C - Dissémination au-delà des frontières des Etats-Unis

La première base arrière et la plus importante du "18th street gang", c'est sans doute Tijuana, une ville mexicaine, située juste de l'autre côté de la frontière avec la Californie, au sud de San Diego.

Les spécialistes pensent que des gangsters de Los Angeles, en fuite, ont formé cette clique dès les années 80. Depuis, outre les activités de la bande locale, Tijuana est devenue le lieu de repli privilégié des "18th Streeters" qui veulent se protéger, se faire oublier ou seulement "faire la fête". C'est aussi une porte ouverte sur le reste du Mexique.

C'est d'autant plus vrai depuis que la Californie a adopté la règle des "three strikes", qui permet à la justice d'infliger des peines beaucoup plus dures ; il semble d'ailleurs que depuis, le gang ait installé des "planques" pour les fugitifs et les expulsés. A ce propos, un "homme d'affaires", un "veterano" californien du "18th street gang", installé à Tijuana se félicitait de la présence de ses camarades autour de lui, pour le cas où il en aurait besoin...

Car, au-delà de la villégiature, Tijuana est un centre opérationnel particulièrement actif, en matière de trafic de stupéfiants et d'armes (parfois sous forme de troc) ; de même que c'est une place privilégiée du blanchiment d'argent. Ce que la police locale fait mine de ne pas croire.

Outre le Mexique, on trouve une forte et active présence du "18th street gang" au Salvador. Il prolonge d'ailleurs, depuis cinq ou six ans, son conflit avec le "Mara Salvatrucha" 20 pour la domination des marchés du pays. Des dirigeants de l'Eglise salvadorienne auraient même tenté de négocier une trêve... en vain. Et selon le chef de la Police, Rodrigo Avila, la violence de cette lutte, qui dépasserait celle de la guerre civile, aurait transformé des quartiers entiers en villes fantômes.

Il est aussi présent au Honduras : des policiers de Tegucigalpa se sont même rendus à Los Angeles pour échanger des informations, mais aussi acquérir des connaissances et demander conseil en matière de lutte contre le "18th street gang".
Et celui-ci est aussi actif et présent dans tous les trafics au Belize.

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20  : Dont beaucoup de membres expulsés vers le Salvador après avoir purgé une peine de Californie, servent de cadres et de recruteurs.