Chronologie
1974 :
Au cours de deux réunions successives, tenues à Ankara
cette année-là, dans une petite maison du quartier de Tuzlucayir,
Abdallah Ocalan, né dans une famille alaouite d'Urfa, une ville
du Kurdistan turc proche de la frontière syrienne, fonde avec Cemil
Bayik, Kesire Yildirim (seule jeune femme présente), Ali Ozer, Musa
Erdogan, Ismet Kilic, Hassan Asgar Gurgoze, Kemal Pir, Kemal Ozcan, Baki
Karer, Ali Haydar Kaytan, l' "Association patriotique et démocratique
d'enseignement supérieur d'Ankara". Ocalan, qui interrompt vite
ses études à la faculté de Sciences politiques de
l'Université d'Ankara, cache sous cette appellation de circonstance
le noyau fondateur d'une structure dont l'objectif est clair : obtenir
par les armes la libération du Kurdistan turc.
1977 :
Ocalan et ses camarades recrutent chez les jeunes kurdes attirés
par l'action, chez les deshérités. Alors qu'ils n'ont toujours
pas de nom défini et signent leurs premières actions "Armée
nationale de libération" ou "Les révolutionnaires du Kurdistan",
les fondateurs du futur PKK publient à Diyarbakir un texte théorique
"La voie de la révolution kurde".
Mai : Alors même que le PKK n'est pas encore fondé, une
scission se produit à Gaziantep, où un groupe dissident décide
de voler de ses propres ailes. Ses deux dirigeants sont assassinés
par les amis d'Ocalan, premiers d'une longue série d'élimination
d'opposants internes par le PKK.
1978 :
Le 27 novembre 1978, le PKK se constitue formellement dans une maison
des faubourgs de Diyarbakir. Son premier comité central est composé
comme suit : Secrétaire général : Abdallah Ocalan;
membres : Kesire Yildirim, Sahin Donmez, Cemil Bayik, Mehmet Karasungur,
Mazlum Dogan, Mehmet Hayi Durmus. Le Parti se dote d'un organe central
:
"Serxwebun" ("Indépendance"). Le Parti commence à se
structurer dans des ensembles de provinces du Kurdistan turc : 1°)
Gaziantep, Kahramanmaras, Malatya; 2°) Elazig, Tunceli, Bingöl;
3°) Urfa, Diyarbakir, Mardin. A la tête de chacun de ses ensembles,
un secrétaire, membre du comité central; sous lui, des comités
régionaux, puis provinciaux et locaux.
1979 :
Avril : les militaires imposent au gouvernement social- démocrate
de Bülent Ecevit l'instauration de la loi martiale dans les provinces
du sud-est Turc.
1980 :
Avril : conférence de presse commune entre le PKK et l'Asala,
organisée à Saïda, au Liban-sud. Les deux organisations
annoncent qu'elles coopèrent, dès ce moment, contre l'Etat
turc.
Septembre : l'armée (re) prend le pouvoir en Turquie. Interdiction
formelle de toute activité Kurde quelle qu'elle soit. L'état-major
et les cadres du PKK fuient en majorité en Syrie, d'autres en Iran;
quelques uns en Irak. Des cadres militaires du PKK s'implantent au Liban,
où des Palestiniens du Front démocratique les hébergent
dans un de leurs camps de la vallée de la Bekaa.
1981 :
La répression s'abat (entre autres) sur le PKK; plus de 2000
de ses adhérents et sympathisants sont emprisonnés. Procès
de 447 de ses militants; 243 condamnations à mort; peu d'exécutions
cependant.
Fondation du camp de Helwé, sur un terrain fourni par le FDLP
de Nayef Hawatmeh. A partir de mars 1986, le camp prend le nom d'"Académie
militaire Mahsun Korkmaz", du nom du premier président du Front
de libération nationale du Kurdistan, ERNK, tué ce mois-là
par l'armée turque. Helwé se trouve situé à
l'est d'Anjar, à quelques kilomètres de la frontière
syrienne. En temps normal, ± 300 jeunes kurdes y résident
pour des stages de deux mois (combattant) ou de quatre mois à un
an ("officier" ou spécialiste). La chose se fait avec la bénédiction
de Damas : la piste qui permet d'accéder à Helwé est
en effet barrée en permanence par des éléments des
forces spéciales syriennes.
