I - Présentation du "18th Street Gang".

Selon les autorités, la taille comme la capacité du "18th street gang" à recruter de manière trans-ethnique font de ce gang originaire de Los Angeles, l'un des réseau criminels les plus dynamiques de tout le pays. Bien qu'initialement hispanique, le "18th street gang" a rompu avec la tradition en ouvrant ses rangs à tous, sans distinction, avec l'idée précisément calculée de gonfler ses effectifs le plus rapidement possible.
Sans être unique dans son genre 5, c'est aujourd'hui le plus important et le plus meurtrier des street gangs qu'à produit la "capitale des gangs" des Etats-unis. Il donne une nouvelle image de la société criminelle de Los Angeles. A lui seul, il est vingt fois plus important qu'une bande moyenne ; il ridiculise même beaucoup des fameux "Bloods" et "Crips".

Le bulletin confidentiel du département de la justice de Californie, "Intelligence Operations Bulletin", destiné à toutes les forces de police de l'Etat, émettait une mise en garde dès 1996 : le "18th street gang" était en train de se transformer. De cellules éloignées aux relations distendues, il devenait une force plus unifiée, développant des liens "institutionnels" à haut niveau avec d'autres organisations, tels les cartels colombiens de la drogue ou la bande carcérale connue sous le nom de "Mexican Mafia".

On y lisait notamment que "certaines des cliques 6 évoluent rapidement du statut de bande de rue criminelle à celui d'organisations organisées plus sophistiquées."

Cette unification, cette densification, du "18th street gang" a alarmé les autorités. Au mois de novembre 1996, le "Bureau des superviseurs" du comté de Los Angeles suivi de peu par les autorités de la ville, "déclarait la guerre" au "18th street gang" avec pour objectif "d'éliminer ces voyous". Cela était assorti d'une critique à l'encontre de toutes agences de maintien de l'ordre auxquelles il était reproché "d'avoir perdu le dessus" et de "ne pas avoir su adapter leurs tactiques au défi posé par la dissémination du gang à travers la ville, l'Etat et les frontières internationales" 7. Il a donc été exigé de chacune un important effort dans ce sens, particulièrement focalisé sur la coordination.

Outre le bureau du Procureur 8 et divers services de police locaux 9, le gang est actuellement suivi par deux "task forces" 10 spécifiques ; l'une placée sous l'égide du FBI, l'autre sous celle du Bureau de l'alcool, du tabac et des armes, le "BATF". Depuis, des agents fédéraux et locaux ont arrêté des membres du "18th street gang" pour à peu prés toutes les sortes d'activités répréhensibles, allant du trafic d'armes au commerce de crack en passant par l'incendie volontaire, sans oublier toutes les formes de violences.

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: Les "Rolling Sixties" (Crips de South Central Los Angeles, présents dans 21 Etats, amorce d'une "Mafia noire"), les "Latin Kings" (hispaniques originaires de New York, présents dans 25 Etats) et la "Black Gangster Disciple Nation" (± 35 Etats) sont d'un type comparable.

: Nom donné habituellement aux subdivisions des gangs.

7 : Los Angeles Times, 27 novembre 1996.

: District Attorney.

: LAPD, LASD, Service des Libérations conditionnelles, Polices des villes avoisinantes (Long Beach, San Bernarnardino, Santa Ana...)

10  : Groupes "multi agences" rassemblant les polices locales et fédérales.