Du nationalisme - révolutionnaire au maoïsme, puis aux Brigades rouges : la dérrive de Renato Curcio, 1963-70

Une petite maison d'édition, proche du courant nationaliste - révolutionnaire de l'extrême-droite(1) a fait paraître courant 1990 "De Jeune Europe aux Brigades rouges, anti-américanisme et logique de l'engagement révolutionnaire". Cette brochure de 44 pages, non datée et anonyme, jette un éclairage totalement nouveau sur l'itinéraire politique du plus célèbre des "historiques" des Brigades rouges, Renato Curcio. Loin d'avoir commencé sa carrière politique au sein du mouvement maoïste italien, Curcio aurait, au début des années soixante, milité dans la section italienne de Jeune Europe, un mouvement, à l'époque, d'extrême-droite [sur lequel nous revenons ci-après]. Incroyable ? La brochure abonde en notes et références : les faits, les citations avancés par l'auteur de "De Jeune Europe..."' ayant été vérifiés, nous concluons à la véracité de ce qui figure dans l'extrait Publié plus bas.

JEUNE EUROPE

Il s'agit d'une organisation fondée en 1960 par Jean Thiriart, militant nationaliste-européen, belge, ayant commencé son itinéraire politique, très jeune, au Parti communiste de Belgique. Malgré son évolution vers l'autre extrême, Thiriart restera toujours fasciné par les modes d'organisation léninistes. Il entreprend de créer, a la fin des années 50, un mou-

vement paneuropéen. Effectivement, des groupes proches de Jeune Europe (J. E.) apparaissent en France, en Espagne, en Allemagne, ou ils sont groupusculaires et en Italie, seule "base" un peu sérieuse de J. E. en Europe avec la Belgique. Tout cela vers 60-62.

En 1961 et 62, J.E. soutient "tactiquement" l'OAS en France, mais très rapidement, sur le modèle du Péronisme (2) dont les éléments jeunes et actifs dérivent à la même époque vers la gauche, Thiriart évolue vers un tiers-mondisme de plus en plus radical. Dès lors, J. E. se veut "parti révolutionnaire d'avant-garde" et son journal, "La Nation Européenne" (LNE) se transforme en un succédané de "Tricontinental": soutien au Vietcong; à Fidel Castro et au Che Guevara; aux Black Panthers américains; aux branches irakienne et syrienne du Baas et, last but not least, à la Chine maoïste. J.E. noue aussi des liens étroits avec le mouvement palestinien alors inconnu à l'extrême-gauche. Le premier européen à tomber, arme au poing, dans les rangs du Fatah, était un membre de J.E., Roger Coudroy.

Après 1965, LNE, qui maintenait encore auparavant un relatif équilibre entre anti-soviétisme et anti-américanisme, ne dénonce plus que " l’imperialisme yankee ". Thiriart fréquente alors la Yougoslavie de Tito, la Roumanie de Ceaucescu; ce dernier lui présente Chou En-Lai; rencontre décisive qui pousse J.E. à s'aligner de plus en plus sur les thèses maoïstes. Mais le passage de J.E. à l'extrême-gauche n'a pas enthousiasmé les "larges masses" chères à Mao, et les frères de la "zone des tempêtes"' sont tout, sauf généreux. Thiriart, lassé de végéter, de voir ses projets révolutionnaires planétaires réduits à des complots de chambre de bonne, renonce. Le dernier numéro de LNE paraît en février 1969; J.E. se débande; son chef retourne à l'anonymat. Illustrant parfaitement la confusion intellectuelle régnant dans l'organisation, [voir à la fin du texte, en annexe] ceux des militants italiens de J. E. qui poursuivent la lutte se retrouvent dans tous les extrêmes : droite (Troisième Position) (3); gauche (Pino Balzano, directeur du quotidien d'extrême-gauche "Lotta Continua"); et même islamiste (Claudio Mutti, désormais "Omar Amin", converti à l'Islam en 1977, d'abord président de l'association d'amitié Italie-Libye, puis rallié à la Révolution islamique d’Iran). Mais le cas le plus spectaculaire reste celui de Renato Curcio :

[Extraits]
"RENATO CURCIO, UN ITINERAIRE EXEMPLAIRE

Dès 1967, Curcio anime divers mouvements étudiants d'extrême-gauche à l'Université de Trente. La, il adhère au Partito communista d'Italia (Marxista-Leninista) (4) -celui qui, à l’époque, collabore avec Giovane Europa, comme nous l'avons vu- et anime la revue "Lavoro Politico". Dans la même période, il rencontre et épouse Margherita Cagol, la future "pasionaria des brigades rouges"'.