1982 :
Second congrès du PKK; La direction définit les étapes
de la lutte :
1 - Défense stratégique, jusqu'en 1995,
2 - Equilibre des forces, 1995-2000,
3 - Offensive et insurrection populaire au sud-est de la Turquie, premières
années du XXIème siècle.
Suite à ce congrès, des éléments du PKK
commencent à se ré-infiltrer en Turquie.
1983 :
Le gouvernement militaire turc publie les chiffres de la répression
qui a suivi la reprise en mains de septembre 1980 : 20 000 inculpations,
dont ± 15 000 des OCC turques, ± 1000 d'extrême droite,
et ± 3200 "séparatistes" dont 1800 du PKK. Malgré
cela, la violence s'installe en Anatolie orientale, du fait de l'exacerbation
de la guerre Irak-Iran : grâce à Téhéran, des
guérilleros Kurdes ont pu libérer une partie de leur territoire,
aux confins Irako-Turcs. Installé lui aussi dans ce "sanctuaire",
le PKK lance des attaques de l'autre côté de la frontière,
notamment dans la province de Hakkari. En mai, la première de ces
embuscades a fait trois tués chez les militaires turcs; un officier
est blessé. L'armée turque riposte en lançant un premier
raid dans le sanctuaire kurde et poursuit les guérillas Kurdes dans
la bande montagneuse irakienne de +/-70 km. où elles sont installées.
Juillet : un accord est conclu entre lePDK de Massoud Barzani et le
PKK,qui fait passer le gros de ses troupes du camp de Helwé à
des implantations sises au Kurdistan irakien, dans les secteurs de Haftanin
et de Lejno Zaho. Dans ce triangle de terre aux confins Iran-Turquie-Irak,
le PKK installe son camp le plus important, celui de Lolan. D'autres, moins
importants sont créés à Lak 1, Kuvver Barzan et Miroz.
1984 :
Août : création des "Brigades de Libération du
Kurdistan" (HRK), commandées par un état-major de ±
10 personnes. Trois des "unités de propagande armée"du HRK,
intitulées "21 mars", "14 juillet" et "18 mai" (± 40 au combattants
armés) attaquent désormais les villages considérés
par le PKK comme "collabos". Les combats entre guérilleros du PKK
et militaires turcs reprennent également : attaque de deux gendarmeries
et d'un mess d'officiers, à Eruh et Semdili.
Octobre : La Turquie et l'Irak se reconnaissent un droit de poursuite
des guérillas kurdes le long des 230 km de leur frontière,
dans une zone de 10 km de profondeur. L'armée Turque en profite
immédiatement pour frapper en Irak. Selon son 2ème bureau,
il y a à ce moment-là ± 1700 guérilleros du
PDK et 400 du PKK dans la région.
1985 :
Mai : le PKK crée une superstructure politique à vocation
unitaire, le "Front de Libération Nationale du Kurdistan" (ERNK),
basé à Athènes.
. Fin de l'alliance implicite entre le PDK et le PKK, sur le sol irakien.
1986 :
Une sorte d'état d'urgence, ou de guerre, règne désormais
dans les 11 provinces du sud-est de la Turquie, placées sous les
ordres d'un "gouverneur spécial". Création des "gardes de
villages", milice kurde encadrée et payée ($ 175 par mois,
somme coquette pour la région) par les autorités turques.
Depuis 1983, le nombre de guérilleros du PKK actifs au Kurdistan
turc aurait triplé.
Août : attaque d'une gendarmerie dans la province de Hakkari
: 12 militaires tués. En riposte, incursion militaire turque au
Kurdistan irakien et bombardements massifs.
Octobre : 3ème congrès du PKK à Lattaqié,
Syrie et création de l' "Armée Populaire de Libération
du Kurdistan", qui remplace les HRK, signe du "passage de l'étape
de la propagande armée à celle de la fondation d'une armée
de guérilla".
1987 :
Mars : incursion militaire turque au Kurdistan irakien. La dernière
de ce type : les Iraniens, désireux de protéger leurs alliés
kurdes, signalent à la Turquie qu'ils s'en prendront, en cas de
récidive, au pipe-line Irak-Turquie, vital pour ces deux pays.
