Cette étude doit beaucoup au Dr Ismet Imset, auteur de plusieurs ouvrages d’une précision proprement entomologique sur le mouvement révolutionnaire turc, et d’une série d’articles parus sur le même sujet en juin 1991 dans le “Turkish Daily News”.
 

CHRONOLOGIE 1980 - 1991

1980

Septembre : le 12, l’armée prend le pouvoir. 60 000 arrestations de suspects d’activités terroristes. Près de 47 000 d’entre eux sont déférés devant les tribunaux : ±2000 “séparatistes” Kurdes; ±6000 cadres et militants d’extrème-droite; ±39 000 cadres et militants d’organisations marxistes-léninistes armées. ±5000 révolutionnaires s’enfuient en Europe (Allemagne fédérale) ou au Proche-orient (Syrie). L’armée saisit 152 000 armes de poing, 40 000 armes automatiques; des mortiers, des mines et des lance-roquettes par milliers et même des missiles anti-aériens.

1981

Après l’élection du président Mitterrand, le 10 mai, un nombre important (plusieurs centaines) de militants de Dev. Sol et de Dev. Yol se glisse dans le flot des travailleurs immigrés faisant régulariser leur situation pour obtenir des permis de séjour et de travail. Certains de ces militants cohabitent avec Action Directe dans des squatts du quartier de la Goutte d’Or à Paris XVIII°. Les affiches des organisations communistes combattantes turques et kurdes se multiplient dans le X° arrondissement de Paris, où travaillent de nombreux émigrés venus d’Anatolie.

1982-83 : les procès

Dans toute la Turquie, dès la fin de 1981, les cours martiales jugent les terroristes par fournées géantes :

. avril 82 : 621 militants de Dev. Sol à Erzincan (est de la Turquie),

. octobre 82 : 574 militants de Dev. Yol, dont 7 membres de la direction, à Ankara, pour 441 attentats, 78 meurtres et 28 hold-up entre 1975 et 1981. Toujours en octobre, 170 militants de Dev. Yol de la région d’Izmir. Ce procès est le 21ème; d’autres tout aussi massifs, se sont déroulés à Adana (311 inculpés); Erzurum (880), Artuin (857), Yeni-Celtek (766). Plus de 5000 personnes ont déjà été jugées et 531, condamnées à mort.

. Novembre 82 : 385 militants de Dev. Sol à Istanbul pour 280 “incidents armés” et 104 meurtres, dont celui de l’ancien premier ministre Nirhat Erim. En 1982, plus de 10 000 militants et sympathisants actifs de Dev. Yol sont incarcérés et jugés; 130, condamnés à mort.

. janvier 1983 : procès des membres du “Soviet de Fatsa” : 759 militants et cadres de Dev. Yol (voir p...), devant le tribunal militaire d’Amasya. Ils sont jugés pour 90 assassinats entre 1977 et 1980 et pour avoir extorqué un “imp»t révolutionnaire” sur la population.

. Au 1er décembre 1984, 41 952 suspects de terroristes ont été jugés par les cours martiales turques. 6827 prévenus ont été condamnés à des peines de prison (de un an à la perpétuité) 28 sentences de mort ont été exécutées, 5620 prévenus sont encore en détention préventive; 550, en fuite. 28 927 prévenus sont en liberté provisoire dans l’attente d’un procès, ou ont été acquittés.

1982

Début 1982, Dev. Yol crée un “Front uni de résistance antifasciste” avec le PKK et des groupuscules marxistes-léninistes. Le Front, déchiré par des querelles internes, se saborde en août 1984.

Novembre : au moment où le pouvoir militaire soumet à reférendum le projet d’une nouvelle constitution, Dev. Sol organise une série d’actions contre “le plébiscite”.

3.11.82 : à Cologne, dix militants armés de Dev. Sol occupent durant 48 heures le consulat de Turquie et prennent 70 personnes en otage.

5.11.82 : à Amsterdam, des militants de Dev. Sol occupent quelques heures l’agence nationale turque de voyage.

10.11.82 : à Paris, 8 membres de Dev. Sol occupent une heure durant, le siège de Turkish Airlines. Ils repartent sans être inquiétés.

