· 21 janvier : Jean-Louis Demissy, 38 ans, est tué à bout portant par du 9 mm dans l’entrée d’un cabaret de Marseille. Il était notamment connu pour fausse-monnaie ;
· 30 janvier : Le système d’allumage relié à
5 bâtons de dynamite n’a pas fonctionné. Les explosifs étaient
placés contre l’établissement niçois « l’Iguane
» (1) , géré par Gilberte Luisi, soeur
de Michel Luisi (Cf. 26 mars 1993) ;
· 19 février : Mario Azara, 35 ans, est abattu dans son camion à sandwiches à Ajaccio. Trois tueurs ont fait feu à 10 reprises avec des chevrotines et des balles de 9 mm ;
· 21 février : André Brun, 36 ans, patron du bar « l’Empire » de Poisat (Isère), est abattu de 2 coups de fusil à pompe à Saint-Martin-d’Hères. Il aurait fourni des armes aux tueurs de Zolotas (Cf. 3 décembre 1995) ;
· 29 février : 6 balles de 11,43 achèvent un cafetier
de Brignoud (Isère). Philippe Jeanningros, 33 ans, employé
au café-PMU de Brignoud et au bar-hôtel « l’Olympie
» à Lancey, a été bloqué par la voiture
des tueurs ;
· 20 mars : Jean Perna, 33 ans, patron du bar « Power’s » de Grenoble est tué d’une double décharge de chevrotines. Son bar a subi une fermeture administrative en 1995 pour une affaire de machines à sous. Tout comme Jeanningros, il aurait essayé de « doubler » les placiers de machines à sous en détournant de l’argent et/ou en servant d’indicateur à la police ;
· 29 mars : Dominique Rutily, membre présumé de
la « Brise de Mer » (2) (condamné en
1990 à 4 ans de prison dans une affaire d’attaque à main
armée) et président du FC Calvi, est abattu à la sortie
d’un match de football à La Garde, près de Toulon. Roland
Courbis, actuel entraîneur à l’O.M., est blessé à
l’abdomen par une balle de 9 mm. Les deux hommes envisageaient de reprendre
l’OGC Nice. 4 tueurs munis d’armes automatiques les ont pris en tir croisé.
Rutily est touché par 4 projectiles puis abattu à bout portant
de deux balles dans la tête ;
· 17 avril : le corps calciné de Jacky Champourlier, 60 ans, lieutenant de Jean-Louis Fargette, est retrouvé dans sa voiture près de Toulon, sur le plateau de Signes. Des signes de sévices (dents cassés) sont constatés ; 2 balles de 9 mm lui ont été logées en pleine tête. L’assassinat a eu lieu à quelques mètres puis son corps a été enfermé dans le coffre de sa voiture qui a été incendiée. Il était connu pour proxénétisme, recel de criminel, fausse monnaie et extorsion de fonds. Les enquêteurs pensent qu’il avait rendez-vous sur le plateau de Signes avec ses assassins. Ses deux gardes du corps habituels étaient alors incarcérés (l’un au Maroc, l’autre en Italie) ;
· 19 avril : Antonio Sapone, 36 ans, et sa passagère (Dany Morello-Gella, 40 ans) sont tués de plusieurs décharges de chevrotines tirées d’un autre véhicule à Fontaine (Isère). Sapone venait de sortir de garde à vue pour une affaire de voitures volées. En mai 1979, il avait été arrêté pour l’agression d’un passant. En 1990, il était impliqué avec le « clan des italiens de Bozel » dans une affaire de trafic de drogue ;
· 22 avril : Un tueur masqué s’approche de la voiture de Norbert Solaro, 43 ans, et tire à 5 reprises à Uriage (Isère). « Nono » Solaro, proche des « Italo-grenoblois », est grièvement blessé de 3 balles de 11,43 (dans la mâchoire et dans l’épaule). Un fourgon a bloqué la circulation alors que la voiture de Solaro est suivie d’une Safrane avec 3 à 4 hommes à bord dont le tueur qui a fui ensuite à moto. Connu pour des délits mineurs au début des années 70, il a été condamné en octobre 1983 à une lourde peine pour proxénétisme. L’attentat serait lié à une vieille inimitié entre lui et les frères Maldera (voir en dernière page) ;
· 27 avril : Guy Paoli, 25 ans, est mortellement atteint de 5
balles de 11,43 au thorax dans le centre d’Ajaccio par un tireur solitaire.