Juin : des guérilleros du PKK massacrent une trentaine de paysans
du village de Pinarcik (16 enfants, 8 femmes). Cette action est violemment
critiquée par les autres mouvements kurdes. A cette époque,
les services de sécurité turcs estiment que l'effectif militant
du PKK est de ± 3500 hommes, dont 300 infiltrés au sud-est
de l'Anatolie. Une trentaine de ces militants vivent au Kurdistan iranien,
sous l'autorité d'Osman Ocalan, frère d'Abdallah,dans de
petits camps implantés près des localités de Selvana,
Rezhan, Ziveh. En Irak, les camps sont proches des localités de
Kishan, Nirve, Lolan et Deryasor. En Syrie, proches de Kamisli et Resulyan.
Juillet : 30 autres paysans massacrés par des commandos du PKK
dans les villages de Yuvali et Pecenek (province de Mardin).
Août : 27 paysans massacrés dans des villages des provinces
de Siirt et de Hakkari. En tout, pour le premier semestre de 1987, plus
de 80 morts au Kurdistan turc (civils, guérillas, militaires). Par
la suite, devant les réactions très négatives de la
population et des autres organisations kurdes, les guérilleros concentrent
leurs attaques sur des cibles plus "dures" : les forces de l'ordre, principalement.
Cependant, le PDK de Massoud Barzani dénonce son accord (portant
sur un soutien logistique en territoire kurde Irakien) avec le PKK.
Les organes de propagande de ce dernier essaient d'accréditer
l'idée que les massacres sont l'oeuvre des services spéciaux
turcs, désireux de discréditer la guérilla. Mais,
fin 1991, Ocalan devra reconnaître que ces exécutions de masse
avaient été décidées par un commandants du
PKK, "Hogir" de son nom de guerre, un "extrémiste"fort opportunément
"exclu" entretemps et "passé au service desIrakiens".
Octobre : signature par Turgut Ozal et Hafez el-Assad d'un protocole
d'accord turco-syrien, portant notamment sur les affaires de sécurité.
Ozal ne manque pas d'arguments : d'abord celui des eaux de l'Euphrate.
En Turquie orientale, un colossal "Projet-Anatolie du Sud-est", 20 milliards
de dollars, prévoit un ensemble de barrages, de centrales hydro-électriques
et de systèmes d'irrigation, sur le cours supérieur du Tigre
et de l'Euphrate, le tout destiné à mettre en valeur la partie
la plus défavorisée du pays... Notamment le Kurdistan. Trois
barrages, Keban, Krakaya et Atatürk, sur le haut cours de l'Euphrate,
vont désormais permettre à Ankara de contrôler le débit
de la seule grande voie d'eau régionale, vers la Syrie et l'Irak.
La Syrie, notamment, va voir son agriculture menacée par une réduction
du flot, sans oublier sa production hydro-électrique et même
l'eau potable des grands ensembles dans les villes syriennes. Assad est
donc contraint de faire une (modeste) concession : le PKK ne disposera
plus de camps en Syrie et ne pourra plus s'infiltrer en Turquie à
partir de ce pays; en échange, Ankara s'engage à maintenir
le flux d'écoulement de l'Euphrate en Syrie à 500 m3 par
seconde minimum. Les camps du PKK en Syrie sont alors déplacés
vers la Bekaa.
1988 :
Au début de l'année les autorités militaires turques
estiment à 1000 le nombre des guérilleros PKK, bien armés,
présents en Turquie.
Premier semestre de 1988 : 258 attentats, embuscades, etc. au Kurdistan
turc. Il y en avait eu 143 pour la période comparable de 1987.
. Au Kurdistan irakien, de jeunes révolutionnaires scissionnistes
du PDK, issus des provinces de Batinan et de Soran, créent un "Partiya
Azadiya Kurdistan", PAK (parti pour la libération du Kurdistan)
qui est le satellite du PKK en Irak. Depuis plusieurs mois, ses futurs
cadres sont à l'entraînement dans des camps du PKK au Kurdistan
iranien. Petit à petit, et, depuis l'été de 1991,
avec l'appui implicite du pouvoir irakien, le PAK s'implante dans les districts
de Dahok, Zakho, Suleimanyeh, Shaklava et Diana. De jeunes Kurdes irakiens
combattent, à partir de 1991, dans les guérillas du PKK en
Turquie. Le PAK tente désormais de s'implanter au sud du Kurdistan
irakien, dans les régions productrices de pétrole.
Mai : le PKK signe à Damas un protocole d'accord avec l'UPK.
Talabani et Ocalan sont présents.
