Histoire du KAK (1963-78), puis KAG (1978-88)
 
En 1963, Gotfred Appel, spécialiste des études sur l'impérialisme et le tiers-monde -et à ce titre rédacteur de politique étrangère du quotidien du PC danois, "Land og Folk"- également directeur de la librairie de ce journal; et un historien, Benito Scocozza, se prononcent pour les thèses maoïstes et rompent avec le Parti communiste danois (pro-soviétique). Ils créent la même année un "Cercle des travailleurs communistes" (Kommunistik Arbejds Krets, KAK), vite reconnu par le PC chinois qui confie à Appel l'édition danoise du fameux petit livre rouge de Mao. Rapidement, Scocozza quitte le KAK pour fonder un autre groupuscule gauchiste, mais ce mouvement continue sans lui. En 1964, Appel fonde le Comité solidarité Vietnam (CSV) danois, qui deviendra plus tard le Comité de solidarité Palestine. Parmi les premiers adhérents du CSV, un jeune homme de 16 ans, Jens Holger Jensen, en rupture de Jeunesse communiste danoise, qui entraîne les quelques jeunes du KAK dans les manifestations violentes en faveur du Vietcong. En 1968, le KAK suscite une "Ligue des jeunes communistes" (Kommunist Ungdoms Forbund, KUF) dont l'organe, "Le jeune communiste" manifeste avec véhémence son soutien aux guérillas du tiers-monde, notamment au FPLP. En 1969, le KAK rompt avec le PC chinois sur d'obscurs motifs idéologiques et se trouve donc orphelin en termes d'affiliation internationale. Mais entre temps, plusieurs jeunes du KUF se sont "établis" en usine suivant le modèle des maoïstes français; Jens Holger Jensen, lui, trouve un emploi au chantier naval B&W de Copenhague, et là, il fait connaissance de militants du FPLP, dont Safi Bakir et Hassan Abou Daya. Ceux-ci le présentent à Aref Mustafa, à l'époque et simultanément dirigeant du Syndicat des travailleurs palestiniens au Danemark et représentant local du FPLP. Cette rencontre bouleverse totalement le fonctionnement du KAK et du KUF, qui cessent en 1970 de participer aux manifestations violentes et s'engagent totalement aux côtés des palestiniens. Cette année là, la maison d'édition du KAK, "Futura" publie une première brochure de soutien au FPLP; Gotfred Appel et Jens Holger Jensen rencontrent pour la remière fois les dirigeants du Front, en Jordanie. Appel est même présent à Dawson's field dans le désert jordanien ce jour de septembre 1970 où le FPLP fait sauter les trois avions de ligne détournés par le COSE (voir ci-dessous, chronologie, p...).
 
A l'automne de 1972, le KUF se fond dans le KAK, qui, en 1973 crée une organisation charitable, "Des vêtements pour l'Afrique" dont nous parlons plus bas.
 
En 1978, Gotfred Appel exclut les 24 adhérents du KAK, dépose pour son compte le nom et le logo du groupe et interrompt virtuellement toutes les activités militantes de son groupe. Selon Appel, les exclus se sont trop engagés en faveur d'un FPLP de plus en plus ouvertement pro-soviétique et avec lequel, par conséquent, il convient de rompre. Au-delà de ce prétexte "politique" il semble que G. Appel ait, dès cette époque, connaissance des actions clandestines de ses jeunes adhérents pour le FPLP et ait pris peur. Accusant Appel d'autoritarisme, Jens Holger Jensen, Torkil Lauesen, Jan Weimann, Peter Doellner et Niels Jorgensen fondent alors le "Groupe des travailleurs communistes" (Kommunistik Arbejds Gruppe, KAG) et poursuivent sous ce sigle a peine modifié leurs activités antérieures. A partir de là et malgré la mort en 1980, à Arhus, de Jens Holger Jensen, personnalité dominante du groupe, dans un accident de voiture un peu bizarre(1) , le KAG va fonctionner à temps complet comme le réseau logistique/action du FPLP en Europe.

(1) Jensen était adhérent du FPLP pro-prement dit. Son testament lègue tous ses biens au Front. Il était par ailleurs en contact avec un autre groupuscule danois, lui plus proche de la Fraction armée rouge allemande, l"Armée de libération socia-liste danoise", DSB.

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