En France

Les atteintes aux véhicules en France représentent une part considérable de la délinquance enregistrée (environ 1/3 de l'ensemble : plus d'un million de faits liés aux véhicules pour près de 3,5 millions de crimes et délits constatés).

383 000 chiffre le plus élevé de la décennie

293 000 chiffre le plus bas de la décennie

Ainsi, selon les dernières statistiques Police/Gendarmerie, il y a eu en France 297.000 véhicules volés (soit plus de 810 véhicules par jour ou un vol toutes les deux minutes) et plus de 15.000 sur Paris.

Vols
Enregistrés 639 000
Estimés 771 000

Vols à la roulotte et d'accessoires
Enregistrés 1 359 000
Estimés 2 914 000

Destructions et dégradations de véhicules
Enregistrés 0 559 000
Estimés 3 576 000

Les professionnels de l'assurance estiment en outre que 12% des déclarations de vol seraient des escroqueries à l'assurance, difficiles à prouver.

Les vols de voitures ont stagné dans les années 80 avant d'exploser au début des années 90. On constate depuis 1995 une baisse régulière de ces vols, baisse touchant surtout les véhicules de moins de 5 ans alors que les vols de voitures « haut de gamme » augmentent¹¹. Cette baisse s'explique par une meilleure protection de leur véhicule par les automobilistes, des anti-démarreurs plus efficaces décourageant les voleurs les moins doués, sans sous-estimer l'effet du plan Vigipirate (une baisse similaire avait été observée en 1986-1987).

Pourtant, depuis près de 20 ans, le pourcentage de voitures non retrouvées ne cesse de progresser pour atteindre aujourd'hui près du tiers. En matière de résolution des affaires, seuls 7,1% des vols sont élucidés (6% d'élucidation pour la Police et 10% pour la Gendarmerie). Chaque année, les services de Police et de Gendarmerie interrogent le Fichier des Véhicules Volés (FVV) près de 15 millions de fois par an...

Dans cette même décennie, le niveau de protection des véhicules, imposé par les assureurs (et soutenu par les fortes incitations gouvernementales au renouvellement du parc) créaient les conditions d'une meilleure sécurisation mécanique et technologique des véhicules, qui pesait fortement sur la réduction des risques. Confrontés à ce problème, les voleurs se sont tournés vers une autre technique : le vol de voitures avec violence. On parle alors de « carjacking » (sur la voie publique) ou de « homejacking » (le vol se fait au domicile des victimes). Ce type de vol ne ressort pourtant pas clairement des statistiques officielles. Les services de police et de gendarmerie classant ce type de délit soit en « vol avec violence », soit en « vol de véhicule ». On estime cependant que 3 à 4 voitures sont volées ainsi chaque jour sur Paris.¹² Pour Alain Barbier, spécialiste de la question à Interpol, le « carjacking » rapporte en moyenne 4 fois plus qu'un braquage de banque, pour des peines évidemment moins importantes.

Exemples :

- A Strasbourg, en novembre 1999, quatre jeunes originaires des pays de l'Est obligent un homme à leur remettre sa voiture sous la menace d'un pistolet ;

- En février 2000, à Marseille, un homme cagoulé et armé oblige un conducteur à abandonner sa Mercedes. Quelques jours plus tôt, une femme a réussi à résister, malgré les coups, à un homme qui voulait la faire descendre de sa voiture ;

- Le 26 juin 2000, à Montrouge, le conducteur d'une Audi est braqué par deux hommes à moto qui ne réussissent cependant pas à s'emparer de la voiture.

¹⁰Il faut cependant noter qu'un véhicule sur quatre (souvent de faible valeur) n'est pas assuré en France.

¹¹« Face au risque » n°162 - février 2000

¹²Auto-Moto - mars 2000. En Afrique du Sud, on compte près de 15.000 affaires de ce type par an entraînant près de 2.000 morts et blessés.