1983

Février : le gouvernement de la RFA interdit sur son territoire Dev. Sol et deux de ses filiales, Halk Der (“Comités populaires”) et les bulletins “Turkei Nachrichten” (Nouvelles de Turquie) et “Devrimci Tavir”. Des perquisitions ont lieu dans les locaux de Halk Der, qui sont mis sous scellés. Peu auparavant, le ministre turc des Affaires étrangères s’était rendu en RFA. Résultat de cette coopération : courant février, 68 militants présumés de Dev. Sol sont arrêtés à Istanbul.

Octobre : 42 militants de Dev. Sol sont arrêtés à Ankara; 48 à Antalya.

Novembre : pour protester contre “les pendaisons en Turquie” et “les élections truquées du 6 novembre”, en Turquie, des militants de Dev. Sol occupent l’office du tourisme turc sur les Champs-Elysées, ainsi que le consulat de Grande-Bretagne, à Paris également. Pas d’incidents graves. Peu après, d’autres militants révolutionnaires turcs occupent les bureaux de la Pan Am à Amsterdam et à Paris. Pas de violences.

1984

Février : à Cologne, RFA, procès des 10 militants de Dev. Sol arrêtés après l’occupation du consulat général de Turquie en novembre 1982; attentat à l’explosif contre le même consulat à ce moment; pas de victime.

Mars : la cour martiale d’Izmir condamne à mort 4 militants de l’organisation marxiste-Léniniste armée “Kurtulus” (“Libération”).

Juin : attentat par explosif contre une banque du centre d’Istanbul; pas de victimes.
. incident armé à Istanbul entre révolutionnaires et policiers.
. dans la région de Fatsa, fusillade entre militaires turcs et militants de Dev. Sol. Selon le commandement de l’état de siège de la ville d’Erzincan, ces terroristes s’apprêtaient à “reprendre leurs activités” dans leur ancienne “zone libérée”.
A cette date, plus de 3000 militants de Dev. Sol ont été jugés; 500, condamnés à mort.

Septembre : la cour martiale d’Istanbul condamne à mort 22 militants de l’”Union de propagande armée Marxiste-léniniste” après un procès de 3 ans comptant 328 accusés.

Décembre : ouverture d’un nouveau procès de militants et cadres du “Parti-Front populaire de libération de la Turquie”, (THKP-C, voir p...) emprisonnés depuis quatre ans.
. Les forces de sécurité du commandement de l’état de siège d’Istanbul arrêtent 73 militants de diverses organisations révolutionnaires clandestines (dont 11 femmes) pour des actes de terrorisme datant de 1980.
[Ecrasées par la répression, les organisations marxistes-léninistes armées cessent de faire parler d’elles. Beaucoup, en Turquie même, les croient anéanties. Erreur : dès que le gouvernement de Türgüt Ozal desserre un peu la vis, à la fin de 1983, les groupes révolutionnaires recommencent à s’organiser. Hors du champ de cette étude, le Partir des travailleurs du Kurdistan [voir Notes et Etudes N°13 “Le PKK/Parti des travailleurs du Kurdistan” p. 81 et suiv.] est le premier à repasser à l’action, en 1984. Les groupes révolutionnaires, ne disposant pas de bases extérieures aussi rapprochées que celles des Kurdes (zone frontière de l’Iran, de l’Irak et de la Syrie) mettent trois ans de plus avant de reprendre la lutte armée sur le sol turc].

1987

Novembre : attentats à l’explosif contre des permanences du parti au pouvoir (Parti de la Mère-Patrie, ANAP) à Izmir, Kayseri et Iskenderun. Un autre, à Istanbul, fait un mort et un blessé. Revendiqués depuis Francfort par l’une des branches du THKP-C.

1988

Juillet : peine de mort requise contre 88 militants de Dev. Sol par le tribunal militaire d’Istanbul.

Août : procès de masse à Ankara : 723 inculpés de Dev. Sol; 74 peines de mort requises.
. Le tribunal militaire d’Erzincan rend son verdict pour 509 militants de Dev. Sol : 8 condamnations à mort, 14 à perpétuité; 53 non-lieux et 434 acquittements. Le procès durait depuis plus de six ans.