Ensuite, il part à Milan où il se fie avec l'éditeur d'extreme-gauche Gian-giacomo Feltrinelli. Celui-ci le met en rapport avec la RAF d'Andreas Baader et avec la Gauche prolétarienne française (5). Curcio anime diverses organisations : Collectivo politico metropolitano, Sinistra proletaria et enfin Nuova resistenza en 1970 ou s'affirme une idéologie stalinienne inspirée du "communisme de guerre". Ensuite ce sera le passage a la lutte armée, la création des Brigades rouges (BR) en septembre 1970. Un chemin politique qui fera de Renato Curcio le chef historique des BR, " l’ennemi publie N°1" et le conduira au procès de Turin de juin 1977 et à la prison. Margherita Cagol y laissera sa vie le 4 juin 1975.(6)

Un itinéraire exemplaire de militant activiste d'extrême-gauche ? Non : le chef historique des Brigades rouges n'a pas débute sa carrière politique à Trente en 1967, comme le croient tous ses biographes. Celle-ci commence beaucoup plus tôt, à Giovane Nazione, puis à Giovane Europa !

Dans le N°4 de la revue "Giovane Nazione"(7), nous trouvons mention de la nomination du camarade Renato Curcio comme chef de section pour Albenge. Dans le N°5 (octobre 1963) du même périodique, on y salue son zèle militant. "Giovane Nazione" va servir, de tremplin pour la création du réseau italien de J.E., où passera Curcio. Ce n'est que beaucoup plus tard qu'il rejoindra les rangs du Mouvement Etudiant. C'est à Giovane Europa qu'il apprendra les vertus de l'organisation et de la centralisation léninistes. C'est là qu'il étudiera les théories de la guerre de partisans et le concept de brigades politico-militaires. Giorgio Bocca(8) note d'ailleurs qu'à Trente, en 1967,

"Il préférait étudier Clausewitz et ses thèses sur la guerre partisane". Clausewitz, un auteur quasi-inconnu à l'extrême-gauche mais très lu dans les écoles de cadres de LE. ( ... )

MODELE LENINISTE ET TRADITION JACOBINE: CONVERGENCES ENTRE JEUNE EUROPE ET LES BRIGADES ROUGES

Le modèle organisationnel léniniste

Nous avons vu que LE. était organisé selon le schéma classique du parti léniniste. Marcel Ponthier, l'un de ses collaborateurs, dira de Thiriart : "Beaucoup plus tard, à l'âge mûr,... il découvre ceux auxquels il doit une partie de sa pensée politique... Lénine, pour les techniques du parti révolutionnaire." (9)

D'autre part, parmi les nombreux groupes qui passent à la lutte armée en Italie, tels les Noyaux armés prolétariens (NAP) et autres Primea linea, les Brigades rouges (BR) sont les seules a s'inspirer du modèle centraliste et hiérarchisé du Léninisme. Giorgio Bocca note l’opposition entre les structures léninistes des BR et celles "autonomes, anarchistes et préléninistes" des autres groupes et notamment des NAP. Le léninisme organisationnel donnera la durée aux BR. Les groupes anarchisants et autonomes disparaîtront rapidement. Apres 1975, les débris des NAP rejoindront les BR. Soulignons que les BR seront la seule guérilla d’Europe occidentale à adopter le modèle organisationnel léniniste.
 
La tradition révolutionnaire jacobine

L'héritage politique jacobin apparaît

clairement chez les BR. A ce sujet, G. Bocca peut écrire : "... la dominance historique, a gauche, des conceptions jacobines et bolcheviques de l’action politique, qui portent au renversement radical de la démocratie politique..."' (op. cit.)

Thiriart, lui, se présente volontiers comme "un jacobin de la plus-grande Europe"' et ne cache pas son admiration pour les jacobins et Sieyes en particulier. Les structures jacobines de la France de 1792 sont le modèle incontestable de " l’Europe unitaire " proposée par J. E. (10).

