Conclusion
Pour notre pays et son voisinage, tels sont selon nous l'état
de la menace et son évolution plausible dans un futur proche.
. La décennie qui débute -phase transitoire entre le
monde bipolaire et le "nomos" encore indéfini de demain- va voir
certaines menaces s'estomper au point de virtuellement disparaître.
D'abord la plus grave de toutes : celle d'une guerre nucléaire entre
grande puissances; d'autres encore plus anecdotiques, comme le terrorisme
communiste-combattant.
. Une menace comme l'activisme islamique présentera toujours
demain un danger stratégique mais, mieux connue, elle tendra sans
doute à perdre de sa capacité à frapper ses ennemis
par surprise.
. Sous le seuil stratégique, d'autres forces menaçantes
-politiques ou criminelles- survivront aussi à la disparition du
"vieux monde". Comme elles sont connues voire classiques, il devrait être
possible de les réduire un peu plus encore. Sinon, leur caractère
périphérique -marges de la société; marges
du monde développé; provinces excentriques- permettra toujours
de s'en accommoder sans drame.
. Restent ces puissances hybrides nouvelles qui, nous le pensons, émergent,
profitant des désagrégations en cours dans les secteurs balkanisés
de la planète, ou pire encore, régnant dans des zones grises
échappant désormais à tout contrôle. Selon nous,
ces puissances sont organisées, durablement menaçantes et
bien réelles. D'autres ne voudront sans doute voir en elles qu'artefacts,
mirages ou bulles de savon. Que le dialogue s'instaure; de la confrontation
des faits et des analyses jaillira bien la lumière.
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