Sans profession, il n’avait pas d’activité militante. Des informations
policières font état de l’implication de Paoli dans des attaques
à main armée ;
· 3 mai : José Guglielmacci, éleveur de 33 ans, est abattu sur sa moto près de Feliceto (Corse). Condamné en 1985, il est assassiné par deux tueurs, de 7 balles de 11,43 et 9 mm (dont 5 dans la tête) ;
· 3 mai : Propriétaire d’un restaurant, Jacky Massoni, 55 ans, est abattu de 3 balles de 9 mm à bout portant à Bastia. Il était inconnu des services de police et sans activité militante ;
· 11 mai : Michel Borde, 35 ans, est abattu dans un parking près de la Faculté de Lettres de Nice par deux tueurs. Il a été touché de 6 balles de 11,43 et de 2 décharges de chevrotines. Il était impliqué dans les attentats niçois du début 1993 et dans des affaires de racket et de machines à sous ;
· 17 mai : Norman Crux, 32 ans, patron de pizzéria, est tué de 2 coups de fusil à bout portant dans la tête par deux hommes en guet-apens à Domène (Isère). Il a été impliqué en février 1985 dans l’assassinat d’une gérante de bar-PMU et a été condamné pour des vols en 1984 et 1994. Peu avant sa mort, il aurait rencontré Jacky Lomath, présenté comme un lieutenant de Francis Le Belge ;
· 19 mai : Jean-Jacques Estève, 37 ans, est assassiné dans le centre d’Alata (Corse) de deux balles de gros calibre (dont le coup de grâce en pleine tête) tiré par une arme avec silencieux. Originaire du Puy-de-Dôme, sans profession, il était connu pour divers délits dont vol, recel et affaire de drogue ;
· 30 mai : Philippe Sarmiento, dealer de 30 ans, est abattu d’un
chargeur de 11,43 devant une école à Nice par deux tueurs
à moto. Il avait été condamné en 1988 à
4 ans de prison pour une affaire de drogue ;
· 7 juin : François Catinella (Cf. 23 décembre 1994), déjà visé en décembre 1994, est blessé de 2 balles dans le dos par deux hommes (son chauffeur est également légèrement blessé) ;
· 24 juin : Le cadavre d’un dénommé Muy (abattu d’une balle dans la nuque) est retrouvé sur un terrain industriel à Roquebrune-sur-Argens (Var). Ce repris de justice de 38 ans demeurant près de Montpellier. Deux associés dans deux carrosseries, impliqués dans des affaires de trafic de voitures volées, sont arrêtés pour ce meurtre ;
· 26 juin : Franco Aglieri, 43 ans, cousin de Pietro Aglieri
(3), fiché par les autorités anti-mafia
italiennes et plusieurs fois condamné pour escroquerie, est abattu
dans sa villa aux Pennes-Mirabeau, près de Marseille. Récemment
sorti de prison, il a été abattu d’une balle en pleine tête.
Le tueur et le commanditaire (un parent de la victime) présumés
sont arrêtés en novembre 1996 à Montpellier. Le meurtre
serait lié à une dette impayée ;
· 14 juillet : Kamel Toumi, 25 ans, en situation irrégulière,
est abattu à Nice par un tueur casqué de 6 balles de 6,35
dont 4 dans la tête ;
· 30 août : Christian Valenza, 25 ans, connu pour cambriolages,
escroqueries et vols de voiture, est abattu d’une décharge de fusil
de chasse dans le 13ème arrondissement de Marseille ;
· 7 septembre : le cadavre calciné (tué à coups de couteaux) de David Deplante, 23 ans, est retrouvé à Gières (Isère). Toxicomane aux médicaments, Deplante était connu pour divers délits dont cambriolages, agressions et dégradation de biens ;
· 22 septembre : Fabien Barbieri, 31 ans, est blessé au bras et à la hanche de deux balles de 11,43 au Pradet, devant la discothèque « L’Aventure ». Il avait été condamné en mars 1993 à 9 ans de prison pour des vols commis en 1985 à La Valette ;
· 29 septembre : A Solliès-Pont, assassinat à coups
de 9 mm et de 11,43 de Michel Régnier, 53 ans, par 2 tueurs cagoulés
(un autre, non masqué, étant au volant). Sa femme, Anne-Marie
Lothoz (4), n’a pas été touchée.
