L'ouvrage "Friendly spies", de Peter Schweizer, démontre la pression européenne et surtout française, sur les secrets technologiques américains. La parution de cet ouvrage suit l'arrestation d'une équipe d'ingénieurs français s'intéressant de trop près à des fabrications hors de leur domaine de compétence (1992) et les déclarations imprudentes d'un ancien Directeur général de la DGSE. Une certaine tension règne alors entre la France et les Etats-Unis, et cause en particulier l'échec de la tentative française d'implanter un poste de renseignement économique à Washington, qui se heurte au refus instantané, et motivé, des Etats-Unis. Le livre "Les pires amis du monde" de Jean Guisnel, montre, pour sa part, l'action américaine contre les intérêts français.
Les manifestations extérieures de l'action des services de renseignement sont peu nombreuses, mais toujours significatives.
- le rapport de l'ambassadeur Jean-Bernard Ouvrieu - représentant personnel du ministre de la Défense pour les exportations d'armement - explique les raisons de l'échec français dans le marché d'armement avec l'Afrique du sud en novembre 1998. Ce rapport note que près de deux ans avant la signature définitive des contrats, la DGSE avait obtenu un document détaillant la totalité de l'offre britannique. Il remarque la pertinence des analyses et regrette que personne à Paris n'ait tenu compte de ces informations.
- en février 1998, le Frankfurter
Allgemeine fait le point de l'espionnage en Europe et remarque la reconversion
des dispositifs nationaux français, allemand, britannique vers l'économie
et le renseignement au détriment des autres pays européens,
et la présence croissante des Américains.
- en septembre 1999, des diplomates américains,
officiers de renseignement sous couverture diplomatique sont expulsés
d'Allemagne vers les Etats-Unis.
En août 1999, nous pouvons relever quatre affaires d'espionnage concernant :
Néanmoins, la lutte concurrentielle n'est pas, nous l'avons bien vu le seul privilège des services de renseignement. Les entreprises participent activement à cette lutte pour la compétitivité, et le phénomène culturel est important, car il conditionne l'attitude des responsables, et donc les moyens mis en oeuvre.