Août : violente offensive de l'armée Irakienne. Objectif
: créer en zone irakienne un "cordon sanitaire" dépeuplé,
de 30 km. de profondeur, le long de la frontière turque. Plusieurs
dizaines de milliers de Kurdes s'enfuient en Turquie, et 30 000 y restent
comme réfugiés. Le PKK signe un accord de coopération
avec Dev.-Sol, en Turquie et à l'étranger
A la fin de l'année, et depuis la reprise en force de la guérilla
(Août 1984) il y a eu au Kurdistan turc 552 morts (civils, guérillas,
militaires) dont 296 guérilleros du PKK, 61 femmes et 63 enfants.
Chiffres officiels : il y aurait eu en réalité près
de 3000 morts. Pour la seule année 88 : 257 morts, 150 blessés,
683 condamnations.
1989 :
Au 1er trimestre, arrestations massives au Kurdistan turc : plus de
4000 militants et sympathisants du PKK. A partir de mai, retour de manivelle
: la violence redouble. Le théâtre d'opérations du
PKK s'agrandit vers le nord de la Turquie (15 morts dans la province de
Van en août). Si le PKK n'a pas (encore ?) réussi à
implanter une guérilla "à l'Algérienne", il se livre
à une activité "militaire" diversifiée.
Au cours de l'été, le PKK conclut des alliances avec
deux autres OCC turques, le THKP-C/Acilciler -son chef, Mirhac Ural est
très lié à Abdallah Ocalan- et avec l'un des TKP-ML/TIKKO.
Septembre : le PKK possède désormais deux stations de
radio mobiles au Kurdistan turc. Sur le terrain, dans les villes : attentats
à la bombe contre des bâtiments officiels, attaques à
main armée, assassinats, enlèvements; coups de main dans
les villages (21 morts, des "gardes" du village d'Ikikaya, en novembre).
Désormais s'opposent sur le terrain ± 15 000 "gardes de villages",
les forces de l'ordre Turques (gendarmes, militaires, policiers, renseignement)
: ± 40 000 hommes et les guérillas du PKK, difficiles à
cerner -"Bergers le jour, terroristes la nuit"- mais sans doute près
de 2000 hommes. On compte à présent jusqu'à 70 morts
par mois. La force militante du PKK est désormais estimée
à 5000 hommes. Dont 200 guérilleros dans la région
de Basiyan (triangle Turquie-Iran-Irak). En Irak, des installations du
PKK sont repérées près des localités de Kishan,
Duruk, Urah, Gülkan, Besili, Sutumi, Zivek, Artis, Nazdur, Birri,
Kiru, Barzan, Hayat, Ikmalah, S. Yunis et Durjan.
A la fin de l'année, une scission de militants et de cadres
kurdes du Parti social démocrate turc, SHP, alors dans l'opposition,
donne naissance au Parti populaire du travail, HEP, proche des thèses
du PKK et soutenu par lui.
1990 :
Février : environ 150 manifestants du "Comité du Kurdistan"
-qui sert decouverture au PKK en France-manifestent aux abords du Grand
Palais, à Paris, où François Mitterrand inaugure avec
Turgut Ozal l'exposition "Soliman le magnifique". Heurts avec le service
d'ordre; plusieurs dizaines de Kurdes interpellés.
Mars : 4 combattants du PKK sont tués dans des affrontements
avec les forces de sécurité turques près du village
d'Abbasiye, proche de Caglayan Keklik (province de Kahramanmaras).
. A l'occasion du nouvel an célébré au printemps
par les Kurdes et les Perses (le "Nowrouz"), le PKK décrète
la semaine du 21 au 28 mars celle de la lutte populaire contre la colonisation;
dans les villes du Kurdistan turc, au sud-est de l'Anatolie, beaucoup de
foyers éteignent les lumières entre 23h et minuit et font
jouer des cassettes (interdites) de musique kurde. Pour la première
fois, des jeunes jettent des pierres aux forces de l'ordre turques, érigent
des barrages et brûlent des pneus, façon "Intifada" principalement
dans les provinces de Mardin, Siirt et Elazig. La presse turque compare
ces manifestations à l'Intifada en Palestine. Dans la ville de Cizre
(10 km de la frontière syrienne), des incidents violents ont lieu
: les adultes apportent les pierres que jettent ensuite les jeunes, qui
portent désormais des keffiehs palestiniens; le couvre-feu est décrété
et 300 personnes, mises en garde à vue. Dans la ville de Nusaybin,
manifestation interdite, un mort, cinq blessés, à l'occasion
des obsèques d'un combattant du PKK tué lors d'un accrochage.
