L’Allemagne, objectif prioritaire
Objectif de cette manœuvre : contrôler dans toute l'Europe l'importante communauté d'émigrés et de réfugiés kurdes de Turquie. Ils sont en effet plus de 600 000, dont de 400 à 450 000 en Allemagne. C'est d'ailleurs là que le PKK a implanté sa centrale ("Front européen"), sous le nom de "ERNK - représentation en Europe"; d'abord légalement puis, depuis sa dissolution en novembre 1993, de façon clandestine. Selon le ministre allemand de l’Intérieur, le PKK comptait en 1987 un millier de militants actifs en RFA. Ainsi que de nombreuses structures satellites : ERNK, syndicat des travailleurs patriotes kurdes, associations de jeunes, de femmes etc. - sans oublier un redoutable service "sécurité - contrôle - renseignement".

Il disposait alors de bureaux à Cologne, sa “capitale” - mais aussi celle des islamistes turcs - aaainsi qu’à Mayence, Offenbourg, Russelheim, Olderburg, Dortmund etc. . Dès cette époque, ce pays était divisé en 5 régions, puis en 17 districts, enfin en quartiers ayant tous un responsable désigné. Aujourd'hui les activistes du PKK seraient plus de 7000 en Allemagne, pour un vivier de sympathisants actifs estimé à ± 50 000 personnes, soit un peu plus de 10% de la communauté kurde. Selon un rapport du service de sécurité intérieur de la République fédérale (Office de protection de la constitution), publié en août 1995, le racket sous toutes ses formes aurait rapporté 30 millions de marks (± 103 millions de Francs) au PKK, en 1994.

Au nord de l'Europe, le PKK est présent :

C'est enfin en Europe occidentale que le PKK a choisi d'implanter, au début de 1995, son "parlement du Kurdistan en exil" itinérant. Fin février, la "commission préparatoire" à la première session du "parlement" s'est réunie à Bruxelles, en présence de députés du DEP. La première session elle-même s'est tenue à La Haye, Pays-Bas, au mois d'avril 95. Etaient présents les 65 "députés", "élus par des kurdes de la diaspora", selon le porte-parole du "parlement", Yasar Kaya. Parmi les "députés" 12 membres de l'ERNK - les autres semblant bien n'être que des comparses du PKK.
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