Fils du « parrain » Louis Régnier, son procès
en Appel devait s’ouvrir, le 4 octobre suivant à Aix, pour sa participation
présumée à un trafic de 300 kg de morphine-base vers
les États-Unis (il avait été relaxé en première
instance). En contact avec le milieu marseillais, il avait également
des « affaires » sur Paris et se serait opposé à
certaines prétentions italiennes sur le Var ;
· 6 décembre : Dhirar Ziani, 43 ans, condamné à de multiples reprises pour vols, trafic d’héroïne et expulsé du territoire national, est mortellement blessé à Grenoble lors d’une bagarre. Son meurtrier et ami est Yvan Drajicevic, ancien de la « Bande à Bavière » ;
· 7 décembre : Assassinat de Michel Daumas, 50 ans, truand lyonnais lié aux Régnier et surnommé « Goldorak », à la Croix-Valmer (près de Saint-Tropez). 28 douilles provenant de 3 armes de gros calibre ont été retrouvées. Il était fiché au grand-banditisme pour braquages et homicide et était un ancien membre du « Gang des Lyonnais ». Un de ses proches avait été récemment abattu à Marbella (Espagne). Il était associé aux Perletto (5) dans une société roumaine exploitant des machines à sous ;
· 16 décembre : Kamel Snimani est grièvement blessé de 3 balles de petit calibre à Nice. Deux hommes de 25 ans sont arrêtés. Un différend financier semble à l’origine du crime ;
· 27 décembre : José Ordioni, 52 ans, proche de Fargette, est abattu par 3 hommes cagoulés. Pris au piège dans une impasse, il abandonne sa Porsche et se réfugie dans la cour d’une école maternelle où il est abattu de 4 balles de 9 mm. En 1980, il avait été impliqué dans une triple tentative de meurtre au « Prosper’s » (dont il est devenu un des co-gérants) près de Carqueiranne. Il était à l’époque le gérant d’une boîte d’Hyères, le « Rétro 2000 » avec François Orsoni (arrêté à Paris en 1983 par la Brigade des Stupéfiants et du Proxénétisme). Ordioni, après une cavale de 9 mois, a été condamné dans cette affaire à 10 ans de prison. A sa sortie de prison, il était associé dans un garage automobile à Hyères qui servit de plaque tournante pour un trafic de voitures volées entre la Belgique et le Var.
(1) Établissement « select » de Nice, l’ « Iguane Café » a connu deux gérants (Sébastien Bonventre en 1989 et Michel Luisi en 1993) et un certain nombre d’habitués (Olivero, Borde, Picardo, Mariani, Colpaert) victimes d’attentats.
(2) La « Brise de Mer » est un groupe de truands bastiais, impliqué dans des braquages en Corse puis sur le continent, dans des affaires de racket, de meurtres,... En contact avec la mafia italienne, ils ont depuis largement investi dans les affaires légales.
(3) Pietro Aglieri est membre de la « Coupole » (organe dirigeant de Cosa Nostra, la mafia sicilienne). Recherché pour plusieurs meurtres et pour trafic de drogue, il a été arrêté en Sicile en juin 1997.
(4) Les frères Lothoz, piliers du milieu lyonnais, ont des « affaires » sur Paris et dans leur ville natale. Pierre Lothoz a été un des hommes de main du « clan des Siciliens » dans leur guerre contre les Zemmour dans les années 70, à Paris. Maxime et Jean-Claude ont été arrêtés en 1979 à Lyon pour une affaire de racket. Un quatrième frère se serait installé comme proxénète au Pakistan. Plus récemment, on les retrouve dans les affaires troubles de la G.M.F. à Saint-Martin (Antilles). Ils possèdent actuellement leurs habitudes sur la côte espagnole.
(5) Les frères Franck et Pascal Perletto et leur père Max sont considérés, depuis la mort de Jean-Louis Fargette, comme les « parrains » du Var. Ils sont liés à la bande de Francis le Belge. Franck et Pascal ont été arrêtés pour trafic de drogue début mai 1998.