Avril : les commerçants de Mardin et de Diyarbakir ferment boutique
en solidarité avec les interpellés de Cizre et Nusaybin.
Actions de propagande nocturne du PKK dans ces villes.
. Affrontements à Oymakaya, à 25 km de la frontière
irakienne; 9 combattants du PKK sont tués, 3, blessés et
12, capturés. 6 de ces combattants sont des Kurdes de nationalité
syrienne.
. Depuis le début du mois de mars, 97 tués au Kurdistan
turc; 16 seulement au premier trimestre de 1989. Depuis le 15 août
1984 (début de la lutte armée du PKK sur le sol turc) 2000
personnes (civils, guérilleros, forces de sécurité
turques) ont été tuées.
. Raid éclair de 60 guérilleros du PKK contre le hameau
de Ortulu; 7 tués, le hameau incendié. Autre opération
-qui échoue- au même moment contre le village de Dugunçuler.
Mai : affrontement armé entre forces de l'ordre et combattants
du PKK dans les villages
de Dereler et de Yüksekova (6 morts).
Juin : attaque du PKK contre des villages du district d'Eruh (province
de Siirt) : plus de 20 villageois, dont des femmes et des enfants, sont
tués. Au total, dans le mois, 103 morts dans le Kurdistan turc.
Juillet : l'armée turque craint que le PKK possède désormais
des missiles soviétiques sol-air Sam-7. 23 personnes tuées
dans des affrontements PKK-Forces de sécurité dans les provinces
de Sirnak et Siirt.
Novembre : le colonel Kadhafi envoie un télégramme de
protestation contre "le massacre des Kurdes" au président Ozal.
Autres messages du colonel, de soutien ceux-ci, à Massoud Barzani,
Jalal Talabani et Abdallah Ocalan.
. A la télévision suédoise, un dirigeant du PKK
menace de se livrer à des "massacres de masse" de touristes sur
la côte ouest de la Turquie (l'une des destinations favorites des
Suédois...).
1991 :
Février : 7 combattants du PKK tués près de Cizre,
lors d'accrochages.
. Chiffres fournis par le procureur de Diyarbakir (Cour de sûreté
de l'Etat) : près de 900 combattants du PKK sont emprisonnés
et près de 350 sont en instance de jugement.
. Des éléments des forces spéciales de la gendarmerie
tirent sur la foule à Sirnak : 20 morts selon le PKK; 7 selon les
autorités turques.
. Suite à un timide rapprochement entre la Turquie et la Syrie,
Abdallah Ocalan déclare que le PKK ne recherche plus l'indépendance
totale pour le Kurdistan turc, mais une "expression politique libre" pour
les populations locales.
. Le PKK attaque un minibus officiel non loin de Kahramanmaras : 7
morts, 6 blessés.
. Le PKK attaque une manifestation officielle à Solhan, près
de Bingöl; le sous-préfet, le procureur et un directeur des
Eaux-et-Forêts sont tués.
. Campagnes de bombes du PKK, visant des banques et des locaux du parti
au pouvoir; 4 à Istanbul, 3 à Adana.
. A Solhan, le PKK assassine 3 fonctionnaires turcs et en blesse 6.
Juillet : le PKK attaque des objectifs de sécurité turcs
à Cizre, Sirnak et Silopi (où se trouvent des troupes de
la coalition anti-Saddam)
. A Elbistan, province de Kahramanmaras, le PKK assassine 7 paysans.
. Affrontement à Silopi : 6 combattants du PKK abattus; 21 arrêtés.
Août :10 touristes allemands enlevés par un commandant
local du PKK près du lac Nemrut, province de Tatvan.
. Affrontement armé de plus de 16 heures entre le PKK et les
forces de sécurité turques à Idil (province de Sirnak).
. Le PKK attaque une caserne des forces spéciales de la gendarmerie
dans la région de Siirt.
. Au moment où, chaque année, le PKK fête le début
de sa lutte armée (15.8.84), importante opération aéro-terrestre
de l'armée turque, qui pénètre de 20 km en Irak et
y reste trois jours, pour "retrouver les touristes allemands"; bombardements
au sud de la ville d'Hakkari.
. Bilan de la répression au Kurdistan turc, 1987-91 : 2639 incidents
armés, 4807 interpellations, arrestation de 1353 "combattants du
PKK".
