Proche-orient : les règles du Jeu : Extrait d"une interview de Nizamettin Tas,
 
Commandant militaire du PKK pour la région de Botan, au Kurdistan turc.
 
(Turkish daily news, 20 septembre 1991)
 
"Nous sommes installés au Liban depuis exactement dix ans. Bien que la Syrie contrôle plus ou moins le Liban, nous n'avons jamais vraiment négocie notre présence là-bas avec ses officiels, ou même noué d'alliance avec eux. Nous nous sommes contentés, comme a l'habitude, d'exploiter les rivalités et les contradictions entre Etats de la région, voilà tout. La Syrie revendique le Hatay [province d'Alexandrette; la plus méridionale de la Turquie, annexée par elle en 1939 et considérée par le régime syrien actuel comme une sorte d'Alsace-Lorraine; ce d'autant plus que les alaouites sont nombreux dans la région; NDT] et prétend être la grande puissance régionale. La Turquie aussi. D'où, la rivalité entre ces deux Etats. Plus le conflit tournant autour de l'eau [de l'Euphrate, NDT] et la vielle opposition entre nationalisme arabe et turc. Dans ces affaires, la Syrie a eu une position anti-impérialiste et des liens avec l'URSS; elle est engagée dans l'affaire palestinienne : de quoi susciter des tensions avec la Turquie. Nous avons été attentifs a ces données et les avons exploitées pour nous implanter au Liban. Nous n'avons pas noue d'alliance ferme avec la Syrie, ni même entretenu avec elle de relations suivies. Si cela avait été le cas, le régime syrien nous aurait soutenu activement au lieu, d'arrêter certains des nôtres ou, parfois, de s'opposer à nos plans. Oui, nous avons eu des problèmes de cet ordre avec les syriens et en aurons encore. Alors, sommes nous en désaccord avec la Syrie pour le moment ? N'ayant pas même d'accord précis avec elle, comment pourrions-nous le rompre, par conséquent ? Il y a toujours eu des problèmes entre nous, mais des intérêts communs aussi, ce qui explique le bout de chemin que nous avons fait ensemble. Tout cela est purement tactique : nous profitons des tensions et des conflits entre la Turquie et ses voisins; cela nous a plutôt bien réussi..."
 
Druz'es, suite... (cf notre dossier "Sociétés secrètes et terrorisme : ismaéliens, etc.", dans T&VP W2, août 1992)
 
En novembre 1991, Mohamed Abou Chakra, "Cheikh al-Akl" (guide spirituel) de la communauté druze libanaise, est décédé. Fait sans précédent dans l'histoire de cette religion ésotérique et initiatique, son successeur, Bahjat Gaith, a donne un interview au "Middle-East Times"(3/11/91). Il y révèle que les Druzes sont au nombre de ±400 000 au Liban et un million dans le monde. Selon Gaith, les Druzes sont "des musulmans unitariens apparus avant même la lumière de l'Islam"... "La religion druze est la dernière de toutes, la synthèse et la quintessence des religions et croyances précédentes; elle renferme toutes les vérités et valeurs de ces dernières".
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