CONVERGENCES IDEOLOGIQUES ENTRE "J.E." ET LES GUERILLAS ANTI-AMERICAINES

L'illégitimité des gouvernements européens

A l'extrême-gauche, l'analyse marxiste classique généralement faite des gouvernements les présente comme l'émanation d'un pouvoir de classe, capitaliste et bourgeois. Toute autre est celle des BR et de leurs épigones européens, comme le souligne Xavier Raufer: "Leur originalité réside dans l'analyse stratégique qui les amène à désigner leur ennemi: l'Etat, celui de leur propre pays, en tant que "marionnette de l'impérialisme américain".

Thiriart, lui, oppose l'illégitimité de ces gouvernements, dont la légalité depuis 1944 ne repose que sur l'argent et les armes américaines, à la légitimité de ceux qui luttent pour la libération et l'unification de la nation européenne : "L'Europe légale est une construction sur papier; en fait elle n'existe pas. Car elle n'est pas indépendante : elle n'est qu'une sorte de super-Panama américain. Si l'armée américaine devait quitter l'Europe, en ce moment, la construction s'écroulerait. Il n'y a pas de nation où il n'y a pas d'indépendance. A cette Europe légale que nous récusons, nous opposons l'Europe légitime, l'Europe des peuples, Notre Europe(11). Et il ajoute: "Notre devoir est de dénoncer ces marionnettes des américains" (12).

Le refus de la ploutocratie internationale

Les BR n'ont cessé de dénoncer le contrôle américain de l'Europe occidentale au travers des multinationales : "La transformation au sein de l'Europe, des Etats-nations d'inspiration libérale en Etats-Impérialistes-des Multinationales (EIM) est un processus en cours dans notre pays aussi; l'EIM, par sa restructuration, s'apprête à jouer le rôle de courroie de transmission des intérêts économiques et stratégiques de l'impérialisme" (13).

Thiriart, lui, souligne que: "Le protectorat politique américain s'impose à nous par l'infiltration de la finance américaine dans la ploutocratie européenne. Le contrôle des industries européennes par la finance américaine conduit en ligne droite au protectorat politique... Il s'ensuit que la politique européenne se voit progressivement contrôlée par des forces extra-européennes" (14) .

Eviter la guerre en Europe

Les guérillas anti-américaines soulignent que "L'impérialisme est en crise: seule une guerre peut lui permettre de la surmonter"'. Il faut donc éviter cette guerre. Pour la Fraction armée rouge (RAF) le terrorisme est donc un moyen d'empêcher le déclenchement d'une guerre mondiale livrée en territoire européen et impliquant sa destruction et celle de sa population. Thiriart, lui refuse que l'Europe soit : "Une nation-champ de bataille."'. Il souligne "qu'en cas de conflit entre les deux blocs impérialistes, l'Europe se transformerait aussitôt en nation-champ de bataille. Car c'est finalement l'Europe -ou ce qui en resterait qui ferait les frais d'une explication armée entre les E tats-Unis et l'URSS, les deux adversaires étant bien d'accord de s'épargner a eux-mêmes les horreurs de l'atomisation" (op. cit.)

Hostilité à l'OTAN, "parti de la guerre"

Action directe (AD) publie en février 1984 un long texte intitulé "Une tâche révolutionnaire : le combat international" qui appelle à la mobilisation européenne des révolutionnaires décidés à pratiquer la lutte armée contre "le parti de la guerre" (lire l'OTAN).

Thiriart propose de son côté "L'Europe indépendante contre l'OTAN" et affirme que "Faire confiance aux Etats-Unis pour notre défense est une position insoutenable en principe, dangereuse en fait, pour les vrais européens" (op. cit.).

Nous avons vu par ailleurs que toute l'activité de J.E. à partir de 1966 vise a créer une force politico-militaire destinée à "se rabattre un jour sur l'Europe pour en finir avec les Kollabos de Washington"(15)

De leur côte les Brigades rouges dénoncent l'OTAN comme "Gendarme des américains en Europe" . "A l'échelon militaire, c'est l'OTAN qui pilote et dirige les projets continentaux de contre-révolution dans les différents EIM européens" (op. cit).

Le discours tenu à J.E. est identique. Ainsi Léon Quittelier, un des dirigeants européens de l'organisation, écrit, dans un article intitulé "Mons : oberfeld-kommandantur de l’US Army" (16) : "Mieux que personne, les dirigeants de l’OTAN savent pertinemment qu’ils sont la avant tout pour protéger les intérêts américains... Les JGS [jeunesses du PCB, NDLR] badigeonnent sur les murs "Armée = flics du capital". Jamais ce slogan n'a été aussi vrai. L'OTAN est le flic de l'hypercapitalisme américain".