1989

Janvier : plusieurs signes montrent que Dev. Sol est de nouveau à l’oeuvre sur le sol turc : des attentats par explosif à Istanbul et Ankara; des hold-up “politiques”, la présence de propagande du mouvement (tracts, brochures) dans certaines universités; dans sa littérature, Dev. Sol dénonce classiquement la vie chère, le ch»mage, les patrons, l’oppression policière, etc. D’après la police turque, des éléments de l’organisation, libérés de prison, ont recruté une seconde génération de militants, pour la plupart âgés de moins de vingt ans, surtout des lycéens et des étudiants.

Mars : le contre-espionnage turc (Agence nationale de renseignements, MIT suivant ses initiales turques) arrête à Istanbul 4 militants de Dev. Sol qui ont enlevé,
torturé et assassiné un militant de Tikko (Armée ouvrière-paysanne de Libération de la Turquie; voir p...) accusé d’être un indicateur de police.

Avril : deux attentats par explosif visent le centre culturel britannique à Ankara et la voiture (vide) du vice-consul britannique. Dev. Sol revendique.
. 17° anniversaire du “Massacre de Kizildere” (voir p...) trois attentats par explosif contre les sièges de trois sociétés commerciales turques du secteur privé (Enka, Eska, et Sabançi), à Istanbul. Pas de victimes.

Juillet : verdict du procès de 724 militants de Dev. Sol à Ankara, en cours depuis 1982. 7 condamnations à mort, 38 à perpétuité. Manifestations des familles devant le tribunal.

Août : incidents et grèves de la faim dans les prisons turques, après le décès suspect de deux détenus “politiques” à celle d’Aydin.
. Attentat par explosif contre le ministère de la Justice à Ankara. Pas de victimes.
. Attentat par explosif, de forte intensité, dans la ville d’Ankara. Pas de victimes.
. Attentat par explosif, de forte intensité, dans la ville d’Aydin (où les prisonniers politiques sont morts en prison). Une fillette de 7 ans tuée; ses deux soeurs, blessées.
. Suites de la campagne d’attentats de solidarité avec les prisonniers politiques : 4 bombes dans divers bâtiments du Palais de Justice d’Istanbul. Dev. Sol revendique.
. Attentat contre le consulat d’Israël à Istanbul; revendication du “Parti communiste Révolutionnaire - Union du Peuple Armé”. Pas de victimes.

Novembre : dans la nuit de l’élection de Türgüt Ozal comme 8° Président de la République de Turquie, “nuit bleue” signée Dev. Sol : 24 attentats par explosif entre 21 et 22 heures. La plupart à Istanbul, dans des succursales bancaires, des immeubles de bureaux, etc.

1990

Janvier : un policier turc est assassiné par Dev. Sol à Istanbul. La photo de cet homme avait été publiée par la presse turque début mai 1989. Pistolet en main, il menaçait la foule des manifestants du 1er mai, au moment où un jeune manifestant était tué.

Février : phase finale du procès ouvert en 1982, à Istanbul, contre 1243 militants présumés de Dev. Sol : 3 condamnations à la prison à perpétuité.

Mars : 551° audience du procès de près de 1200 militants de Dev. Sol au tribunal militaire d’Ankara. Son début remonte à 1982. Depuis 1983, plus de 1100 prévenus jouissent de la liberté provisoire.

Avril : 4 attentats par explosif; 2 à Istanbul (deux postes de police) et 2 à Ankara (des banques). Pas de victimes; Dev. Sol revendique.

Septembre : Ibrahim Caglar, un commissaire de police à la retraite est assassiné à Istanbul. Peu après, c’est le tour de Hiram Abbas ex N° 2 du MIT. Dev. Sol revendique les deux meurtres.

Octobre : 3 attentats par explosif à Istanbul; 2 blessés. Dev. Sol revendique. Un quatrième attentat, dans la banlieue de la ville, est revendiqué par “L’Union des Communistes”.

Novembre : à Istanbul, Dev. Sol assassine le procureur Niyazi Fikret Aygen accusé de “torturer les prisonniers” à la prison de Bay Rampasa.
. A Istanbul, toujours, la police arrête 7 suspects dans l’affaire de l’attentat contre le Consulat d’Israël en août 1989.

