Officiellement, selon Daniel Duglery (contrôleur général de la Police Nationale), ot été dénombrés :
- en 1989 : 581 cas de racket (626 auteurs, 622 victimes)
- en 1990 : 629 cas de racket (574 auteurs, 676 victimes)
- en 1991 : 842 cas de racket (790 auteurs, 851 victimes)
- en 1992 : 1000 cas de racket (889 auteurs, 1035 victimes).
En fait, la proportion d'élève rackettés semble être d'environ 5 %, ce qui donnerait, pour le second degré, 300.000 victimes en moyenne ces dernières années.
Selon Debardieux et al (Charlot et Emin, 1997), le racket est beaucoup plus fréquent dans les établissements défavorisés, surtout dans les sections d'enseignement spécialisé (7,8 % des victimes, la moyenne nationale étant de 5,9 %). Il a aussi un aspect ethnique (ibid p 175), le racket étant perçu comme un jeu de domination et construction d'une identité ethnique à l'intérieur des collèges.
L'Observatoire de la violence en milieu scolaire (Seine Saint Denis) note que le racket n'est pas une infraction comme les autres:
« C'est parce qu'il « structure » les victimes que le racket est plus qu'une simple infraction susceptible d'être prévenue par une information bien menée : tel qu'il est pratiqué, le racket va au-delà du simple vol avec violence. La répétition des faits, les relations quotidiennes qu'entretiennent nécessairement auteurs et victimes, influe sur l'image négative que la victime a d'elle-même, comme sur le regard que les autres portent sur l'auteur. On constate d'ailleurs bien souvent que les menaces ne sont pas ouvertes, que les auteurs utilisent leur réputation et celle de leur famille pour dominer les plus faibles, les isolés qui ne peuvent compter ni sur un groupe de camarades ni sur des adultes solides et structurés pour leur venir en aide.
Ce comportement quasi mafieux, fondé sur des contre valeurs, apparaît très jeune, dès l'école primaire : quelques enfants connus dans le quartier profitent ainsi des goûters, des billes, des images, des pogs des plus faibles. Au collège, les rackets les plus courants sont acceptés, banalisés ; rackets aux devoirs, aux punitions, au port du cartable » (V. Bottin, Politique de la prévention de la violence à l'école en Seine-Saint-Denis, p 16-17)