166 Près de 150 membres, surtout à Londres et dans l'est de l'Angleterre.

167 Chapitres à Devon / Manchester / South Yorkshire / Lancashire / Yorkshire / Cheshire / Shipley / East Coast / County Durham / Fife / Tayside (près de 200 membres).

168 Dont le chapitre de Cuneo est devenu chapitre prospect Hells Angels en 2001.

169 Ces villes sont connues pour être à "haute densité mafieuse".

170 Le Président du Chapitre d'Amsterdam possède plusieurs "coffee-shop" locaux.

171 Le 23 novembre 2000, la police d'Amsterdam procède à près de 150 arrestations (souvent des immigrés clandestins) dans une série de descentes dans des restaurants, bars, maisons closes et casinos. De l'argent, des armes, des bijoux volés, de la drogue sont saisis.

172 Ce club organise une concentration depuis 1981 (25.000 personnes en 2000).

173 Le Président de ce club a été arrêté pour meurtre.

174 Ce chapitre a un bar "The Red and White Café" à Genève.

175 Anciennement et respectivement "Power Dead MC" et "Unicorns".

176 L'établissement "Petite Fleur" (en français dans le texte) est inauguré en février 1998 et emploie 30 prostituées.

177 Dont les 4 chapitres des "Tornadoes MC", qui ont un statut "hangaround" auprès des Hells Angels, et les "Seaside Chieftains" dont 3 membres ont été arrêté en mai 2001 pour proxénétisme et trafic de drogue.

178 En juin 2001, plusieurs plaintes sont déposées contre la Norvège : en juillet 2000, 18 Outlaws américains et européens avaient été refoulés à l'aéroport d'Oslo.

179 Les « Hog Riders » ont été fondés en mai 1986 à Copenhague et possède actuellement 8 chapitres (3 au Danemark ; 3 en Suède et 2 en Norvège).

180 Le chapitre des H.A. de Stockholm comprenait, à sa création en février 1997, 24 membres dont 18 avaient déjà connu la justice et 14 la prison (voir « Fête barbare à Stockholm » - Le Figaro - 01/03/1997).

181 Proche de l'extrême-droite, ce groupe n'est pas véritablement un gang de motards mais s'apparente plus à une organisation carcérale. En mars 1996, 4 journalistes du quotidien suédois « Expressen » ont été placés sous protection policière, suite à des menaces de mort de ce gang.

182 Les chapitres Bandidos ont connu quelques difficultés : l'un a dû être gelé par manque de membres, l'autre était tenu à bout de bras par des membres danois du mouvement. La situation s'améliore, les Bandidos ayant également un club hangaround à Tampere.

183 Il s'agirait d'une vengeance après la blessure par balles d'un Cannonball en octobre 1999. En avril 2001, 4 Cannonballs sont condamnés (deux à la prison à vie, un à 10 ans et un autre à 5 ans de prison).

184 Voir en annexe.

185 Dans le même temps, on apprenait que les Hells Angels suédois avaient demandé leur adhésion au Parti Libéral. Coup de publicité en forme de défi ? ou véritable tentative d'entrisme ?

186 Voir l'interview donné en août 1998 à « The Torch » (revue danoise) par Tinndahn et Nielsen et divers articles de Jørn Jønke Nielsen (figure des Hells danois, auteur de plusieurs livres durant son incarcération pour le meurtre d'un membre d'un club rival au début des années 80) dans Scanbike et « The Torch » en 1997.

187 Ce club est toujours actif au Danemark (voir plus haut).

188 Déclarée "ville ouverte", Las Vegas ne possède pas de Famille mafieuse propre. Les Familles de Chicago et Los Angeles y sont toutefois les plus actives.

189 Chef de la Famille de San José de 1978 à 1983

190 Chef de la Famille de San José de 1959 à 1978

191 Important soldat de la Famille de Los Angeles, très actif à Las Vegas. Devient témoin pour la justice à partir de 1978.

192 Chef de la Famille de Pittsburgh de 1956 à 1984

193 Figure de la Mafia des docks à New-York des années 30 à 50. Responsable de nombreux assassinats, il est à son tour assassiné en 1957 à New-York.

194 Mondevergine, membre d'un syndicat de charpentiers, est gravement blessé par balles le 28 août 1999 lors d'un conflit pour le contrôle du trafic de drogue. Il est arrêté en novembre 2000 pour avoir tenté d'assassiner le principal suspect dans cette affaire. En juin 2001, il plaide coupable pour une accusation de racket.

195 Merlino est jugé en mars 2001 pour 2 meurtres, deux tentatives de meurtres, trafic de cocaïne, extorsion, usure et vols grâce aux informations fournit par Ralph Natale, ancien chef de la Famille de Philadelphie. Il est acquitté des accusations de meurtre en juillet 2001.

196 Ancien lieutenant d'Al Capone, devenu après la guerre un des principaux chefs de la Mafia de Chicago (décédé en 1992).

197 Décédé en 1993

198 Clan mafieux de Montréal impliqué avec le milieu corse dans la French Connection et toujours actif dans le trafic de stupéfiants depuis. Voir note de bas de page n°72, page 39.

199 Important clan mafieux originaire de Sicile (frères et cousins). Impliqué dans le trafic de drogue et le blanchiment depuis leurs bases du Vénézuéla, du Canada, de Grande-Bretagne, d'Allemagne et d'Italie.

200 En avril 2001, la justice canadienne produit des enregistrements montrant l'existence d'un accord entre Hells Angels et Mafia pour maintenir artificiellement élevé le prix de la cocaïne.

201 Les chapitres argentin et brésiliens de l'organisation assurent également ce rôle de correspondants.

202 Le statut juridique et fiscal particulier des réserves indiennes (situées souvent à la frontière avec les Etats-Unis) leur permet d'éviter de payer des taxes sur certains produits. Ces produits sont ensuite sortis illégalement des réserves et revendus sans taxe.