 1991

Janvier : assassinat du lieutenant-colonel (CR) Ata Burçu et, quelques jours plus tard du commissaire (retraité) Habir Gur. Dev. Sol revendique.
. Attentats à l’explosif à Istanbul, visant un syndicat patronal et trois postes de police. Dev. Sol revendique.
. Explosion de 3 bombes à Istanbul, face à un entrep»t militaire américain. Pas de victimes. Signature : Dev. Sol.
. Attentats par explosif visant, à quelques minutes de distance, deux organismes américains, à Istanbul. Signés Dev. Sol.
. Attentats par explosif à Adana, signés de Dev. Sol, visant le consulat des Etats-Unis et l’association culturelle Turco-américaine; pas de victimes.
. A Ankara, attentats par explosif visant une agence d’Air France et un bâtiment abritant notamment Saudia Airlines. Dev. Sol revendique.
. Attentat, à Ankara, visant un bâtiment du Ministère des finances. (Dev. Sol).
. Attentats, à Izmir, visant le consulat de France et les bureaux de deux sociétés américaines. 4 blessés. (Dev. Sol).
. Attentats à l’explosif, à Istanbul, visant la commission internationale catholique des migrations, et un immeuble commercial abritant des sociétés britanniques (Dev. Sol).
. Attentat par explosif dans les jardins du consulat italien d’Istanbul (Dev. Sol).
. Attentats par explosif visant, à Izmir et Ankara deux véhicules appartenant à des militaires américains.
. Assassinat à Ankara du Général (CR) Hulusi Sayin. Avant sa retraite en septembre 89, il avait commandé la gendarmerie turque des 13 provinces du Sud-Est de l’Anatolie (Kurdistan turc) soumises à l’état d’urgence. Double revendication de Dev. Sol et de l’Armée de Libération Nationale Kurde (ERNK, le bras armé du PKK), sur le même tract.

Février : assassinat, à Adana, de Robert Eugène Mozelle, ancien sous- officier U.S. de la base militaire d’Incirlik, devenu expert auprès des douanes américaines (Dev. Sol).
. Attentat par explosif visant le commandement de la 6° flotte tactique aérienne de l’OTAN, dans la banlieue d’Izmir. La bombe explose dans le jardin. (Dev. Sol).
. Attentat par explosif dans les jardins du consulat de France à Istanbul. Revendication de l’”Union des Communistes combattants”.
. A Istanbul, Dev. Sol assassine un commissaire de police à la porte de son domicile.

Mars : à Izmir, le Colonel Alvin Macke, de l’US Air Force est grièvement blessé, par balles, par deux terroristes de Dev. Sol.
. A Adana, la police arrête un militant présumé de Dev. Sol, Cumhur Bircan, pour l’attentat contre l’association culturelle turco-américaine de la ville. Des rafles, toujours à Adana, conduisent à l’arrestation de 17 suspects, membres présumés de Dev. Sol.
. A Istanbul, mitraillage d’un café : deux morts (dont un policier du MIT) et deux blessés. Dev. Sol “venge la mort” de deux de ses militants.
. A Istanbul, John Cendy, militaire américain à la retraite et directeur d’une société assurant l’entretien de bases militaires US en Turquie est assassiné. Dev. Sol revendique.
. Attentats par explosif visant le consulat américain, la succursale de la Citybank à Izmir et l’immeuble de la Shell à Istanbul.
. Attentats par explosif (2) à quelques minutes d’intervalle, dans une gare d’Izmir (Dev. Sol).
. 4° nuit consécutive d’attentats par explosif à Istanbul. Visés : les bureaux de grandes entreprises turques (les groupes industriels Sahin et Rabak) et une succursale de la Yapi Kredi Bank. (Dev. Sol).