. Le 15 août : le PKK organise des manifestations armées
nocturnes, meetings, etc. dans les villes de Cizre, Nusaybin, Bismil, Midyat
(provinces de Diyarbakir et de Mardin). Affrontement près de Sirvan
: 16 morts, dont 14 du PKK.
. Abdallah Ocalan menace à nouveau de s'en prendre aux touristes
qui n'auraient pas le "visa" du PKK pour se rendre au Kurdistan turc. A
Bar-Elias, au Liban, grande réunion internationale de kurdes proches
du PKK (venus d'Irak, du Liban, de Syrie, de Turquie, d'Allemagne, d'Italie
et de Grèce)
. Affrontements à Mardin : 3 combattants du PKK capturés.
Selon le ministre turc de l'intérieur, les récentes opérations
de ratissage ont permis de tuer 25 combattants du PKK et d'en capturer
324. 15 soldats, 2 policiers et 4 membres du MIT ont été
tués. Depuis 1987, 771 "terroristes" du PKK ont été
tués, 55 blessés et 24 capturés les armes a la main.
240 autres se sont rendus.
. 3 Américains, un australien et un anglais, qui "recherchaient
l'Arche de Noé" capturés par le PKK dans la province de Bingül.
Les forces de sécurité (4000 hommes) ratissent la région.
. Le gouvernement irakien fermant les yeux, le PKK dispose désormais
de bases importantes dans les districts de Zakho, Dohouk, Anesk, etc. au
Kurdistan irakien.
. Désormais, le PKK abrite des Unités à l'entraînement
de Dev. Sol et du TKP-MIJ Partizan dans son camp de Helwe, au Liban.
Sans doute à la demande des "frères" syriens : les militants
du PKK tiennent les communistes-combattants turcs pour des fous furieux
et apprécient peu que, même au camp et en leur seule présence,
ceux-ci ne quittent jamais leurs cagoules...
Septembre: les 10 touristes allemands sont relâches, indemnes,
par le PKK.
39 militants du PKK arretés a Ankara.
Intensification des opérations lancées par le PKK à
partir de l'Iran.
Octobre: un porte-parole du PKK affirme que son groupe contrôle
une "zone libérée" de 43 000 km2 dans le nord de l'Irak et
l'est de la Turquie et "bénéficie d'un soutien politique
de l"Iran".
. Affrontement près d'Eruh (prov. de Diyarbakir), de Hasankeyf
(prov. de Batinan), de Selim (district de Kars); 5 combattants du PKK,
un soldat turc sont tués.
. Raid nocturne du PKK contre une caserne de la gendarmerie à
Cukurca ( Hakkari); 11 gendarmes tués, 2 blessés.
. Un officier et un civil tués par le PKK près de Kagizman
(Kars).
. 2 combattants du PKK tués à Selim (district de Kars).
. Raid du PKK -150 hommes, mortiers, lance-roquettes, armes automatiques
etc. contre une caserne turque du district de Cukurca; 9 soldats tués.
. Opération aéro-terrestre de l'année turque,
sur Il km de profondeur, dans le Kurdistan irakien.
. Raid du PKK (500 hommes, armement lourd) contre 2 villages du district
de Cukurca, : 17 soldats et gendarmes tués; 40 blessés (civils
et militaires).
. Autre opération militaire turque, de 3 jours, au Kurdistan
irakien (4000 hommes, aviation, hélicoptères, commandos etc.).
Décembre: un commando de 50 militants du PKK attaque à
la bombe incendiaire un supermarché du quartier (populaire) de Bakirköy,
à Istanbul; Il morts, 17 blessés; 15 arrestations parmi les
assaillants. Le supermarché appartient au frère du préfet
charge de l'état d'urgence au Kurdistan turc. . A la fin de l'année,
le PKK, qui dispose désormais de mortiers de 120mm et d'artillerie
anti-aérienne, est actif dans les provinces et districts de Diyarbakir,
Dersim, Serhat, Mus, Botan, Mardin, Malatya, Maras, Adiyaman, Cizre, Nusaybin,
Bitlis, Sirnak, Sürt et Hakkari, au Kurdistan turc. Pour 1992, le
PKK prévoit de développer ses activités de guérilla
urbaine, et d'instaurer dans les provinces de Botan et de Batinan un "gouvernement
de guerre" et une "armée populaire".
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