L’OTAN comme instrument de vassalisation américain en Europe

Dans un communiqué commun, la RAF et AD s'en prennent à l'OTAN: "La stratégie impérialiste est la tentative de souder les Etats européens en une structure homogène, en un bloc dur qui soit complètement intégré dans le noyau de pouvoir impérialiste : l'OTAN en tant que la structure de domination la plus avancée ici"(17).

Pour J. Thiriart : "L'OTAN telle qu'elle est organisée est totalement aux mains des américains. On ne peut donc parler d'alliés puisque les rapports qui existent à l'OTAN entre les Etats-Unis et les pays européens membres sont ceux de maître à sujets" (op. cit.)

Le refus de la démo-ploutocratie parlementaire

Thiriart constate qu' : "En Europe occidentale, depuis plusieurs décennies, règne la ploutocratie, déguisée en démocratie parlementaire. Les puissances d'argent tirent les ficelles des comédies politiques". (op. cit.). Il dénonce donc que : "Le régime de la démocratie parlementaire, dans une société à structures capitalistes comme l'Europe occidentale, conduit inévitablement au régime déguisé de la ploutocratie. L'argent est le dénominateur commun : il permet de tout acheter, y compris le pouvoir politique... Tous les pouvoirs y sont réunis dans les mains d'une caste de politiciens professionnels, coupés du peuple et manoeuvres par des groupes financiers souvent étrangers a l'Europe"' ... Il faut donc une transformation radicale de nos structures politiques et sociales". (ibid.).

Les Cellules communistes combattantes (CCC) , elles, posent : " La question du pouvoir, de la victoire et de la rupture avec le cirque démocratique à l'ombre de 20 000 gendarmes " (18); et elles ajoutent : "Quand les travailleurs voient... Martens et Tindemans courir chercher leurs ordres à Washington, ils comprennent tout l'intérêt du parlementarisme bourgeois" (ibid.).

Un antisionisme résolu

Notons également les convergences de thème et de langage en ce qui concerne l'antisionisme et le combat de libération du peuple palestinien. Un tract du Mouvement du 2 juin (19) affirme que : " Le capital européen et américain a installe une puissante base militaire au Proche-orient et soutient activement les croisades agressives des sionistes en territoire arabe... Depuis 10 ans, le peuple palestinien lutte les armes a la main contre l'impérialisme américain. L'Etat sioniste et raciste d'Israël défend les intérêts pétroliers du premier flic du monde grâce au napalm aux phantoms et aux blindés allemands ".

LNE, elle, dénonce " les ignobles méthodes gestapistes d'Israël" (20) et titre "Israël : les nouveaux nazis"(21). Thiriart analyse "Le rôle de l’Etat d'Israël dans la stratégie américaine"' et souligne que : "La liquidation des Etats-Unis en Méditerranée passe bien sûr par la liquidation totale de l'Etat d"Israël" (22).

Comme on le voit a travers ces quelques exemples ( ... ) il y a incontestablement entre J. E. et les diverses guérillas anti-américaines une double convergence :

- Convergence idéologique dans le choix et l'analyse de l'adversaire,

- Convergence méthodologique dans le recours à l'action directe, a la lutte armée. Nous avons vu que pour Jeune Europe, c'était une hypothèse tenue pour probable".
 

ANNEXE

L'idéologue qui illustre le mieux la confusion "nazi-maoïste" en Italie est l'éditeur Franco Giorgio Freda, fondateur des "Editions du AR" emprisonne pendant la plus grande partie de ces vingt dernières années pour "conspiration politique" et participation supposée -mais jamais prouvée- à certains des grands attentats-massacres qui ont ensanglanté l'Italie (Piazza Fontana à Milan, 1969, etc.). Dès 1969, à Padoue, Freda est le co-organisateur de la première grande manifestation pro-palestinienne jamais réunie en Italie, en liaison avec des représentants du Fatah et des dirigeants du groupe maoïste "Potere Operaïo".