Avril : un policier est assassiné à Istanbul (5° attentat commis dans cette ville contre les forces de l’ordre depuis le début de l’année). Dev. Sol.
. Le général (CR) Memduh Unluturk, 74 ans, qui dirigeait le 2° bureau de la 1ère armée (Istanbul) au moment du coup militaire du 12 mars 1971, est assassiné dans son domicile, à Istanbul. Dev. Sol.
. A Izmir, la police investit une base de Dev. Sol. Fusillade : 2 membres de Dev. Sol tués, deux blessés; deux policiers blessés.
. Le 12 avril, une loi anti-terroriste très sévère est promulguée en Turquie.
. A Istanbul, deux attentats par explosif contre des bureaux des Turkish Airlines. Dev. Sol.
. A Istanbul, deux policiers assassinés. Dev. Sol.
. A Istanbul, attentat par explosif visant un quotidien de droite. Dev. Sol.
. Attentats par explosif à Istanbul (la bourse) et Izmir (un commissariat). Dev. Sol.
. A Istanbul des commandos armés font irruption dans les bureaux de grandes sociétés turques, deux bureaux de la Holding KOC, un bureau du groupe Toprak, ligotent les employés, écrivent des slogans révolutionnaires sur les murs et font exploser dans les lieux des bombes de faible puissance.
. A Ankara, vague de huit attentats par explosif visant des grandes sociétés industrielles (Cukurova Electrical, Alarko, Toprak, Koc, etc). Dev. Sol.
. A Adana, deux attentats par explosif visant des banques. Dev. Sol.
. A Istanbul, 2 attentats par explosif visant les bureaux de sociétés industrielles. Dev. Sol.
. A Izmir, 4 attentats par explosif visant des banques.
. A Burza, 4 attentats par explosif visant des banques.
. A Istanbul, 4 attentats par explosif visant deux permanences du parti au pouvoir (ANAP) et des bureaux de deux sociétés, dont une américaine. Dev. Sol.
. A Adana, 4 attentats par explosif visant des banques.

Mai : Le général de gendarmerie (d’active) Temel Cingoz, commandant la place d’Adana, est grièvement blessé par balles et succombe quelques jours plus tard. Dev. Sol.
. Le général de gendarmerie (CR) Ismaïl Selen, successeur du Gal Sayin assassiné en janvier 91, est assassiné à son tour par Dev. Sol, à Ankara.

Juin : A Istanbul, trois attentats par explosif visant un syndicat professionnel, et des sociétés d’Etat. Revendication du TKP-ML (voir p...).

Juillet : à Paris, rue de Rocroi, à 16 heures, Basha Güven 36 ans, réfugié politique turc, est très professionnellement abattu d’une balle dans la nuque, au coeur de la “petite Turquie” parisienne. Ayant fui la Turquie suite au coup d’Etat militaire de septembre 1980, puis résidé en Syrie et au Liban, il est désormais “entrepreneur en bâtiment” dans la région nantaise. En 1979, Güven a été l’un des trois fondateurs de “Dev. Sol” (Voie révolutionnaire). Il a rompu avec ses ex-camarades en 1985 et d’obscures affaires d’argent l’auraient, depuis, opposé à eux.
. A Sens, en France, un réseau turc “proche de Dev. Sol” selon les enquêteurs, est démantelé après plus d’un an d’activité. Employant des techniques très sophistiquées, il avait escroqué l’organisme gérant les fonds du ch»mage, l’ASSEDIC, de plus de dix millions de francs. Une grande partie des sommes récoltées servait à financer la guérilla en Turquie.
. A la veille du voyage de George Bush en Turquie, une vague répressive de grande ampleur balaie tout le pays : des arrestations par dizaines de militants et sympathisants de Dev. Sol sont opérées à Adana, Ankara et Istanbul. Dans cette dernière ville, la police lance un raid massif sur le “Quartier général de Dev. Sol”. Là, onze personnes présentées comme des “dirigeants de Dev. Sol” sont abattues parce qu’elles “refusaient de se rendre” et avaient “tiré sur la police”. Selon les experts turcs, Dev. Sol est sévèrement touché par ces opérations, mais sa direction militaire reste opérationnelle.
En représailles, Dev. Sol commet des attentats de faible envergure (cocktail-molotov) à Bruxelles, Paris, Francfort, Hanovre et Brème, contre des objectifs turcs.
. A Ankara, deux membres de Dev. Sol sont abattus par la police.
. A Istanbul, deux policiers en patrouille sont abattus par une “unité révolutionnaire armée” de Dev. Sol, en représailles contre le massacre du 13 juillet.
. A Ankara, deux attentats par explosif, cibles non communiquées. Dev. Sol.
 

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