• Pour la banque centrale colombienne, le CA du narcotrafic est en 1988
de § 4 à 5 milliards (± 26 à 33 milliards de
f.) soit 12, 25 % du PNB colombien. Première exportation légale
à l’époque, le café rapporte $ 1,5 milliard (±
10 milliards de f.) au pays. Dès 1984, la flottille d’avions de
tourisme “Air America” - travaillant à façon pour le clan
Ochoa - rapporte à chaque vol Etats-Unis-Medellin des cargaisons
de $ 6 à 8 millions en petites coupures... Au total, toujours d’après
l’institut d’émission colombien, les cartels auraient réalisé
sur la décennie 1980-90 ± $ 43 milliards (± 282 milliards
de f.) de CA. et un profit de $ 22 milliards (± 144 milliards de
f.) minimum. Une moitié de ce profit est investi en Colombie et
le reste dans l’économie mondiale, en passant par des paradis fiscaux.
Les cartels souhaitent-ils opérer un placement de père de
famille ? Ils souscrivent aux bons émis par le gouvernement ou le
Trésor des Etats-Unis. A raison d’un milliard de US$ placé
chaque année de 1980 à 90, ils disposent à la fin
de la décennie d’un montant capitalisé variant entre $ 17,8
et 20 milliards (± 117 à 131 milliards de f.) selon la formule
choisie.
• Prenons 1992. On produit cette année-là 660 t. de cocaïne
minimum. Retirons-en 20% (saisies, pertes techniques, production ou livraison,
etc.). Restent 528 t. de C/hcl. Cette année-là, le prix de
gros médian d’un kilo de cocaïne pure, livré à
Miami, est de $ 20 000. Revenu brut : $ 10 milliards 560 millions (58 milliards
de f.92). Imaginons une série noire frappant les cartels en 92,
ramenant le profit disponible à 60% : il était quand même
de $ 6 milliards, 336 millions ( ± 35 milliards de f.92)...
• Point haut en 1993 (production de 770 t. de C/hcl) : en conservant les mêmes paramètres, le profit s’élevait à $ 7, 392 milliards (40 milliards de f.93). Avec un point bas à 550 t. de production, un kilo vendu $ 14 000 à Miami et un profit de 50% - scénario catastrophe pour les cartels - le bénéfice net était toujours de $ 3,08 milliards (17 milliards de f.93)...