En septembre 1985, la Librairie Française publie un livre de soutien, "Giorgio Freda, l’éditeur emprison-

né". Nous extrayons de l'interview de ce dernier le passage suivant, qui donne une bonne idée du cocktail idéologique des courants post-Jeune Europe:

"Question: votre activité éditoriale a obtenu la bénédiction de Khomeini, lorsque celui-ci était en exil près de Paris. Vous avez édite un volume intitulé "Kadhafi, templier d'Allah"'. Vos amis avaient créé il y a quelques années des sections de l'association Italie-Chine; d'autres [Mutti, NDLR] animèrent ensuite l'association Italie Libye. Que signifie cette activité internationale ( ... ) ?

Freda : Je crois à l'efficacité des bénédictions (et des malédictions)... En d'autres termes, je crois que l'homme est l'instrument de forces qui transcendent son individualité psycho-physique et que ce sont ces influences, (qu'on peut appeler spirituelles, métaphysiques) qui animent et donnent un sens à sa vie, qu'il en ait conscience ou non ( ... ). Nous avons seulement ouvert la porte qui conduit, depuis de nombreuses années, au refus du matérialisme moderne sous ses formes les plus diaboliques : capitalisme, socialisme marxiste. Et nous avons éprouvé de la sympathie -parfois de l'enthousiasme- pour les expériences menées par certains peuples : avant-hier la Chine de la Révolution Culturelle, hier la Libye de Kadhafi (avez-vous lu son Livre Vert ?) aujourd'hui surtout l'Iran de la Révolution Islamique, qui visent à se désintoxiquer des démocraties capitalistes et socialistes...
 
 
 

(1) Editions ARS, Nantes.
(2) Thiriart était un grand admirateur de Peron, qui s'intéressait, lui, à JE. Cf. sa lettre dans l'hebdomadaire "Nation Belgique"' N° 97, mai 1962 et son interview dans LNE N°30, février 1969.
(3) "Terza Posizione", TP, (un terme d'origine peroniste, encore) est fondé en janvier 1978 par des éléments radicalisés de "Lotta Studentesca" une organisation regroupant des lycéens et étudiants déçus par l'extrême-droite traditionnelle. Très activiste, elle est frappée de plein fouet par la vague répressive qui suit l'attentat-massacre à la gare de Bologne au matin du 2 août 1980 [85 morts, 210 blessés]. L'opinion des enquêteurs est que TP est la superstructure politique légale d'une organisation clandestine, les "Noyaux Armés révolutionnaires" qui ont revendiqué le massacre quelques heures après sa commission. Nombre des cadres de TP arrêtés le 28 août 1980 sont inculpés d' "association subversive" ou de "conspiration politique" et passent des années en prison avant d'être libérés, faute de preuves substantielles. TP cesse d'exister comme mouvement organisé vers 1984-85. Le père spirituel de TP est l'éditeur Franco Giorgio Freda [voir p.40].
(4) Giorgio Bocca, "Il terrorismo italiano, 1970-78" Rizzoli editore, Milano, 1978.
(5) - G. Bocca, ibid.
(6) Robert Solé "Le défi terroriste".) cd. du Seuil, Paris 1979.
(7) "Giovane Nazione", mensuel N'4, septembre 1963.
(8) op. cit. note 1.
(9) "La grande nation, l'Europe unitaire de Brest à Bucarest" Bruxelles, première édition, octobre 1965. référence prise dans la postface de Marcel Ponthier, "Influences".
(10) Jean Thiriart, "Le concept d'Europe unitaire"', in LNE N° 15, mars 1967.
(11) J. Thiriart, "Manifeste a la Nation Européenne", in "Nation Belgique" N'116, novembre 1962.
(12) J. Thiriart, "La grande nation, l'Europe unitaire" 2° édition, Ed. Machiavel, Charleroi 1984; thèse 8, "Le protectorat américain s'exerce par les natobles [sic] européens.
(13) Communique des BR, sous forme d'une "Résolution de la direction stratégique", 18 mars 1978.
(14) "La grande Nation, l'Europe unitaire..." op. cit.
(15) J. Thiriart : 4USA, un empire de mercantis" in LNE N° 21, octobre 1967.
(16) LNE N° 16, avril 1967.
(17) Communiqué commun RAF + AD adressé à l'AFP, Paris 15 janvier 1985.
(18) CCC, communiqué, janvier 1985.
(19) Succursale berlinoise de la RAF; tract non daté (fin des années 70) intitulé 14 Shalom et napalm".
(20) LNE N° 30, février 1969.
(21) LNE N° 29, novembre 1968.
(22) LNE N° 21, octobre 1967.